La persécution des idées patriotiques avance un peu plus chaque jour en Allemagne, alors que les élections européennes de juin sont à l’horizon et que des scrutins pour les parlements de trois États de l’Est sont prévus en septembre. La répression organisée par l’appareil d’État, ainsi que par des opérateurs privés, à l’encontre du parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD) et de ses partisans, ainsi que de toute la sphère nationaliste, s’accroît de jour en jour. Une affaire survenue dans l’Est du pays démontre que, désormais, le degré de totalitarisme atteint n’a rien à envier à celui que cette partie de l’Allemagne a connu à l’époque du communisme. En effet, une élève de 16 ans a été dénoncée à la police par le directeur de son école pour avoir affirmé son patriotisme sur les réseaux sociaux.
Alors que l’adolescente suivait les cours dans l’établissement scolaire Richard Wossidlo à Ribnitz-Damgarten, une ville située au bord de la mer Baltique dans l’État du Mecklembourg-Poméranie occidentale, le directeur de celui-ci, Jan-Dirk Zimmermann, a téléphoné, à 9h45 du matin, à la police à propos d’un possible cas pénal : une élève aurait diffusé sur les réseaux sociaux des contenus pouvant être considérés comme anticonstitutionnels. La police a alors envoyé un véhicule à l’école afin d’examiner cette affaire. Les trois policiers sont allés trouver l’élève concernée en classe de chimie. Elle a été emmenée, devant ses condisciples, en traversant l’école, vers la salle des professeurs, au sein de laquelle elle a été interrogée.
L’élève avait posté, quelques mois auparavant, sur TikTok, une vidéo avec des Schtroumpfs prétendant que ces derniers et l’Allemagne ont une chose en commun : ils sont de couleur bleue, comme le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD). Une autre fois, elle a affirmé, toujours sur TikTok, que l’Allemagne est son pays natal (Heimat) et pas seulement un endroit sur la carte.
Les policiers ont demandé à l’adolescente que, pour sa propre sécurité, elle ne publie plus de telles affirmations, ce qui prouve que les policiers savent que ces dernières ne tombent pas sous le coup de la loi. Ils ont également fourni des renseignements à cette élève sur le fait que des lois réprouvent l’utilisation de certains symboles ou propos, tout en affirmant que cela n’a pas été le cas en ce qui concerne cette adolescente.
La police estime que ses agents étaient habilités à parler avec l’adolescente sans que les parents de cette dernière ou un avocat ne soient présents.
L’école avait inauguré, en son sein, quatre jours auparavant, une exposition intitulée « Renforcer la démocratie » et organisée sous la houlette de la fondation, proche du parti social-démocrate SPD, portant le nom de l’ancien président social-démocrate de la République Friedrich Ebert.
Les parents de l’élève ayant dénoncé cette histoire hallucinante à la presse patriotique allemande de réinformation, l’affaire a fait grand bruit et l’école a reçu de nombreux appels téléphoniques et courriels émanant de personnes outrées par de telles pratiques.
La mère a trouvé anormal que le directeur de l’école ne l’avertisse pas en premier, mais ce dernier a indiqué qu’il est tenu, en vertu de nouvelles règles édictées par le ministère de l’Enseignement du Mecklembourg-Poméranie occidentale, dans de tels cas, de contacter directement ce dernier, ses autorités éducatives et la police, sans passer par les parents. L’école est également tenue de surveiller l’habilement des élèves afin de détecter la présence de vêtements aux références nationalistes implicites ou explicites.
L’AfD a réagi. La co-présidente fédérale du parti, Alice Weidel, estime que tous les étudiants, et pas seulement ceux de l’école concernée, sont la cible du contrôle de l’État, car, à l’avenir, pratiquement aucun élève n’osera exprimer librement son opinion sur un réseau social. La vice-présidente du groupe de l’AfD à la Chambre des députés Beatrix von Storch a déposé une plainte pénale contre le directeur de l’école, alors que le groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement du Mecklembourg-Poméranie occidentale a introduit une motion d’urgence intitulée « Mettre fin à l’endoctrinement politique et à l’excès de pouvoir dans les écoles. »
Le Mecklembourg-Poméranie occidentale, qui dispose d’un gouvernement regroupant les sociaux-démocrates du SPD et les post-communistes de Die Linke, a vu son ministre de l’Intérieur Christian Pegel (SPD) réagir en déclarant, au sein du Parlement de cet État, que l’opération de police était proportionnée, tout en mettant en avant le fait que l’élève n’a pas été menottée. Le ministre de l’Enseignement du Mecklembourg-Poméranie occidentale, Madame Simone Oldenburg (Die Linke), estime que « Le directeur a fait absolument ce qu’il faut. »
L’ancien directeur du mémorial à Berlin-Hohenschönhausen de la Stasi, la sécurité d’État du temps du communisme, Hubertus Knabe déclare que cela lui rappelle les pratiques de cette époque.
En réaction, des activistes ont placé sur le toit de l’établissement scolaire concerné une banderole avec la figure du Grand Schtroumpf et la phrase « L’amour de la patrie n’est pas un crime. »
Lionel Baland
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