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« Si les hommes avaient leurs règles » : François Ruffin (LFI) aborde les vrais sujets

On n’arrête pas de se plaindre de notre gouvernement de stagiaires, mais on n’a pas fini de rigoler de notre Assemblée de guignols. Dans cet Hémicycle foutraque, on remarque sans peine les bancs des Insoumis. La cravate s’y fait rare et la parole tonitruante. C’est la manière, pour tous ces petits-bourgeois, de faire peuple. À quelques exceptions près, comme le commissaire du peuple Aurélien Saintoul, ce mélange de Saint-Just et d’agent immobilier, l’Insoumis est généralement inculte et débraillé. Il y a cependant des députés d’extrême gauche qui ont un certain bon sens, chez qui on perçoit une certaine honnêteté dans l’engagement, et pas simplement du ressentiment ou du marketing électoral. François Ruffin est de ceux-là - ou, plutôt, était.

En commission parlementaire, le député LFI de la Somme a lu le résumé d'une bande dessinée qui imagine comment le monde réagirait si c'étaient les hommes qui avaient leurs règles. On précise, avant toute chose, que le sujet des règles est à la mode, en ce moment, avec des idées très avancées pour lutter contre la « précarité menstruelle ». Mais nous y reviendrons. Dans cette bande dessinée, donc (Ruffin s'improvise critique littéraire), les auteurs (deux hommes) imaginent qu'il y aurait des congés dédiés, des pilules remboursées, des traitements gratuits et, évidemment, des subventions pour acheter tampons ou serviettes. À la fois drôle, fin et véridique, ce scénario a toutes les qualités traditionnelles de la gauche.

Alors d'abord, une boîte de 72 tampons (le métier de journaliste est un métier d'abnégation) coûte environ 14 euros. Selon un panel de femmes choisi arbitrairement dans l'entourage de l'auteur de ces lignes, une telle boîte dure entre 6 et 7 mois, soit environ 2 euros par mois. La voici donc, la terrifiante « précarité menstruelle ». Ensuite, renversons la perspective : quel concert de larmes n'entendrait-on pas si c'étaient les femmes qui se suicidaient davantage que les hommes, n'avaient jamais la garde des enfants en cas de divorce, devaient se saigner pour payer la pension alimentaire de leur mari, représentaient la majorité des SDF et étaient les grandes perdantes du nouveau marché des relations amoureuses ?

Ça hurlerait (en sororité, bien sûr) chez Sandrine Rousseau et son chœur de vestales de la haine. On dirait que les femmes sont des victimes. On voterait des crédits pour leur venir en aide et punir les hommes qui les oppressent, les condamnent au malheur et leur piquent tout. Or, tout cela, ça arrive aux hommes. Et que croyez-vous qu'il se passe, pour corriger ces inégalités ? Rien. Et la charge mentale des hommes, à qui depuis deux mille ans on demande (et c'est normal) stabilité, vision, force, patience, courage, audace, et tout et tout, on en parle ? Non. On parle de celle des femmes, qui doivent être épouses (en CDD), mères (pour celles qui veulent) et avoir absolument un boulot (de préférence un bullshit job du tertiaire, bien moins crevant que le sacerdoce d'une mère au foyer et qui leur permet de payer la nounou). Bref, l'inégalité, c'est quand les femmes sont désavantagées. Quand les hommes sont désavantagés, c'est qu'ils se plaignent.

Eugénie Bastié soulignait, en commentant cette intervention ridicule de Ruffin, que les femmes vivaient six ans de plus que les hommes et que personne ne trouvait ça injuste. Alors que si c'était l'inverse…

Les féministes ne déçoivent pas : injustes, haineuses, étanches au débat et pleines de ressentiment (moins contre « le patriarcat » en général que contre les hommes en particulier), elles ne changent pas. Plus ennuyeux est le cas de François Ruffin, qui finit par devenir aussi consternant que ses collègues.

Arnaud Florac

https://www.bvoltaire.fr/si-les-hommes-avaient-leurs-regles-francois-ruffin-lfi-aborde-les-vrais-sujets/

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