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Vers une dissolution de l’Assemblée nationale ? La Macronie y songerait

Capture d'écran X
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En politique, il y a parfois des concours de circonstances inattendus. Ainsi, le mardi 16 avril, l’éditorialiste Christophe Barbier évoque-t-il, lors de l’émission C dans l’air, une possible et prochaine dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron : « Un député macroniste m’a dit : "Allons-y pour une dissolution, et si ça doit donner la majorité au Rassemblement national, nous verrons ce qu’ils peuvent faire au gouvernement pendant deux ans. »

En effet, toujours à en croire Christophe Barbier et la vulgate politico-médiatique, le mouvement lepéniste n’aurait pas plus de « programme » que « d’équipe », tandis que « ses solutions seraient de fausses solutions ». Bref, pour éviter un désastre en 2027, il faudrait donc une « expérience RN préalable, mais à dégâts limités ». Une sorte de cohabitation, donc, mais dont le résultat pourrait peut-être atteindre le contraire de l’objectif espéré. Christophe Barbier, toujours : « Ce qui s’appelle la stratégie du pompier pyromane, consistant à mettre le feu en espérant qu’après, ça puisse aller mieux. »

Une dissolution que Jordan Bardella réclamait déjà en décembre dernier, ayant annoncé sur BFM TV, face à Apolline de Malherbe, qu'« en cas de dissolution, il accepterait d'être "un Premier ministre de cohabitation" ».

Échec de l’opération Gabriel Attal contre Jordan Bardella

Dès lors, une question se pose : après avoir prospéré sur une culture d’opposition, ce FN devenu RN est-il capable de se montrer à la hauteur d’une telle charge ? Si cela ricane sur le plateau de C dans l’air, un des participants du débat ramène l’auguste assemblée à un peu plus de modestie : Jérôme Fourquet, l’un des patrons de l’IFOP. Et cet homme, politiquement assez inclassable, de rappeler : « Gabriel Attal était vendu comme l’arme anti-Bardella, notamment à destination de la jeune génération. » Mais c’est là où tout s’est tôt grippé : « Les jeunes de 18 à 49 ans [vision assez extensive de la jeunesse, NDLR] sont moins de 10 % à soutenir la Macronie, laquelle n’est plus soutenue que par les seniors. » Soit le peuple des retraités qui, traditionnellement, vote le plus. A contrario, poursuit ce fin connaisseur de la vie politique française, « dans cette tranche d’âge très large, la liste de Jordan Bardella est à 33 % ». France active contre France des retraites ? La réponse est sans appel, tandis que l’opération Gabriel Attal, censée rajeunir l’électorat macroniste, a manifestement « raté sa cible », selon Jérôme Fourquet.

Un procès en « incompétence » de plus en plus inconsistant

Mais là où tout se complique un peu plus, c’est dans le procès instruit pour « incompétence » par nos « Mozart de la finance », ceux qui ont réussi ce tour de force consistant à plomber les finances publiques de mille milliards d’euros. Et Jérôme Fourquet d’attirer l’attention sur ce menu détail relatif aux divers ralliements de la liste du Rassemblement national. De Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, à Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, tout en passant par Malika Sorel, essayiste jadis proche de Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Fillon, ces prises ne sont pas minces.

Et Jérôme Fourquet d’affirmer que ces nouvelles recrues sont susceptibles d’aider le RN à se « décloisonner », que ce soit dans « les milieux patronaux ou le monde agricole », et de tétaniser « l’Élysée face à cette vague montante ». Laquelle dynamique est régulièrement confirmée par ces sondages ayant consolidé la liste de Jordan Bardella au-dessus des 30 % d’intentions de vote. De quoi laisser à penser que d’autres ralliements sont encore envisageables, sachant que les indécis seront toujours plus attirés par une perspective de victoire que de défaite.

C’est dire si le procès en amateurisme, perpétuellement instruit vis-à-vis du Rassemblement national, n’en finit plus de prendre du plomb dans l’aile. Ce qui était d’ailleurs fait depuis longtemps, n’en serait-ce qu’à en juger par les bilans municipaux des maires lepénistes et assimilés. Se faire élire une première fois, cela peut se faire à la faveur d’une triangulaire. Mais se faire réélire, au premier tour, pour nombre d’entre eux ne relève en rien du coup de chance ; la preuve par Steeve Briois à Hénin-Beaumont, David Rachline à Fréjus ou Julien Sanchez à Beaucaire.

Il n’est pas sûr qu’une Anne Hidalgo - pour ne citer qu’elle - puisse afficher des bilans municipaux aussi flatteurs. Alors, une cohabitation prochaine ? Cela n’est plus à exclure. Tournera-t-elle forcément au désavantage du Rassemblement national ? Voilà qui paraît être de moins en moins sûr.

Nicolas Gauthier

https://www.bvoltaire.fr/vers-une-dissolution-de-lassemblee-nationale-la-macronie-y-songerait/

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