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Pitié, Monsieur le Président, pas de « nouveau cap » pour la France !

Monsieur le Président,

Cher Monsieur Macron,

Comme quelques millions de Français qui avaient délaissé leur fourneaux pour venir, en direct, recevoir vos vœux de bonne et heureuse année pour la France, j’étais hier soir devant ma télé à 20 heures pétantes.

Quand le Président entre nos foyers, c’est pour un partage d’intimité, alors je m’autorise à parler un instant de votre santé. Je vous ai trouvé petite mine, le teint jaunâtre. Surtout, vous étiez aussi tendu que votre veston (un gilet pare-balles, peut-être ?). On vous sentait crispé, mal à l’aise dans l’exercice, la voix un peu forcée et l’enthousiasme surjoué. Vous qui avez pratiqué le théâtre dans le cours de Mme Trogneux, vous savez de quoi je parle : on n’est pas toujours à l’aise dans son rôle. Il y a des jours avec et des jours sans. Hier soir, c’était sans.

Et puis ce décor… Quel est le crétin de metteur en scène qui vous a concocté cela ? Quel sinistre « communicant » a eu l’idée de cet alignement de drapeaux dont on ne sait ce qu’ils venaient faire là et sur lesquels vous n’avez pas jugé bon de nous renseigner ?

Certes, il y a avait en tête de gondole le drapeau français, suivi du drapeau européen, puis une bannière blanche. Pour qui ? Pourquoi ? Ah, pour les Jeux olympiques, me dit-on. Juste derrière arrivait l’Algérie, et puis l’Afghanistan. Sûrement, aussi, l’Arabie saoudite… Au passage, cette inflation de drapeaux est assez amusante en un temps où le Parlement européen interdit, justement, les drapeaux nationaux dans l’hémicycle. Suis-je bête ! C’est vrai, le nationalisme n’est tolérable que dans le sport.

Reste que c’est un truc qui vous titille, cette histoire de drapeaux. Ainsi, en cherchant à comprendre, j’ai découvert que vous aviez subrepticement, et sans en référer à personne, changé le bleu de notre drapeau national. C’était le 13 juillet 2020, en pleine crise du Covid. Vous deviez vous ennuyer ; le confinement, même dans le parc de La Lanterne, devait vous être insupportable, alors vous vous êtes lancé dans le coloriage. En toute discrétion, vous avez troqué le bleu cobalt pour du bleu marine. Vous vouliez, paraît-il, retrouver « l'imaginaire des volontaires de l'An II, des poilus de 1914 et des compagnons de la Libération de la France libre ». La France libre, alors qu’on n’avait même pas le droit de boire un café assis… Au fond, vous êtes un rigolo.

Pour le contenu de vos vœux, je laisse l’analyse aux professionnels de la politique car votre numéro d’autosatisfaction m’a vite agacée, je le confesse. C’est fou comme vous êtes doué pour définir les lignes de ce qu’il conviendrait de faire, mais hélas, vous n’êtes qu’un velléitaire qui se paie de mots. Vous assumez le « en même temps », avez-vous dit, l’autre soir, à vos amis de la 5, à comprendre que la girouette continuera de tourner jusqu’à la fin de votre mandat.

Pour finir, feu mes chers parents m’ayant appris qu’on doit toujours répondre aux vœux des amis, je vais céder à la tradition et vous donner quelques nouvelles. Je vous avais écrit déjà, l’an passé, à propos de la Justice française. Mes amis de BV m’ont fait l’honneur de republier cette lettre la semaine passée, avec cette mention : « Un an et quelques jours après, il n'y a sans doute pas grand-chose à enlever ou à ajouter. » Bien vu : deux ans et deux mois après la condamnation de mon agresseur, la décision du tribunal n’est toujours pas arrivée jusqu’à moi, et sans doute pas, non plus, jusqu’à lui…

Cher Monsieur Macron, vous nous avez dit hier vouloir fixer « un nouveau cap » pour la France. On ne vous en demande pas tant. On voudrait juste sortir de ce cauchemar kafkaïen où nous sommes en train de plonger

Pour cela, et rien que pour cela, je forme des vœux sincères. Bonne année à tous !

Marie Delarue

https://www.bvoltaire.fr/pitie-monsieur-le-president-pas-de-nouveau-cap-pour-la-france/

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