« Ici, on s’en bat les couilles, d’Alain Delon », tweete Kamil Abderrahman, journaliste franco-algérien au langage fleuri. Son message, en légende d’un précédent - « On ne pleurera jamais la mort des racistes » -, est accompagné d’une photo de Jean-Marie Le Pen et Delon « dans un instant de grande complicité ». Il a a touché 2,3 millions d’internautes !
L’humoriste Guillaume Meurice, licencié de France Inter en juin 2024, a récupéré politiquement la mort d’Alain Delon dans un tweet goguenard vu 1,7 million de fois : « Pensées pour les proches. #RIPAlainDelon » - illustré de la photo où l'on voit Delon et Le Pen. Il s’est ainsi attiré les foudres de plusieurs personnalités publiques qui fustigent une remarque déplacée en ce temps de recueillement.
Delon est encore mis en cause sur le terrain de sa famille, pour la non-reconnaissance de paternité à l’égard d’Ari Boulogne. Dans une publication X de M.&Mme choubidou vue 371.000 fois, on peut lire : « Hors de question de citer le nom de ce facho, réac, misogyne. Je n’écrirai que le nom d’Ari Boulogne, le fils qu’il a rejeté salement, et qui est mort de ses addictions liées principalement à l’abandon paternel, dans la misère, sans même un mot de son père, même après sa mort. »
« Un petit facho », pour le maire PC de Gennevilliers
À gauche, le secrétaire général du PC Fabien Roussel (avec les Jack Lang, Anne Hidalgo et, dans une moindre mesure, Lucie Castets) a publié un très beau tweet : il n'a pas été du goût du maire communiste de Gennevilliers, Patrice Leclerc : « Delon : un petit facho qui faisait bien du cinéma. Un peu de recul ou du silence, mais pas d’hommage déplacé. » Peu regardant sur les 100 millions de morts de son courant politique, M. Leclerc peine à supporter un acteur de la droite conservatrice. Des propos dénoncés vertement dans la matinale de TF1 par la journaliste Alba Ventura.
Citons encore, parmi les crachats, celui de L'Humanité : « Amitié avec Le Pen père, propos homophobes et sexistes, apologie de la peine de mort : telle est la face sombre de l’acteur, qui n’a jamais caché ses engagements à droite toute et son goût pour l’ordre et les codes virils. »
Une histoire, donc, « de mauvaises fréquentations », comme le titre L'Humanité ? Non seulement Delon ne s'est jamais couché devant les oukases de la gauche, mais il assumait ses convictions avec constance et fidélité : il avait tout pour rendre les wokistes rageux. Une raison supplémentaire de l'aimer !