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Macron et Darmanin au bar du coin un soir de foot : au mauvais endroit au mauvais moment

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Dans la série « Un président ne devrait pas dire, faire ça », les épisodes semblent infinis. Inversement proportionnels au nombre de référendums accordés au peuple d'ailleurs. Et notre président a l'art de faire se télescoper ces choses qui, apparemment, n'ont rien à voir. Samedi donc, il se dit prêt à « aller au référendum » pour l'adoption définitive du texte sur la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. A l'heure où le calme est loin d'être revenu là-bas, où l'on enterre les morts, la gravité de la situation impose un réflexe présidentiel à notre président. Et puis, dans la soirée, des vidéos tournent nous montrant le même Emmanuel Macron plus que décontracté dans un bar de Tourcoing pour la finale de la Coupe de France de foot à Lille. Pour ceux qui ne l'auraient pas compris, Gala explicite le message délivré par la propagande présidentielle : « Bière à la main et maillot floqué, Emmanuel Macron est un supporter de foot comme les autres ».

Lui qui ne cesse de nous répéter, pour justifier ses échecs, que nous traversons des crises inédites, semble ne pas avoir vraiment pris conscience que l'époque exige plus de solennité - et pas seulement pour les cérémonies d'hommage aux Invalides. Plus de solennité et de retenue, et précisément lors de ces événements sportifs, qui sont régulièrement le théâtre de violences. Or ce fut évidemment le cas samedi soir : un bus de supporters attaqué à un péage et brûlé. Là, c'est le titre du Parisien qui dit l'état de la France : « On a été pris en étau, c’était le bordel » : le foot français encore frappé par la violence des supporters.

C'est cela que notre président aurait dû entendre au bar du coin, s'il y était vraiment venu pour prendre le pouls du peuple : « On a été pris en étau, c’était le bordel » résume parfaitement l'impasse que les Français vivent quotidiennement du fait d'une violence endémique. Or, quel échange a voulu conserver la propagande présidentielle ? L'interpellation d'un jeune maghrébin sur...la Palestine, bien sûr. La seule cause d'angoisse existentielle qui vaille que l'on interpelle le président en France aujourd'hui, et que ce même président tienne à bien faire savoir, en répétant son exigence de cessez-le-feu, un verre de bière à la main. Et tout cela, un jour après que l'on a appris que Tsahal avait retrouvé le corps de trois nouveaux otages, dont un Français. La famille a eu droit aux condoléances présidentielles, bien sûr. Mais ce dribble incessant entre compassion pour les familles de Français assassinés et fiesta racailleuse où l'on doit caresser une certaine jeunesse dans le sens du poil devient lassant.

Mais Tourcoing, c'est aussi le fief électoral de Gérald Darmanin, un ministre de l'Intérieur qui collectionne les échecs (Nouvelle Calédonie, évasion de Mohamed Amra pour ne citer que les plus récents), mais un ministre toujours en poste, et qui participe allègrement à cette mise en scène gênante vu les contextes alors qu'il n'est pas fichu de faire en sorte que ces matchs se déroulent sans bus attaqué et brûlé...

La photo est gênante. Ni Emmanuel Macron ni Darmanin n'étaient à leur place ce samedi soir vu le contexte. Visiblement, je ne suis pas le seul à le penser.

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