Une loi « relative au traitement médiatique des enjeux environnementaux »
Toute intervention du législateur en matière de « traitement médiatique » d’un sujet grave, de liberté de pensée, de recherche ou d’opinion, est de mauvais augure. Le Premier amendement de la constitution américaine a l’avantage, à cet égard, d’énoncer que le Congrès des États-Unis « s’interdit de légiférer » en matière de liberté d’expression… Alors qu’en France les lois Pleven (1972), Fabius-Gayssot (1990) ou Perben II (2004) nous ont démontré l’indifférence, couverte par le bavardage et la casuistique, de la classe médiatico-politique et de l’intelligentsia à cette liberté, théorisée au Temps des Lumières, de Voltaire à Kant. Nouvel ordre moral oblige…
Le travail entrepris par les parlementaires impliqués devra préparer de nouveaux carcans pour contrôler le « traitement médiatique des enjeux environnementaux », alourdissant les prérogatives idéologiques de l’Arcom (ex-CSA, qui fait déjà la police politique des ondes, radios et télévisions) y compris sur Internet ainsi que dans les campagnes électorales et la déontologie des journalistes. Bien sûr, tout cela en bien-pensance pour lutter contre les « fausses informations ». Qui dira le faux du vrai, Galilée ou le pape ? Maintenant, le GIEC (Groupement international d’experts sur l’évolution du climat) sous l’égide de l’ONU.
Une ambiance délétère pour les libertés publiques achève de nous perdre dans le bourbier de la Vérité, de la vérité officielle, définie par le GIEC, l’Union européenne, le législateur, les juges et les groupes de pression qui veulent l’assomption du Bien. Hors de tout débat libre, nous sommes de plus en plus enjoints de justifier de la conformité de nos idées et de nos sentiments (cf. l’instrumentalisation de la « haine », importée d’Amérique et légalisée depuis la loi Pleven précitée). La Vérité est de retour derechef et, comme toujours, de l’Inquisition à Lénine et jusqu’à la dictature woke, elle est officielle. La Vérité ou la prison !
La question du réchauffement climatique anthropique
Selon le GIEC, qui semble convaincre la classe politico-médiatique et l’intelligentsia à l’échelle de l’Occident, le réchauffement climatique serait dû aux activités humaines depuis l’aube de la révolution industrielle, tout particulièrement par l’émission de gaz carboniques (CO2), gaz à effet de serre. S’agissant d’une question existentielle réputée urgente, il est important pour nos dirigeants et concitoyens d’être éclairés. Démocratie oblige.
Sans formation scientifique particulière, je me suis donc efforcé, en tant que citoyen et honnête homme, de me faire une idée de cette question si sensible et polémique. Polémique, mais niée en tant que telle par la multitude des disciples du GIEC. Aussi, ces dernières années ai-je beaucoup lu sur le sujet.
Il apparaît que la question est complexe peut-être comme aucune autre. Steven E. Koonin, professeur de physique théorique au California Institute of Technology et à l’Université de New-York, ancien conseiller scientifique du président Obama écrit :
A la vérité, la science du climat fait appel à plusieurs domaines scientifiques, comme la physique quantique des molécules et la physique classique du déplacement de l’air, de l’eau et de la glace ; les processus chimiques dans l’atmosphère et les océans ; la géologie et la biologie des écosystèmes (…) Aucun chercheur ne peut, à lui seul, être spécialiste de plus de deux ou trois de ses aspects.[i]
La complexité du problème ne fait que s’aggraver quand on lit par ailleurs que deux astrophysiciens russes, Nikolov et Keller[ii], en tiennent pour une théorie climatique liée à la seule activité du soleil, par des études comparatives avec l’atmosphère des différentes planètes du système solaire, renvoyant au néant les prétentions humaines.
Mais, foin de mauvaises lectures, la vérité est et sera de plus en plus à découvrir dans le Journal officiel de la république française, plutôt que dans la science qui, elle, pourtant, ne peut pas se conjuguer pas à l’impératif…
Le retour de la superstition millénariste
Bref, contrairement à nos dirigeants politiques, à nos journalistes et à l’opinion commune subséquente bien conditionnée, malgré bien d’autres sources et lectures, je ne suis pas à même de me prononcer sur l’hypothèse du réchauffement climatique anthropique. Voilà pour mon coté modeste ; mais cédant à une certaine immodestie, j’en suis venu à considérer que tous ces sectateurs de l’idéologie du GIEC n’en savent pas plus que moi. Le polytechnicien François Gervais cite un ancien Chancelier de l’échiquier (ministre des Finances) britannique, Nigel Lawson :
Sommes-nous vraiment confrontés à une menace existentielle ? Ou bien la « crise » du changement climatique pourrait-elle en fait être une hystérie quasi-religieuse basée sur l’ignorance ?[iii]
Le délire de mentir et de croire s’attrape comme la gale (Céline).
Certes nous devons nous préoccuper de l’environnement et de l’écologie, avec gravité, dans la réflexion et la mesure. Mais en aucun cas au nom de la loi !
Éric Delcroix
25/07/2023
[i] Climat, la part d’incertitude, par Steven E. Koonin, l’Artilleur, 2002, page 29.
[ii] Voyez Impasses climatiques, par François Gervais, l’Artilleur, 2022, page 102.
[iii] Ibid, page189.
[iv] https://www.polemia.com/climat-la-grande-peur-de-lan-deux-mille/
[v] Selon Wikipedia.
Crédit photo : Domaine public
https://by-jipp.blogspot.com/2023/07/vers-un-delit-de-climato-scepticisme.html#more