D’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine :
[…] La société ecclésiale, surtout en Occident, comme la société française, se délite. La cause en est évidente, mais qui veut la voir ? Avec de pareilles autorités au sommet, il n’y a plus d’autorité nulle part et c’est un drame affreux qui s’étend partout dans les villes, les villages, les familles, les écoles. Comment s’imaginer que plus de police rétablira l’ordre ? L’ordre est une question de principe. Il n’y a plus de principe. Les voyous sont les maîtres en bas tandis que des voyous de la politique règnent au sommet. La politique est devenue une affaire de saltimbanques et la religion a tendance sous le pontificat de François à devenir une diseuse de bonne aventure dans une foire à tous les désirs.
Et comme la République avec sa laïcité érigée en religion niaise et absolue – qui ne fut conçue que dans une lutte acharnée contre la France catholique, faut-il le rappeler ? – manque de sens du sacré, Macron a profité du voyage d’État du roi Charles III pour se faire une publicité facile. Le dîner à Versailles en fut le sommet le plus prestigieux. On a beau dire, et malgré tous les jugements sévères portés sur la couronne d’Angleterre, le roi et la reine avaient de l’allure, « de la gueule » comme on disait. Ils savaient se tenir. Le roi était roi et la reine, reine. Question de fonction et d’habitude de fonction. Macron avec sa bande d’invités où on ne reconnaissait pas un seul vrai Français digne de ce nom, à deux ou trois exceptions près, – pas un officier, pas de personnalités dévouées à la France et aux Français, personne qui ait risqué sa vie, que des gens à fric et à spectacle, des truands parvenus – s’est comporté comme un goujat, tripotant comme à son habitude son hôte et jouissant d’une mise en scène qui le mettait en valeur grossièrement. N’est pas roi qui veut. Il y a quelque chose de ridicule et d’inconvenant dans ce simulacre de royauté où s’essayent nos républicains forcenés. Versailles prête son cadre éblouissant à ce qui n’apparaît que trop comme une mascarade. La République ne sait pas faire. Elle n’a jamais su faire. En dépit qu’elle en ait, elle reste ce qu’elle a toujours été : une fausse religion, une fausse royauté. La République macronienne encore plus que toutes les autres. Elle n’échappera pas à son sort qui est de finir misérablement. Comme toutes les autres.