Pendant près de trente ans, nos médias de langue anglaise ont presque entièrement supprimé toute discussion sérieuse sur l’hypothèse de Souvorov, et ce n’est guère le seul aspect important de l’histoire soviétique qui soit resté caché au regard du public. En effet, sur certaines questions cruciales, les faussetés et les distorsions ont considérablement augmenté au lieu de diminuer au fil des décennies. Aucun exemple n’est plus évident que les tentatives en cours pour dissimuler le rôle énorme joué par les Juifs dans la Révolution bolchévique et le communisme mondial en général. Comme je l’ai écrit l’année dernière :
Dans les premières années de la Révolution bolchévique, presque personne ne remettait en question le rôle écrasant des Juifs dans cet événement, ni leur prépondérance dans les prises de pouvoir bolchéviques en Hongrie et dans certaines parties de l’Allemagne. Par exemple, l’ancien ministre britannique Winston Churchill dénonçait en 1920 les « juifs terroristes » qui avaient pris le contrôle de la Russie et d’autres parties de l’Europe, notant que « la majorité des personnalités sont juives » et déclarant que « dans les institutions soviétiques, la prédominance des Juifs est encore plus étonnante », tout en déplorant les horreurs que ces Juifs avaient infligées aux Allemands et aux Hongrois qui en souffraient.
De même, le journaliste Robert Wilton, ancien correspondant russe du Times of London, a fourni un résumé très détaillé de l’énorme rôle juif dans son livre Russia’s Agony de 1918 et The Last Days of the Romanovs de 1920, bien que l’un des chapitres les plus explicites de ce dernier ait été apparemment exclu de l’édition anglaise. Peu de temps après, les faits concernant l’énorme soutien financier fourni aux bolcheviques par des banquiers juifs internationaux tels que Schiff et Aschberg ont été largement rapportés dans les médias grand public.
Les Juifs et le communisme étaient tout aussi fortement liés en Amérique, et pendant des années, le journal communiste le plus diffusé dans notre pays a été publié en yiddish. Lorsqu’ils furent finalement rendus publics, les Venona Decrypts ont démontré que, jusque dans les années 1930 et 1940, une fraction remarquable des espions communistes américains provenait de cette origine ethnique.
Une anecdote personnelle tend à confirmer ces documents historiques arides. Au début des années 2000, je déjeunais avec un informaticien âgé et très éminent. En parlant de ceci et de cela, il en vint à mentionner que ses deux parents avaient été des communistes zélés et, étant donné son nom irlandais évident, j’ai exprimé ma surprise en disant que je pensais que presque tous les communistes de cette époque étaient juifs. Il a dit que c’était effectivement le cas mais, bien que sa mère ait une telle origine ethnique, ce n’était pas le cas de son père, ce qui faisait de lui une exception très rare dans leurs cercles politiques. En conséquence, le Parti avait toujours cherché à le placer dans un rôle public aussi important que possible, uniquement pour prouver que tous les communistes n’étaient pas juifs et, bien qu’il ait obéi à la discipline du Parti, il était toujours irrité d’être utilisé comme un tel « symbole ».
Cependant, une fois que le communisme est tombé en disgrâce en Amérique dans les années 1950, presque tous les « Red Baiters » comme le sénateur Joseph McCarthy ont fait d’énormes efforts pour obscurcir la dimension ethnique du mouvement qu’ils combattaient. En effet, de nombreuses années plus tard, Richard Nixon parlait en privé de la difficulté qu’il avait rencontrée, ainsi que les autres enquêteurs anticommunistes, à essayer de se concentrer sur des cibles non juives puisque presque tous les espions soviétiques présumés étaient juifs, et lorsque un enregistrement de cette conversation est devenu public, son antisémitisme présumé a provoqué une tempête médiatique, même si ses remarques impliquaient manifestement le contraire.
Ce dernier point est important, car une fois que le dossier historique a été suffisamment blanchi ou réécrit, tout fil conducteur de la réalité originale qui pourrait survivre est souvent perçu comme une étrange illusion ou dénoncé comme une « théorie du complot ». En effet, même aujourd’hui, les pages toujours aussi étonnantes de Wikipedia fournissent un article entier de 3 500 mots attaquant la notion de « bolchevisme juif » comme étant un « mensonge anti-sémite ».
Dans un article subséquent, j’ai résumé plusieurs des nombreuses sources qui décrivent cette réalité évidente :
Parallèlement, tous les historiens savent parfaitement que les dirigeants bolchéviques étaient majoritairement juifs, trois des cinq révolutionnaires que Lénine a nommés comme ses successeurs plausibles venant de ce milieu. Bien qu’environ 4% seulement de la population russe ait été juive, Vladimir Poutine déclarait, il y a quelques années, que les Juifs constituaient peut-être 80-85% du premier gouvernement soviétique, une estimation tout à fait cohérente avec les affirmations contemporaines de Winston Churchill, du correspondant du Times of London, Robert Wilton, et des officiers des services de renseignements militaires américains. Les livres récents de Alexandre Soljenitsine, Yuri Slezkine et d’autres ont tous brossé un tableau très similaire. Et avant la Seconde guerre mondiale, les Juifs restaient énormément sur-représentés dans la direction communiste, en particulier dans l’administration du Goulag et dans les rangs supérieurs du redoutable NKVD.
L’aspect peut-être le plus explosif et le plus totalement étouffé de la relation étroite entre les Juifs et le communisme concerne les affirmations selon lesquelles Jacob Schiff et d’autres banquiers juifs internationaux de premier plan étaient parmi les principaux bailleurs de fonds de la Révolution bolchévique. J’ai passé presque toute ma vie à considérer ces rumeurs vagues comme des absurdités si évidentes qu’elles ne faisaient que démontrer l’anti-sémitisme lunatique qui infestait les mouvements anti-communistes d’extrême droite, confirmant ainsi pleinement le thème du célèbre livre de Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Politics. En effet, les accusations de Schiff étaient tellement ridicules qu’elles n’ont jamais été mentionnées une seule fois dans la centaine de livres sur l’histoire de la Révolution bolchévique et du communisme soviétique que j’ai lus dans les années 1970 et 1980.
Par conséquent, j’ai été extrêmement choqué lorsque j’ai découvert que non seulement les affirmations étaient probablement exactes, mais qu’elles avaient été presque universellement acceptées comme vraies tout au long de la première moitié du XXe siècle.
Par exemple, The Jewish Threat de Joseph W. Bendersky résume ses années de recherches archivistiques et il documente que le soutien financier de Schiff aux bolcheviques a été largement rapporté dans les dossiers du renseignement militaire américain de l’époque, le renseignement britannique adoptant la même position. L’étude de Kenneth D. Ackerman de 2016 sur Trotsky à New York en 1917 décrit à peu près le même matériel. En 1925, le British Guardian publia cette information et elle fut rapidement largement discutée et acceptée dans les années 1920 et 1930 par de nombreux grands médias internationaux. Naomi W. Cohen, dans son volume hagiographique de 1991 sur Jacob Schiff, consacre plusieurs pages à résumer les différentes histoires des liens bolchéviques forts de Schiff qui avaient été publiés dans les principaux périodiques américains.
Écrivant près d’un siècle après les événements à l’étude, ces trois auteurs juifs, fortuitement, rejettent tous les nombreux récits fournis par des observateurs très crédibles – des agents des services de renseignements américains et britanniques et d’éminents journalistes internationaux – comme démontrant simplement la nature illusoire de l’anti-sémitisme extrême qui aurait infecté tant de gens dans le monde en ces jours révolus. Pourtant, la plupart des historiens sérieux accorderaient certainement beaucoup plus d’importance aux preuves contemporaines qu’aux opinions personnelles des auteurs qui rassemblent ces preuves matérielles des générations plus tard.
Henry Wickham Steed était l’un des journalistes les plus en vue de son époque et il avait été rédacteur en chef du Times of London, le journal le plus influent du monde. Quelques années après sa retraite, il a publié ses longs mémoires personnels, maintenant en ligne, qui contiennent les passages très intrigants suivants :
De puissants intérêts financiers internationaux étaient à l’œuvre en faveur de la reconnaissance immédiate des bolcheviques. Ces influences ont été en grande partie à l’origine de la proposition anglo-américaine de convoquer des représentants bolchéviques à Paris en janvier, au début de la Conférence de Paix, proposition qui a échoué après avoir été transformée en une proposition de Conférence avec les bolchéviques à Prinkipo. Le célèbre banquier juif américain, M. Jacob Schiff, était connu pour être soucieux d’obtenir la reconnaissance des bolcheviques …
… les principaux instigateurs furent Jacob Schiff, Paul Warburg et d’autres financiers internationaux, qui voulaient avant tout soutenir les bolcheviques juifs afin de s’assurer un terrain pour l’exploitation allemande et juive de la Russie.
La propre famille de Schiff confirma plus tard cette histoire largement acceptée. Le 3 février 1949, la chronique Knickerbocker du New York Journal-American, alors l’un des principaux journaux de la ville, rapporte : « Aujourd’hui, le petit-fils de Jacob, John Schiff, estime que le vieil homme a coulé environ 20 millions de dollars pour le triomphe final du bolchevisme en Russie. » Cette somme s’éleverait à environ 2 milliards de dollars contemporains, ce qui est très important.
Malgré cet énorme volume de preuves convaincantes, pendant un demi-siècle ou plus, le nom de Schiff a presque entièrement disparu de tous les textes courants sur le communisme soviétique. Comme je l’ai écrit l’année dernière :
En 1999, l’Université Harvard a publié l’édition anglaise du Livre noir du communisme, dont les six co-auteurs ont consacré 850 pages à documenter les horreurs infligées au monde par ce défunt système, dont le nombre total de morts s’élève à 100 millions. Je n’ai jamais lu ce livre et j’ai souvent entendu dire que ce prétendu décompte des corps est largement contesté. Mais pour moi, le détail le plus remarquable est que lorsque j’examine l’index de 35 pages, je vois une vaste profusion d’entrées concernant des individus totalement obscurs dont les noms sont sûrement inconnus de tous sauf du spécialiste le plus érudit. Mais il n’y a aucune entrée pour Jacob Schiff, le banquier juif de renommée mondiale qui a apparemment financé la création de l’ensemble du système en premier lieu. Ni pour Olaf Aschberg, le puissant banquier juif suédois, qui a joué un rôle si important en fournissant aux bolcheviques leur survie financière pendant les premières années de leur régime encore instable, et qui a même fondé la première banque internationale soviétique.
Peut-être que l’extrême prudence et le silence timide dont ont fait preuve presque tous les historiens occidentaux sur ces éléments sensibles de la Seconde Guerre Mondiale et de la Révolution bolchévique ne devraient pas nous surprendre étant donné les risques professionnels et personnels qu’ils pouvaient courir s’ils s’écartaient de leur orthodoxie.
https://reseauinternational.net/la-pravda-americaine-comment-hitler-a-sauve-les-allies/3/