Histoire des Romanov
Quant à la politique interne, Pierre remplaça l’ancienne Douma des boyards par une Chancellerie privée et un Conseil des ministres; de plus, il créa neuf collèges administratifs, qui étaient responsables des finances, du commerce, des mines, des affaires étrangères, de l’armée, de la marine, de la justice.
La Russie fut divisée en huit provinces, dont chacune possédait un gouverneur ayant les pleins pouvoirs. Au sein de chaque province, un conseil était chargé de recueillir les impôts et d’aider le gouverneur dans l’activité administrative. En 1719, une autre réforme eut lieu et la Russie fut divisée en 50 provinces. D’autres réformes suivirent après la mort de Pierre.
En ce qui concerne la justice, Pierre divisa la Russie en dix districts judiciaires. Chacun avait sa propre Cour d’Assises. La justice était séparée de l’administration civile. La peine de mort était prévue pour maints crimes, plus d’une centaine. En 1711, on créa un Sénat: celui-ci prenait des décisions concernant les nominations pour les tâches importantes.
Pierre avait à l’esprit de nombreux projets et initiatives pour l’éducation publique. Il confia l’école primaire à l’Église orthodoxe et il fonda des Écoles militaires et navales, des écoles d’interprétation, des écoles des mines. Dans chaque province, des « écoles de calcul » apparurent. Pierre donnait une grande importance à l’éducation scientifique: il contacta beaucoup d’illustres scientifiques et aurait voulu créer des écoles scientifiques équipées de laboratoires, ouvertes à tout le monde. L’Académie des Sciences lui était chère et devint une réalité peu de temps après sa mort.
Il réforma également la coutume. Il ordonna aux nobles russes de couper la moustache et la barbe et ceux qui ne voulaient pas respecter cet ordre devaient payer une redevance. En outre, Pierre voulut qu’on abandonne aussi le caftan, un vêtement démodé d’origine tatare – une origine que le tsar n’aimait pas. Il souhaita qu’au moins les nobles portent la veste et les pantalons.
Pierre introduisit en Russie aussi le sapin de Noël.
L’Église fut assez limitée par ce Tsar.
La révolution de Pierre modernisa la Russie, mais ne la dénaturalisa pas; elle ne bougea pas par des actions sournoises de terrorisme, mais par la construction… souvent avec ses propres mains: Pierre le Grand, le tsar ouvrier certainement pas bolchevique, aimait les spécificités de chaque Pays et ne voulait sûrement pas de « monde unique ». Il fixa des limites à l’Église, mais il lui confia l’éducation des enfants; il eut deux femmes et différentes liaisons, mais il croyait au mariage. Par conséquent, il ne faut pas l’appeler « un bolchevik couronné ».
On a essayé d’écrire à propos des programmes de Pierre – presque tous réalisés – et l’on a également rappelé les programmes des ancêtres des bolcheviks, tristes et arides dès le début, faussement chrétiens. Leurs projets relatifs au « Saint-Esprit » sont inquiétants, on a l’impression qu’ils veulent donner des ordres même au « Saint-Esprit ».
Beaucoup des réformes internes de Pierre furent bloquées par la Guerre du Nord, qui fut épuisante et dura de nombreuses années, mais que le Tsar gagna. La paix fut signée à Nystad en 1721. La Suède remporta la Finlande à nouveau, mais dut céder une partie de la Carélie, le Comté de Kexholm, l’Ingrie, l’Estonie et la Livonie.
La Russie a toujours été condamnée et désapprouvée et, après le bouleversement bolchevique, encore plus incomprise, notamment parce que peu de gens ont réfléchi à un fait : le bolchevisme n’était pas russe et surtout les bolcheviks n’étaient pas russes. Malheureusement, la grande majorité des gens se laissent emporter et n’approfondissent pas les sujets historiques; ainsi, les « maîtres du monde » profitent de la superficialité des hommes et cherchent, à travers les médias, à les rendre encore plus ignorants et asservis au matérialisme et au consumérisme les plus exaspérés.
Si l’on s’informe à propos des gouvernements des Pays occidentaux, qui ont reçu des «recensions» plus bénéfiques de l’histoire, on se rend compte que les populations de l’Ouest ont été même plus opprimées que le peuple russe, mais aucune forme de bolchevisme n’alla les renverser – tout simplement parce que, en 1917, elles étaient déjà pleinement les vassaux de certains pouvoirs. La famille royale britannique ne put pas aider ses proches Romanov en raison de certaines obligations qui étaient devenues plus fortes qu’une relation familiale. Du reste, dans le programme des nouveaux pouvoirs on trouve la destruction de la famille et l’éloignement des proches afin d’éviter la formation de noyaux: les «chiens errants» sont plus facilement gouvernables.
Grâce aux considérables richesses que les pirates anglais, marchands d’esclaves, portèrent en Angleterre, la reine Elizabeth put payer la dette extérieure, elle a mis en équilibre le budget de l’Etat et a réalisé des investissements dans la Compagnie du Levant. Avec les profits de cette Compagnie, la East India Company … a été fondée.
Ces pirates, dont le plus connu est Sir Francis Drake, sont définis par certains historiens les «Chiens de Mer» élisabéthains. Les légitimes gouvernements britanniques se servirent des pirates pour s’emparer d’importants patrimoines, en particulier ceux des nations ibériques. Grâce aux actions sanguinaires et sauvages des pirates, l’État britannique fut consolidé, et après avoir éliminé ses «Chiens de Mer », il put mener ses guerres pour la conquête des marchés. La Russie n’utilisa jamais de pirates sanguinaires pour s’enrichir.
A partir de la moitié du XVIIe siècle, l’Angleterre commença à imposer des décrets sur la navigation, le Navigation Act, en excluant les marchands étrangers des colonies.
Le Navigation Act a été établi par Oliver Cromwell en 1651 et il a été révoqué par la famille royale britannique seulement en 1849.
Les guerres anglo-néerlandaises, qui eurent lieu entre 1652 et 1674, étaient destinées à détruire le commerce maritime hollandais afin d’avoir le contrôle sur une traite des esclaves qui était très lucrative. Eh bien, les Russes ne répandirent jamais la terreur à travers les mers pour coloniser et asservir le monde … .
Les indigènes des colonies furent écrasés par la cruauté des Européens qui combattaient pour tuer. La guerre était une science en Europe. Cortés conquit le Mexique avec quelques centaines de soldats espagnols et Pizarro écrasa l’empire Inca avec 200 soldats. Les «gouvernements mondiaux» du XVIe et du XVIIe siècle purent surgir en raison d’une suprématie militaire.
A cette époque, la puissance subtile des banques ne faisait que débuter.
Entre la fin de 1600 et le début de 1700, l’Angleterre put émerger grâce à des guerres féroces conduites pour subjuguer les peuples des colonies et au moyen d’une « taxation féroce » de la population anglaise. Pendant que le gouvernement britannique opprimait ses sujets par les impôts, en Russie Pierre confisquait les terres des Monastères – ces méthodes peuvent être également contestables, mais le Tsar, au moins, ne tourmenta pas les citoyens les plus pauvres. De plus, Pierre ne conduisit pas de « guerres mondiales » pour réprimer d’autres civilisations et s’enrichir avec le commerce des esclaves … .
La bourgeoisie britannique joua un rôle déterminant dans la réduction du pouvoir des nobles et du roi, mais ce n’était qu’elle-même qui en tira parti: pour les classes les plus pauvres il n’y eut pas de grandes opportunités.
Au XIXe siècle, ce siècle où les dirigeants russes étaient considérés comme autocratiques, oppressifs etc., l’Angleterre paraissait très bienveillante envers ses sujets, mais ce n’était pas le cas. Les livres de Charles Dickens décrivent la vraie Angleterre et elle n’était pas tout à fait si bienveillante. Dickens lui-même, né à Landport en 1812, eut une enfance très malheureuse à cause de la misère qui frappait les banlieues miteuses où il vivait.
Ses œuvres les plus importantes sont «Les papiers posthumes du Pickwick Club», «Oliver Twist», «David Copperfield», «Les temps difficiles» et «La petite Dorrit». Dans l’œuvre «Oliver Twist» l’auteur réfléchit sur les graves problèmes de la société et sur le fonctionnement de l’administration publique. Dans «David Copperfield» et «Les temps difficiles» la société britannique est décrite dans toute sa cruauté, où les lois du profit dominent. «Les temps difficiles» met en évidence les aspects négatifs de la société industrialisée. Les humains risquent de devenir des machines et la mentalité matérialiste de l’époque est représentée dans toute sa mesquinerie.
Dickens est très intéressé par la condition des ouvriers, soumis à des labeurs inhumains qui ne peuvent qu’avoir des conséquences dans leur vie privée. Des injustices avilissantes et une forte friction sociale en Angleterre. Dickens nous informe de la triste situation dans laquelle se trouve l’ouvrier Stephen Blackpool, qui a vieilli prématurément à cause de son travail épuisant et d’un mariage brisé. Il ne peut pas obtenir justice, parce cela n’est qu’un privilège des riches. Par conséquent, Blackpool est considéré déraisonnable … .
«Les temps difficiles» fut publié en 1854. Aucune forme de bolchevisme en Angleterre, au contraire: en 1861, les dépliants distribués plus tard en Russie, avec l’appel à la jeune génération russe à fonder des cercles révolutionnaires, avaient été imprimés à Londres … .
Nicolas Ier Romanov, considéré très répressif, fut coupable d’avoir eu beaucoup d’idéaux … . Il était conscient que son pays fourmillait d’espions étrangers et il savait qu’il y avait des centres de pouvoir beaucoup plus influents que lui et ses collaborateurs. Il savait également que certains gouvernements occidentaux voulaient le supprimer. Il faut dire que le plus grand idéal de Nicolas Ier était la défense des principes de la Sainte-Alliance. L’ancien Tsar, Alexandre Ier qui avait vaincu Napoléon et qui avait conçu la Sainte-Alliance, vivant tout au long du règne de Nicolas, vécut de nombreuses années comme moine errant.
Dans la même période où Nicolas Ier régna sans l’aide de certaines sectes, dans d’autres pays occidentaux les gouvernements étaient libéraux seulement en apparence; en réalité, beaucoup de ces gouvernements étaient déjà esclaves de sectes puissantes. Pouvaient-ils donc être vraiment libéraux…?
Nicolas Ier mérite un grand respect pour avoir refusé d’être esclave de certaines banques. Il garda la Russie loin de cet esclavage dangereux. La liberté que les Romanov avaient vigoureusement défendue et qui leur coûta tant de diffamation est une liberté précieuse qui reste même aujourd’hui au Pays et qui est encore vigoureusement défendue.
Lorsque, en décembre 1825, Nicolas devint tsar, il recueillit un héritage extrêmement difficile.
Son prédécesseur (son frère Alexandre Ier), soutenu par le général Koutouzov et la vaillante armée russe, avait vaincu Napoléon, libérant l’Europe d’un souverain absolu qui voulait la posséder entièrement par la suppression de la religion chrétienne et de nombreux principes et valeurs. En 1917 et 1918, beaucoup de monarques occidentaux auraient dû se rappeler que si l’identité de leur nation avait été préservée, c’était grâce aux Romanov.
Nicolas Ier avait une admiration sans bornes pour son frère Alexandre et pour ses actes. D’ailleurs, Nicolas savait presque certainement que son frère n’était pas mort et que son mysticisme l’avait amené à devenir un moine errant en Sibérie. Alexandre «avait mis en scène» sa mort officielle non pas pour tromper le peuple russe, mais pour se consacrer pleinement à la prière. Il n’aurait pas pu devenir moine, si les gens avaient eu le soupçon qu’il était encore en vie.
Nicolas Ier était le successeur d’un homme qui avait libéré l’Europe de la menace napoléonienne et il avait conçu un document pour l’Alliance des Pays européens selon les principes chrétiens.
Dès le début de son règne l’opinion publique occidentale trouva de nombreuses raisons pour le condamner drastiquement. Peu d’historiens et de journalistes font savoir que Nicolas fut forcé de réprimer la révolte des décabristes (un groupe de nobles et d’officiers de la garde impériale qui ne le voulaient pas comme tsar), après avoir cherché le dialogue avec les insurgés à plusieurs reprises. Nicolas alla lui-même, avec ses gardes, dans la place du Sénat à Saint-Pétersbourg, où les rebelles étaient en pleine révolte. Il ne fut pas difficile de réprimer le soulèvement. Nicolas avait gagné, mais il ne le considéra jamais comme une victoire: c’était le dialogue qui aurait dû apaiser la révolte, et non une bataille. Selon le Tsar, la révolte avait été inspirée par des idées napoléoniennes, des idées matérialistes opposées à la religion et aux valeurs morales. Mais seulement les idées de Napoléon étaient une menace. Nicolas connaissait bien ceux qui voulaient devenir les nouveaux maîtres du monde, son frère Alexandre n’était pas devenu leur « vassal » comme les autres rois et dirigeants, et Nicolas suivit son exemple. La mission dont le tsar se chargea était de combattre certains pouvoirs occultes dans son pays et à l’étranger, ainsi que l’opinion publique occidentale commença à l’appeler « Gendarme de l’Europe ». C’étaient quelques nobles et surtout les riches bourgeois les plus grands ennemis de Nicolas Ier: le peuple ne le haïssait pas, en dépit de toutes les tentatives bourgeoises de l’exciter contre le souverain.
Pendant les mêmes années, le peuple britannique souffrait beaucoup, mais les monarques anglais ne furent jamais inculpés.
Nicolas n’aimait pas ses compatriotes riches et puissants, il aimait le peuple; ses détracteurs lui ont fait et lui font encore de la publicité négative, le présentant comme un grand oppresseur, mais Nicolas était compris par son peuple. Sa position de Tsar dans un pays où il y avait le servage était pour lui une source d’amertume continue. Il visitait souvent les orphelinats, où il devenait un enfant chez les enfants: il voyait, dans ces créatures innocentes, l’honnêteté qu’il pouvait rarement rencontrer dans son pays. Peut-être que peu de gens savent qu’il adopta des enfants et leur donna son propre nom de famille: Romanov. Je ne pense pas que d’autres souverains aient fait la même chose … .
Puisqu’il était réputé devoir être le garant de la Sainte-Alliance, il aida d’autres pays dans la suppression des émeutes, entre autres l’Empire des Habsbourg, en faveur duquel il envoya 20 000 soldats afin de réprimer un soulèvement en Hongrie. Nicolas agissait avec des idéaux précis, mais il n’était absolument pas compris et peut-être que l’on ne voulait pas le comprendre. Il assista les populations des Balkans et la Grèce dans leur lutte pour l’indépendance.
Je cite ci-dessous une partie de mon article concernant la figure de Nicolas Ier. J’espère qu’on comprendra jusqu’à quel point ce tsar était idéaliste et jusqu’à quel point la politique étrangère, en particulier celles de l’Angleterre et de la France, s’opposa à lui.
…
«La Grande-Bretagne fut le pays qui, plus que toute autre nation, essaya d’empêcher par tous les moyens les accords des Ottomans avec les Russes. Elle commença à soutenir et à aider l’Empire Ottoman et elle stimula le commerce et la présence britannique dans l’Europe de l’Est, cette présence devint de plus en plus significative au détriment de la russe. L’Autriche et la Prusse se joignirent à la Russie par la Convention de Munchengratz, afin de supporter l’Empire Ottoman et l’aider à éviter d’autres invasions comme celle de Mehmed Ali. Dans ce contexte, on parvint à la Convention de Londres, à laquelle participèrent les puissances occidentales, la Russie, l’Autriche, la Prusse.
La Convention de Londres de 1840 confirma la domination ottomane sur le Détroit et interdit à tous les pays, y compris la Russie, d’envoyer des navires de guerre dans le Détroit. La Grande-Bretagne sortit de cette Convention comme un allié renforcé des Ottomans. Il n’y a pas de clarté en ce qui concerne la fin du traité Unkiar Skelessi; mais, en gardant à l’esprit la Convention de Londres sur les Détroits aussi bien que l’intense travail de la diplomatie britannique pour détériorer les relations entre la Russie et l’Empire Ottoman, on peut raisonnablement affirmer qu’à partir de la Convention de Londres de 1840 l’on assiste à une attaque diplomatique bien organisée et efficace des puissances occidentales contre la Russie.
Il faut dire que Nicolas Ier fut très contrasté, même sur le plan religieux. Napoléon III obtint, pour les catholiques romains, quelques concessions importantes en ce qui concerne les lieux saints. C’est précisément un différend sur le contrôle des lieux saints entre la Russie et la France qui provoqua la guerre en Crimée. Lorsque la Turquie se rangea du côté de la France, la Russie attaqua. C’était exactement ce que les puissances occidentales voulaient depuis longtemps : faire glisser la Russie dans la guerre après l’avoir épuisée avec un sournois jeu diplomatique. Les autres pays avaient cherché à renforcer leur prestige au détriment du russe pendant des décennies. J’espère qu’il sera assez évident que, quand Nicolas fut forcé à attaquer, il le fit pour défendre l’identité historique, culturelle et religieuse de son pays, ce pays qu’il aimait énormément et pour lequel il ne voulait pas voir de divisions, s’agissant d’une tradition et d’une culture très spéciales.
…ce fut la Crimée. Nicolas Ier, aigri, déçu, trahi, mourut à Saint-Pétersbourg le 2 Mars 1855. Considérant ce qui se produisit en Crimée, quels furent, en réalité, les pays autocratiques et expansionnistes? De plus, il ne faut pas oublier que certains des pays belligérants avaient colonisé et réduit en esclavage des populations entières, en envahissant et en détruisant des civilisations importantes.
Certains gouvernements sont comme ces gens qui se cachent, se camouflent et ne sont jamais jugés. Ceux qui se cachent trahissent souvent en frappant dans le dos, mais… tous ceux qui agissent de cette manière sont fréquemment définis à la fois – on n’en connait pas la raison – libres, libéraux, tranquilles, civils, paisibles, etc. etc…
La guerre en Crimée nous montre jusqu’à quel point la «guerre de religion» peut être effrayante et bouleversante. Il s’agit toujours de guerres qui ont d’autres fins et qui utilisent, malheureusement, les religions. Compte tenu de tout cela, on se demande quand il y aura assez de maturité pour vivre d’une manière civilisée et pour analyser l’histoire honnêtement.»
Je ne veux condamner personne avec mon texte. Les mauvaises actions doivent être condamnées, mais les personnes seront jugées, un jour, par Quelqu’un qui est miséricordieux, on ne doit pas oublier cela; donc si Lui il est miséricordieux, pourquoi devrions-nous être des inquisiteurs ?
Personnellement, je ne comprends pas la nécessité, ni le désir, de se réunir en groupes secrets pour décider du destin du monde, donc je peux bien critiquer la maçonnerie, mais les maçons, en tant qu’êtres humains, méritent mon respect.
Tous les Romanov se maintinrent à bonne distance de la maçonnerie. Certains d’entre eux, comme Alexandre Ier et Catherine II, furent bien attirés par certaines philosophies maçonniques, mais ils les rejetèrent, ensuite, avec détermination.
La maçonnerie s’opposa tenacement à Nicolas Ier dans les domaines des politiques intérieure et extérieure. La guerre en Crimée reçut des financements considérables par certaines sectes occultes selon lesquelles le Ttsar, qui voulait défendre la religion chrétienne orthodoxe, devait absolument être freiné. Mais aussi les catholiques Habsbourg devaient être éliminés. Les religions ne pouvaient pas être soutenues par les gouvernements, elles devaient disparaître.
Notre devoir d’écrivains et de journalistes est d’informer les gens à propos de la vérité historique, mais il ne faut pas se leurrer en pensant que cela est une tâche facile. Même si de nos jours il y a tant de documents témoignant la véritable identité capitaliste de la révolution bolchevique, même si les Rothschild eux-mêmes ont parlé clairement:
«Fuck the queen. I care not what puppet is placed upon the throne of England to rule the Empire on which the sun never sets. The man who controls Britain’s money supply controls the British Empire, and I control the British money supply.»
Certains parmi mes articles abordant ces questions ont reçu des commentaires qui nous font comprendre que nous sommes encore loin de la volonté de dialoguer … la capacité d’écoute est nulle, la critique n’est pas constructive, on veut sauvegarder une histoire fausse afin que la politique actuelle puisse rester favorable aux mêmes maîtres. Les écrivains et les journalistes qui ne sont pas du côté de ces maîtres sont considérés faux.
C’est une lutte acharnée entre la lumière et les ténèbres. Nous croyons en Jésus-Christ, qui a été crucifié… Il a dit: «N’ayez pas peur, j’ai vaincu le monde.»
Et nous, nous continuerons à parler de la vérité sans craintes.
Je vais citer une autre section de mon article à propos de Nicolas Ier :
«Nicolas aussi était un grand travailleur, on se demande comment il pouvait avoir tant d’énergies, il était le premier qui se levait le matin pour se consacrer à son travail et le dernier qui se retirait le soir. Avec un grand zèle, il réussit à administrer divers secteurs: l’économie, le commerce, l’agriculture, l’armée. Cela était et est encore considéré comme un défaut, mais il croyait en ce qu’il faisait; il se sentait responsable de tout et de tous, il estimait son mandat comme une mission divine et, par conséquent, il avait l’impression de ne pas avoir fait assez.
L’un de ses plus grands ennemis fut la noblesse de l’époque. Le Tsar reçut une opposition violente et la même chose valut pour ses successeurs, jusqu’à Nicolas II. L’intégrité de Nicolas Ier se heurta souvent à la corruption. Probablement, peu de gens savent que le Tsar fit effectuer des enquêtes à certaines personnes de confiance afin de comprendre la mesure dans laquelle la corruption avait pénétré son pays. Quand on lui remit un document à ce propos, il remarqua qu’il y avait maints noms de personnes qu’il aurait dû emprisonner – il eut l’impression que son bien-aimé pays pourrait s’écrouler à tout moment et certains témoins dirent qu’il pleura amèrement. Dans ce cas, il préféra être diplomate, prudent; il jeta le document dans le feu, et il se prépara à travailler encore plus intensément, sans relâche. Il pouvait faire confiance à très peu de gens et il devait essayer d’éduquer les gens sur la voie de la bonne volonté et de l’honnêteté par son propre exemple. On l’entendit prononcer les mots suivants en colère et sombrement: «Tout le monde vole dans ce Pays … le seul qui ne vole pas c’est moi».
Nicolas sentait qu’il y avait une lutte terrible entre le bien et le mal et qu’il avait le devoir de faire prévaloir le bien, mais combien d’obstacles il rencontrait! Il subit de nombreuses attaques, on essaya à plusieurs reprises de l’empoisonner. Il n’y avait pas seulement des conspirateurs à Saint-Pétersbourg et à Moscou, mais aussi à l’étranger, en Italie, en France, en Suisse et surtout en Allemagne. Les conspirateurs obtenaient facilement des passeports ou des permis de séjour et ils avaient beaucoup de protections – ils étaient beaucoup plus protégés que le Tsar et sa famille. Certains témoignages nous font comprendre que ces gens organisaient des attentats contre le Tsar avec la même facilité et le même état d’âme avec lesquels l’on organise une fête. Beaucoup d’entre eux occupaient des postes élevés en Russie.
Puisque l’on ne réussit pas – et que, ensuite, l’on ne voulut pas – l’éliminer, ils essayèrent pour leur propre convenance de le faire apparaître comme un autocrate impitoyable. En fait, en ce moment-là le «pouvoir médiatique» des conspirateurs était énorme. Plusieurs personnes qui agissaient de cette manière avaient leurs noms écrits dans le document que «l’autocrate» avait jeté dans les flammes … . Ils ne l’ont tué pas, mais ils le calomniaient.
En 1839, les nobles commencèrent à avoir une autre grande préoccupation par rapport aux idées et aux initiatives de Nicolas. Les familles possédantes étaient presque toutes terrifiées par le fait que le Tsar voulait supprimer la servitude. Il faut souligner qu’en Russie il n’y eut jamais l’esclavage comme dans d’autres pays, il y avait la servitude, qui était à juste titre considérée comme l’un des problèmes les plus graves par Nicolas Ier. Malheureusement, plusieurs familles s’étaient habituées à ce triste avantage et elles étaient tout à fait contraires aux initiatives du Tsar. Tel était le désespoir de Nicolas pour les êtres humains réduits à la servitude qu’il apparaît, aux yeux des classes riches, comme un dangereux souverain socialiste. Mais il n’était pas le seul qui avait des idées socio-démocratiques, d’autres Romanov ressentaient instinctivement le devoir d’établir une véritable justice sans compromis, liée à la bonne qualité de la vie des gens. Ces sentiments provenaient de leur profonde foi religieuse.
Nicolas réalisa quelques étapes importantes pour la liberté des serfs, mais ses dispositions furent mal interprétées, ce qui finalement aboutit à une situation paradoxale: les serfs avaient peur de la liberté, de ses conséquences. Comment leurs relations avec les familles «employeuses» seraient-elles? Ils craignaient leur avenir et n’apprécièrent pas les efforts du tsar. Evidemment, de nombreuses familles riches contribuèrent à créer un horrible malentendu.
Il y avait près de quarante millions de serfs; ils auraient été transformés en agriculteurs. Avec ses idées et ses initiatives pour abolir la servitude, Nicolas avait au moins brisé la glace, un bloc de glace très menaçant pour le Tsar lui-même, si l’on considère la très forte opposition. Ceux qui gardaient égoïstement leurs privilèges détestaient aussi bien les serfs que lui.
La haine contre les dirigeants Romanov perdura longtemps. Beaucoup d’historiens conviennent que Nicolas II et sa famille ne furent pas exterminés par les communistes, mais par certaines familles qui voulaient prendre leur place dans la direction du pays. Les Romanov dérangeaient beaucoup parce qu’ils étaient trop religieux et idéalistes. Il faut rappeler que Nicolas II fut le premier souverain au monde proposant le désarmement.
Dans sa lutte contre la servitude, Nicolas Ier montra toujours une grande détermination: il ne se rendit jamais, même au péril de sa vie, malgré les menaces et les attentats; il essaya toujours de faire comprendre que la liberté est un droit de tout être humain. Encore, le Tsar ouvrit les portes des écoles et des universités à tous et permit que n’importe qui puisse travailler dans l’administration de l’Empire, à condition qu’il en soit digne, sans nécessairement être enfant d’un personnage notoire.
Plusieurs fois Nicolas aida personnellement des gens qui avaient perdu tout espoir, aussi à cause de la dépendance au jeu: il en prit soin, en les éduquant à ne plus se soumettre à la tentation. Nicolas était probablement un homme qui pouvait accorder tant d’affection parce qu’il avait une famille extraordinaire. Il eut beaucoup d’enfants et s’occupa personnellement de chacun d’eux. Pour lui, les liens familiaux et l’unité familiale avaient une grande importance. Il ne négligea jamais le facteur humain, comme ses détracteurs pourraient penser.
Il faut raconter l’épisode qui vit Nicolas défendre fermement un jeune couple d’époux. La famille de la jeune fille était en colère, car les deux s’étaient mariés en secret; les parents de la jeune fille, qui se sentaient offensés dans leur honneur, exigèrent même l’emprisonnement et l’exil en Sibérie pour le mari. Nicolas prit le parti des jeunes avec ténacité, l’amour gagna et les classes sociales furent battues. Le tsar même fut sévèrement critiqué par les bien-pensants, parce qu’il permit, en tant que père, que certaines de ses filles épousent des hommes qui n’étaient pas du rang de la famille impériale. Cependant, Nicolas donna plus d’importance au cœur, comme beaucoup d’autres Romanov.
En 1848, lorsque le choléra se propagea de façon menaçante dans la ville, beaucoup de gens aisés s’échappèrent, mais le Tsar et la Tsarine restèrent à côté du peuple. On pouvait les voir parcourir la ville à pied et aller assister les malades».
Merci pour la collaboration dans la traduction à l’écrivain Daria Ruscello
Photo: Pierre 1er Romanov
revu par Martha pour Réseau International
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