L’éditorial de François Marcilhac
Non, le droit du sol n’est pas une « tradition républicaine », non, il n’a rien de « républicain ». En France, le droit du sol, et nous en sommes fiers, oui, nous en sommes fiers, nous, royalistes, est de tradition royale. C’est dès le XIVe siècle (1315) que la notion de droit du sol apparaît dans un édit royal, pour les enfants nés de parents étrangers. Il est confirmé en 1515 dans un arrêt du Parlement de Paris. Mais quand la République ne détruit pas purement et simplement les meilleures traditions de la monarchie royale au nom de son idéologie sectaire (ainsi des libertés provinciales et professionnelles), elle en rend impossible ou dangereuse la perpétuation. Ainsi de ce fameux droit du sol dont Gérald Darmanin a annoncé la suppression pour la seule île de Mayotte.
Si jamais ce n’est pas qu’un simple effet d’affichage, si jamais ce nouveau coup de menton est effectivement suivi d’un projet de loi constitutionnelle — puisqu’il y faudra une révision de la Constitution —, et que Macron, passant outre les pressions idéologiques d’un Conseil constitutionnel favorable à la disparition des frontières, décide de recourir à un référendum, qu’on le sache aussitôt : l’Action française ne fera pas de politique politicienne sur le dos de ses compatriotes mahorais — qui le sont toujours grâce précisément à l’action inlassable qu’elle a menée dans les années 1970 sous la direction de Pierre Pujo — : elle appellera à voter « oui ». Et Mayotte deviendra ainsi la première partie du territoire national à reprendre le contrôle de son destin.
Car si nous sommes aujourd’hui opposés à l’application du droit du sol non seulement à Mayotte mais dans l’ensemble du territoire national, ce n’est pas en raison d’un quelconque principe d’anthropologie politique ou d’une vénération d’un droit du sang que certains de nos voisins appliquaient encore récemment de manière quasi religieuse. Nous l’avons rappelé en débutant ce propos : le droit du sol est, en France, de tradition royale. Mais pour qu’il y ait un droit du sol, encore faut-il qu’il y ait à la fois un droit et un sol. Or, lorsqu’une présence irrégulière sur le territoire national est source du « droit » à la nationalité française pour un enfant qui y naît, donc de manière illégale, il n’y a plus à proprement parler de droit. Et lorsqu’on n’est plus maître de ses frontières en raison des traités internationaux et européens qu’on a signés et qu’on continue de signer, il n’y a plus de sol.
Oui, dans les circonstances actuelles, il faut supprimer le droit du sol. Car ce n’est qu’un apparent paradoxe que ses plus farouches partisans soient en même temps ceux qui rendent son application dangereuse pour l’équilibre démographique de notre pays et pourla civilisation française : pour eux, le droit du sol n’est qu’un moyen, il est vrai particulièrement efficace, d’organiser la subversion migratoire de la France. Oui, en matière de nationalité française aussi, il est urgent, urgentissime même, de reprendre le contrôle.
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