Les joutes oratoires à l’Assemblée nationale ne sont pas nouvelles, mais lorsque le ministre de la Justice, garde des Sceaux, perd son sang-froid et invective les députés du RN, provoquant leur départ de l’Hémicycle, la scène vaut le détour - comme dirait le guide Michelin. L’hystérie de Dupond-Moretti, en attente de la décision de la Cour de justice de la République, était compréhensible ; les magistrats ont juré, au nom de leur corporatisme, de le faire condamner, et démissionner. C’est raté, la Cour l’a absous.
Pas certain que les juges oublient cet épisode qui va encore aggraver les relations acides entre la place Vendôme et le corps judicaire. À suivre !
« Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde », dit Camus. L’explication du meurtre du jeune Thomas à Crépol, retenue par le gouvernement, le parquet et les médias, constitue le paroxysme de l’hypocrisie. Dire et clamer partout que c’est une rixe du samedi soir et au grand jamais, surtout, ne pas laisser accroire que les assaillants hurlaient leur haine raciste des Blancs. Ce déni de réalité est le summum de la politique de l’autruche, qui ne fera qu’aggraver la situation.
Les Français ne sont pas dupes : ils vont réagir et finiront par s’armer pour garantir leur sécurité. Les bons esprits salonnards peuvent accuser les ultras des violences - que je n’approuve pas -, la répétition de ces dénis va entraîner inéluctablement la constitution de groupes d’autodéfense. Souvenons-nous de la mise en garde d’un noble, au début de la Révolution, à Louis XVI : « Sire prenez garde, ce peuple est terrible. »
Le « mur du çon », dirait notre cher palmipède, a été franchi récemment par les membres du gouvernement : un ministre lance une campagne pour ne pas consommer afin, déclare-t-il, de sauver la planète, la veille d’une vaste promotion commerciale attendue par tous les commerçants et les Français. Un autre ministre critique vertement ce ministre apôtre de la planète en qualifiant sa campagne d’inopportune. Tout est parfait, « embrassons-nous, Folleville ». Cela s’appelle un gouvernement qui tire à hue et à dia, sans pilote. Bref, le navire France sans pilote dans la tempête d’une mer internationale démontée nous rappelle singulièrement le Titanic !
L’heure n’est pas à l’humour, même grinçant, je vous l’accorde, mais je ne peux m’empêcher de vous livrer une réflexion légèrement insolente : la différence entre la Macronie et le Titanic, c’est que pendant le naufrage du Titanic, il y avait de la musique… d’après le regretté Coluche.
Jacques Myard
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