Un « renouvellement » : c'est-à-dire ?
Dans ce tohu-bohu, voici Noël ! C’est l’heure des listes et des cadeaux. Les enfants demandent parfois beaucoup pour espérer obtenir un peu. C’est le cas de François Bayrou, grand enfant de 72 ans, qui accordait ce dimanche un entretien au JDD. Pour lui, qui défend comme toujours une position médiane, le vote de cette loi doit être suivi d’un « renouvellement ». Pour le président du MoDem, « le pluralisme est la loi de l’avenir. Mais il faut en réapprendre la pratique. Grâce à nos institutions, le pluralisme ne conduit plus au désordre. C’est pour cela que la Ve République a été créée par le général de Gaulle. C’est au Président, élu au suffrage universel, de prendre en compte les différentes sensibilités, et à son chef de gouvernement de chercher le consensus le plus large sur les lois qu’ils portent. »
Et si le dinosaure du centre mou se rêvait en Cincinnatus ?
On comprend ce qu’il veut dire : remaniement à la rentrée, avec un gouvernement d’union nationale ? Ce n’est pas nécessairement idiot, si l’on se place d’un point de vue macroniste. Le RN, la NUPES et... les LR n’ont-ils pas réalisé, à leur manière, une union nationale de ceux qui n’étaient pas contents de la loi Immigration (première mouture) ? Allons un peu plus loin - François Bayrou nous y invite. Qui pourrait bien être le Premier ministre de ce gouvernement de la dernière chance ? Le journal n’ose pas poser directement la question, et Bayrou n’ose pas directement formuler sa proposition. Faisons-le pour eux : et si le dinosaure du centre mou se rêvait en Cincinnatus ? Et si on allait le chercher, dans son petit parti dont les comités centraux tiennent dans une cabine téléphonique comme il y en avait encore jadis dans nos villages qu'on aime tant, pour sauver « la République », ce mot qui a « grand-remplacé » celui de France dans les discours officiels ?
L'homme qui a toujours rêvé d'être Président
François Bayrou a toujours guigné le pouvoir. Il a toujours voulu être Président, mais le soir approche et les ombres s’allongent pour le Don Quichotte palois. Alors, pourquoi pas Premier ministre… comme dans Soumission de Houellebecq, d’ailleurs ? Il faut relire cet excellent livre, qui narre un pays au bord de la guerre civile, conquis par l’élection, en 2022, d’un énarque musulman face à Marine Le Pen. Ce serait drôle que cela arrive en 2024, Houellebecq le prophète ne se serait qu’un peu trompé : de deux ans et de chef de l’État. Pour le reste (islamisme, invasion migratoire, justice partiale, médias discrets sur les affrontements, grande trouille), tout était déjà là. Tout était déjà juste.
Bayrou à Matignon, dérisoire cadeau de Noël d’un pays qui peine à retrouver l’espérance ? Voire… Il faut dire qu’en politique comme à l’approche de Noël, il y a ceux qui sont faits pour accrocher les étoiles et ceux dont la vie se passe à avoir les boules. Le destin du Béarnais est à la croisée des chemins.