« Contre l’islamophobie »
« Islamophobie, ça suffit ! » Mégaphone en main, une jeune femme, membre du collectif Touche pas à ma abaya, tente de haranguer les quelques militants présents ce samedi midi, place des Merisiers, à Trappes (Yvelines). Derrière la porte-parole, une banderole, grossièrement accrochée, résume le combat : « Non à la police du vêtement, oui à l’enseignement. Fières d’être musulmanes. » Une à une, les membres du collectif prennent la parole pour dénoncer cette présumée « islamophobie d’État » dont seraient victimes les femmes musulmanes. « Ces militantes fanatiques », comme les décrit l’essayiste Naëm Bestandji sur son blog, récitent ensuite « maladroitement tous les éléments de langage dispensés par l’islamisme politique ».
Ce collectif est né en Île-de-France, à la veille de la rentrée scolaire. L’interdiction des abayas au sein des écoles par Gabriel Attal a fourni un prétexte à des élèves, des étudiantes et des mères de famille pour se mobiliser contre le gouvernement et, plus largement, contre les discriminations systémiques dont seraient victimes les musulmans en France. Après avoir participé à la grève médiatique devant le lycée Maurice-Utrillo de Stains, début septembre, ces quelques femmes ont organisé ou participé à divers rassemblements en Île-de-France pour tenter – en vain – de faire grandir leur collectif. Si elles ne parviennent pas à trouver le succès populaire, ces militantes peuvent tout de même compter sur le soutien de l’extrême gauche, jamais en reste pour s’attaquer à la laïcité et à la civilisation française. Mi-septembre, devant le rectorat de Créteil, on retrouve ainsi le collectif manifestant aux côtés des députés insoumis Louis Boyard et Rachel Keke. Ces élus, aveugles devant le jeu de l'islamisme, poursuivent leur politique clientéliste. Dans la foulée, le Parti des indigènes relaie les appels à manifester du mouvement et applaudit son discours.
Touche pas à ma abaya bénéficie, également, de l’appui d’influenceurs sulfureux, proches de l’islam radical. Au soir de leur dernier rassemblement à Trappes, l’imam Ismail de Marseille, accusé par certains de baigner dans l’islamisme, salue ainsi, sur X (anciennement Twitter), « ces femmes qui se battent pour leur liberté ». L’influenceur communautaire Elias d’Imzalène ajoute : « Force à nos sœurs ! Elles se lèvent quand les lâches se cachent… »
Nahel, Adama et abayas, même combat !
Si, lors des précédents rassemblements, le collectif, se concentrait sur l’interdiction des abayas et qamis au sein des établissements scolaires, ce samedi 30 septembre, les militantes de Touche pas à ma abaya ont décidé d’élargir leur lutte et de s’attaquer également aux « violences policières » et au racisme d'État. Les deux seraient des « oppressions […] liées à une ligne politique islamophobe », explique l’une des porte-parole. Et Gwen, une enseignante de Sarcelles engagée au sein de Révolution permanente, de dénoncer, dans une longue diatribe, les attaques « racistes et coloniales » contre les personnes « racisées » et les musulmans.
Loin de s’intéresser véritablement à cette cause, les militantes de Touche pas à ma abaya ont compris que pour attirer l’extrême gauche et asseoir leur combat victimaire, elles devaient surfer sur la vague antiraciste, en vogue depuis la mort de George Floyd, aux États-Unis. Ainsi, outre le nom du collectif, qui n’est pas sans rappeler celui du mouvement antiraciste Touche pas à mon pote, ces femmes tentent de faire de l’islamophobie une forme de racisme. Une stratégie qui peut se révéler payante. Car comme Naëm Bestandji l’écrit sur son blog, « l’intérêt de ce collectif n’est pas son inexistante influence mais […] d’installer par petites touches l’islamisme comme étant l’islam tout court, le voilement des femmes comme image de la musulmane et le sentiment de persécution des musulmans ». Force est de constater que ce discours s'impose chaque jour un peu plus dans l'espace médiatique...
Clémence de Longraye
https://www.bvoltaire.fr/collectif-pour-labaya-alliance-de-lextreme-gauche-aveugle-et-de-lislamisme/