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[SATIRE À VUE] La passion d’Amélie surjouée en direct sur LCI

Amélie oudea castera
Il est inutile d'interroger la ministre des Sports sur la séquence de la cérémonie des JO qui a choqué le monde entier. Elle est incollable. Avant d'arriver sur le plateau de LCI, Amélie Oudéa-Castéra a revu tous ses mots clés. Thomas Jolly, il est joli, la Cène n'est pas la Cène, hommage à Dionysos, inclusion, réconciliation, lampions, etc.

La seule difficulté consiste à avoir l'air quasiment à l'origine de la mise en scène. Pénétrée par le sujet. Madone du macronisme. Sur ce terrain, la démissionnaire a travaillé. Les accents de sincérité qu'elle parvient à reproduire épatent les plus grands livreurs d'éléments de langage. Bruno Le Maire est sidéré. François Bayrou se pâme : « Voyez comment elle maîtrise sa tirade sur l'innocence des équipes du comité d'organisation » : « L'intention n'était évidemment en rien, et à aucun moment, d'avoir quelque once de provocation, que ce soit à l'égard de quelque religion que ce soit. » Comment ? Mais comment les metteurs en scène auraient-ils pu s'imaginer que les gens voient une allusion à une religion au travers de la Cène reproduite par des drag-queens et une dame obèse figurant Jésus ? C'est incroyââble !

Le visage marqué par la douleur que ces accusations ont suscitées dans tout le ministère, Amélie Oudéa-Castéra trouve la force de poursuivre : « Ils ont indiqué que s'ils avaient pu blesser quelqu'un, ils s'en excusaient. » Elle pourrait se rouler par terre pour prouver la bonne foi des auteurs. Son professeur lui a déconseillé toute chorégraphie ostentatoire. De la sobriété, du compassé, de la maîtrise. « Pensez à Depardieu dans Cyrano », lui a-t-il recommandé. Du panache, de la gestuelle appuyée, de la souffrance chez celle dont le nez s'allonge au fil de l'interview.

Dans l'oreillette, une voix venue de l'Élysée rappelle à l'ordre l'avocate de Thomas Jolly : « Et nos inclusions ? Et notre réconciliation ? » Ah, elle allait oublier l'essentiel. Alors voilà : « L'intention était au contraire un message d'inclusion, un message de réconciliation, un message de tolérance... ». Qui produit l'exact contraire de ce contraire ! L'élément de langage a du plomb dans l'aile. La mine affectée d'Amélie Oudéa-Castéra va-t-elle réussir à faire passer l'énormité de ce qu'elle avance ? Le comité organisateur a tout misé sur le jeu d'acteur des divers intervenants. Voiture-balai du tour de France des explications sur plateau télé, la ministre tente le tout pour le tout. Les larmes s'il le faut, l'épreuve du feu si le public l'exige.

Ses derniers mots seront pour honorer le dieu tout-puissant à l'origine de ce tableau que le public n'a pas compris : « Une intention artistique, y en a qu'une, et c'est celle de Thomas Jolly, et il a été parfaitement clair sur tout ça. » Louons notre saint créateur de polémiques ! « Ce moment, notamment, était le festin des dieux, cet hommage à Dionysos. »Tous les mots clés ont été écoulés. L'effort était méritant. Le jeu remarquable. En apothéose de la cérémonie de clôture, AOC rejouera l'interview de LCI. Sur un parterre de fleurs. Peinte en bleu. Thomas Jolly n'est pas homme à ignorer les talents.

Jany Leroy

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