Ce qui nous amène à nous interroger sur le positionnement des six députés insoumis bretons : Ségolène Amiot (Nantes-Saint-Herblain), Murielle Lepvraud (Guingamp), Mathilde Hignet (Redon), Frédéric Mathieu (Rennes-Bruz), Andy Kerbrat (Nantes centre) et Matthias Tavel (Saint-Nazaire). Une certitude : tous doivent leur siège à Jean-Luc Mélenchon, la dynamique de la Nupes en juin 2022 les a propulsés au Palais-Bourbon. Alors qu’en Picardie, François Ruffin est capable de se faire élire sans l’enseigne Nupes-LFI ; il possède une surface politique et médiatique suffisante pour ne rien devoir à “Méluche“.
Les secousses qui agitent en ce moment LFI devraient inciter les Bretons en question à ne pas se mouiller et à attendre la fin de la partie avant de se rallier à l’un ou à l’autre. Point de départ : « Toute la stratégie des dissidents est axée sur l’organisation d’une primaire citoyenne, qui leur permettrait de contourner la France insoumise acquise à Jean-Luc Mélenchon », analyse Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à Lille. Mais des obstacles existent : « Ils ne parviendront jamais à empêcher Jean-Luc Mélenchon d’être candidat en 2027. Il a la main sur le parti et le pognon. Il est indélogeable », souligne un député européen (Challenges, 26 octobre 2023)
Un autre élément mérite d’être pris en compte par les “frondeurs“ : le poids électoral de Mélenchon dans les quartiers “prioritaires“. « Selon un sondage Ifop publié en avril 2022, 60 % des citoyens de confession musulmane ont mis le bulletin Mélenchon dans l’urne » (Aujourd’hui en France, dimanche 29 octobre 2023). Un électorat qui connaît Mélenchon et beaucoup moins les “frondeurs“. Affaire de notoriété et d’incarnation. On vote “Mélenchon“…
B. Morvan
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