Cheffe du bureau d’accueil au service des étrangers à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), cette femme de 57 ans, poursuivie pour corruption passive et modification frauduleuse de données dans un système de traitement, est soupçonnée d’avoir délivré indûment des dizaines de titres de séjour et de récépissés à des étrangers qui ne remplissaient pourtant pas toutes les conditions pour les obtenir. Trois ans de prison dont deux ans avec sursis ainsi qu’une amende de 20 000 euros ont été réclamés à son encontre et contre Saad C., un intermédiaire jugé, lui, pour corruption active. Une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique a également été demandée par le ministère public concernant la fonctionnaire. Mise en délibéré, la décision sera rendue le 29 février.
C’est en 2017 qu’éclate l’embarrassante affaire. À l’époque, une avocate, Me Hakima Slimane, se présente, accompagnée par neuf de ses clients, au commissariat de Cergy (Val-d’Oise). Face à des policiers éberlués, tous racontent alors la même histoire : s’être fait flouer, lors de leur demande de titre de séjour, par une employée de la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt. Pour cette carte, sur lequel apparaît une nationalité belge ou espagnole, les plaignants, pour l’essentiel originaires de Tunisie, expliquent avoir déboursé en moyenne 13 000 euros. D’abord 9 000 euros pour s’assurer de la constitution du dossier et de l’obtention d’un rendez-vous en préfecture. Puis 4 000 euros après la remise du titre de séjour renouvelable. […]