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C’est l’horreur, le RN n’est plus une menace pour la démocratie !

C’est pratique, les préjugés, c’est comme les plats surgelés, pas besoin de se fatiguer : on sort vite fait le truc du congélateur, un coup de micro-ondes et zou, à table ! En politique, il est un préjugé qui a la vie dure et marche encore assez bien : le RN (ancien style : FN) serait une menace pour la démocratie. Un demi-siècle que ce mouvement politique existe, qu’il n’a jamais été interdit, qu’il se présente à toutes les élections, que d’ailleurs, la plupart du temps et pour l’instant, il a perdues, mais il serait un danger pour la démocratie. On est prié de prendre ça comme un théorème mathématique, mieux, un axiome, c’est-à-dire un postulat par définition indémontrable mais qu’il faut prendre comme une évidence, pour ne pas dire un dogme, puisqu’on est là dans une dimension quasi théologique. À l’autre bout de l’échiquier politique, le Parti communiste français, lui, héritier du stalinisme avec ses millions de morts, défenseur du pacte germano-soviétique en 40, ne souffre pas de tant de préjugés. C’est comme ça, faut faire avec.

Tout ça pour dire que les préjugés ont la vie dure mais qu’avec le temps, une génération chassant l’autre, ces préjugés peuvent arriver à date de préemption, tout comme les plats surgelés qu’on a oubliés dans le bac inférieur du congélateur. Ainsi, selon les résultats du sondage annuel sur l’image du RN, réalisé pour Le Monde et France Info (c’est curieux, d'ailleurs, cette obsession autour du RN qui mériterait d’être étudiée sous l’angle de la psychiatrie, puisque c’est la mode, actuellement), pour la première fois depuis 1984, les Français sont plus nombreux à penser que ce parti ne présente pas de danger pour la démocratie : 45 % contre 41 %. Le Monde, évidemment, qui n’hésite pas à qualifier le RN de « parti xénophobe et autoritaire » (postulat de base), s’inquiète de cette inversion de tendance, pour ne pas dire de valeurs. Inquiétude d’autant plus grande pour le quotidien du soir que les Français « sont plus nombreux à considérer la formation lepéniste comme un parti pouvant participer à un gouvernement (43 %) que comme un éternel opposant (39 %) ». Ça bouge, au rayon du prêt-à-penser ! Une inquiétude qui pourrait faire sourire au pays du 49.3, des référendums classés verticalement et de l’islamisme qui n’est pas un fantasme mais bien une réalité.

Cela dit, de la même façon que tout est bon dans le cochon, à l’inverse, tout est mauvais dans le RN ou, tout du moins, bon pour être exploité à ses dépens. On aura beau y faire, c’est comme le péché originel. Dans tout ce que propose le RN, même si cela semble frappé au coin du bon sens, il y a forcément une idée diabolique qui se cache derrière. Prenez, par exemple, la polémique foireuse autour de l’amendement déposé par le député RN de Vaucluse Hervé de Lépinau dans le cadre du projet de loi Immigration. Ce dernier, à juste titre, estime que ce n’est pas au client en bout de chaîne (particulier ou petite entreprise) de payer l’impéritie de l’État et les accommodements de certains patrons avec l'immigration illégale. Il propose donc un amendement qu’un « honorable parlementaire » issu d’un parti dit « de gouvernement » aurait pu déposer. Eh ben, non ! Voici le RN accusé de laxisme en matière d’immigration par Darmanin qui ose tout ! Mais, en même temps, pas question, bien sûr, d’enlever au parti à la flamme son label en acier inoxydable de parti xénophobe, raciste et toutes ces sortes de choses.

En fait, ce que ne veut ou ne peut pas voir Le Monde (les préjugés !) et tous ceux qui sont assis confortablement sur la rente quasi emphytéotique dont ils jouissent comme d’un droit perpétuel, c’est que les partis sont des organismes vivants, qui évoluent, se transforment, meurent aussi (voir le PS et les LR), et ce, au gré des évolutions, transformations et bouleversements de la société. Au gré, aussi, des défaillances des partis dits de gouvernement. Un clou chasse l'autre, surtout si ce dernier est rouillé : c'est la vie.

Georges Michel

https://www.bvoltaire.fr/cest-lhorreur-le-rn-nest-plus-une-menace-pour-la-democratie/

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