Gérard Larcher,e président LR du Sénat, commence à comprendre que la déculottée ne sera pas que pour le camp de Macron. Le réveil est lent mais il arrive, trop tard bien entendu et ce ne sont pas ses derniers commentaires qui devraient arranger la situation. Il estime qu’après les élections européennes, il faudra apporter une réponse aux Français si ces derniers placent le RN largement en tête. Manque de vision, absence d’anticipation, autant de lacunes qui feront s’écrouler ce parti largement compromis avec Macron, quoiqu’ils en disent jusqu’à présent. Répondre après le scrutin c’est encore une fois se moquer des électeurs, faire semblant que le vote a été entendu, comme pour chaque soirée électorale, cette rengaine est devenue tellement habituelle qu’elle en a perdu depuis longtemps l’effet qu’elle était censée faire passer.
C’est un peu comme après un assassinat et les déclarations du style : « nous serons fermes », « la justice passera », autant de fadaises qui n’impressionnent plus, au contraire. C’était avant qu’il fallait agir pour ne pas sombrer, or les LR ont systématiquement sauvé Macron du naufrage, lui accordant indéfectiblement le bénéfice du doute, souscrivant à tous ses caprices, acceptants les injures et trahisons sans jamais broncher.
Mais l’homme hors sol poursuit en affirmant qu’ils (les LR) ne pourront pas faire comme si les Français ne leur avaient pas envoyé un message. Mais cela fait des mois que les messages sont envoyés, d’abord avec les Gilets Jaunes, puis avec la réforme des retraites, passées grâce aux LR, et avec les agriculteurs. Qu’ont-ils fait de ces cris de colères et de désespoir ? Rien. Ils les ont copieusement méprisés, se vautrant dans les compromissions avec Macron pour obtenir des avantages que ce dernier leur a refusés malgré la soumission. Les LR vont couler avec la macronie, aussi, il sous-tend l’idée d’une coalition avec le parti présidentiel pour sauver ce qui peut l’être de son camp, c’est-à-dire pas grand-chose. Quel poids et quelle influence compte-t-il avoir si le score des LR ne dépasse pas les 8% ? Il devrait se souvenir du score de Pécresse à la présidentielle. Il pourra toujours jouer sur la soixantaine de députés qui permettent à Macron de passer en force tout ce qu’il veut au mépris des Français et de ces fameux signaux qu’il s’obstine à ne pas voir, c’est le seul gage qu’il pourra donner à Macron, devenu un peu plus illégitime dans sa gouvernance. Cette mascarade, si elle devait se concrétiser, ne servira pas son mouvement, et les derniers électeurs LR devraient se sentir un peu plus trahis.
La sortie des urnes le 9 juin lui dessinera une image de ce qu’il représente réellement et cette perspective lui fait peur. Songez donc, si jamais il perdait l’accès à ses privilèges et les plus méchants de rajouter « la cantine du Sénat ». Il est prêt à cette fois s’allier avec celui qu’il était censé combattre, notamment sur un budget en perdition et une dette abyssale qui fait couler sciemment la France. Les masques pourraient définitivement tomber après le 9 juin. Il aurait dû, s’il avait été à la hauteur des exigences de l’époque, se montrer ferme, avoir de véritables convictions, être dans l’opposition au lieu de choisir, cauteleux, l’ombre et la dissimulation, pour aboutir au mensonge et à la trahison. Mais non, il va opter pour la collusion avec Macron, affichant son penchant pour cette clique qui ruine la France, mais qui sert la soupe. À son corps défendant, il ne parle que pour défendre son intérêt particulier, nullement pour le bien général. Là où l’arnaque est à son comble, c’est lorsqu’il se dit Gaulliste. Le sens des mots lui échappe et il oublie ce qu’il a accepté, lui et son parti. Quelle honte de se référer au Gaullisme quand sous la houlette de Sarkozy cet autre usurpateur du Gaullisme, ils ont souillé l’héritage du Général en piétinant sciemment le referendum de 2005. Le culot ne l’étouffe pas de se réclamer de ce mouvement alors qu’il a, avec ses amis, déshonoré la confiance que De-Gaulle avait instauré avec le peuple en lui donnant systématiquement la parole via le référendum.
Il voudrait nous faire croire qu’il aura entendu quelque chose cette fois-ci, cela fait 25 ans qu’ils sont sourds et qu’ils bâillonnent l’idée de laisser au peuple l’initiative de la loi. Son ami sénateur Philippe Bas n’a-t-il pas balayé d’un revers de main le référendum d’initiative populaire. Mais il faut faire comme si personne n’avait en tête ce que sont les vrais principes Gaullistes et de tartiner de ce qualificatif tout ce qui vient des LR, alors qu’ils n’ont plus rien à voir avec la Gaullisme depuis longtemps. Cette funeste engeance doit, le 9 juin, être réduite à néant, qu’elle disparaisse on ne la regrettera pas. La peur commence à se lire dans leurs déclarations, ils cherchent donc des alliances de circonstance pour exister encore un peu, le temps d’une prochaine élection législative qui, il faut le souhaiter, les évincera complètement du paysage politique. Ces gens-là n’ont rien compris, non pas parce qu’ils sont idiots, certains le sont effectivement, mais bien parce qu’ils sont aveuglés par l’obsession de garder un pouvoir qu’ils considèrent comme leur revenant de droit. Ils avaient fanfaronné lors des sénatoriales, maquillant une défaite déjà cuisante en une presque victoire. L’auto satisfaction possède ses limites, nous y arrivons. Pour autant la sagesse qui serait de reconnaître la réalité, n’est rien sans des actes pour en tirer les leçons. Or les LR en sont incapables, ils ne veulent que rester proches du pouvoir sans jamais prendre en considération ce que les citoyens désirent. Si tel avait été le cas ils auraient fait tomber Borne au moment de la réforme des retraites. Avec un certain mépris, ils ont nargué les Français. L’addition arrive, et on peut souhaiter qu’elle soit assez salée pour que dans un élan suicidaire ces traîtres se démasquent définitivement. Pour l’autre partie des LR, celle qui représente un quorum encore difficilement évaluable, peut-être autour de Bellamy, l’après 9 juin sera aussi le moment de choisir un camp.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire
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