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Va-t-on enfin dire à Anne Hidalgo que Paris ne lui appartient pas ?

© https://commons.wikimedia.org/wiki/User:.Anja.
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Dans un entretien au journal Ouest-France, samedi 31 août, Anne Hidalgo s’est félicitée de la très belle réussite des Jeux olympiques et paralympiques. Réussite qu’elle s’attribue, bien évidemment. En effet, s’il est une chose que partagent Emmanuel Macron et le maire de Paris, c’est une autosatisfaction sans limites.

Et, donc, dit madame Hidalgo, « ces Jeux sont un accélérateur de toutes les transformations de la ville. Paris ne sera plus jamais comme avant : dans l’esprit des Français, dans l’esprit des Parisiens, dans l’esprit du monde. » C’est pour que ces moments festifs demeurent dans les mémoires, à l’instar de la libération de Paris que nous venons de commémorer – « même si je ne veux pas comparer ce qui ne l’est pas », dit-elle, mais quand même –, elle a décidé que les anneaux olympiques resteraient sur la tour Eiffel.

Un caprice de plus

« En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du CIO. Donc, oui, ils vont rester sur la tour Eiffel », assure-t-elle. Avec la baignade dans la Seine, les femmes célèbres statufiées en résine et les 50 km/h sur le périphérique, les anneaux constitueront l’héritage des Jeux dans la capitale. Car tout est redevenu rose, pour le maire de Paris, qui affirme : « Les détracteurs ont compris que leur entreprise de dénigrement n’a plus de poids, car à la place, on est dans un message d’inclusion et de tolérance. »

Faut-il le dire ? Anne Hidalgo n’a consulté personne. C’est son caprice du jour, un de plus.

Reste que ça ne plaît pas à tout le monde et la bronca commence à monter. Rachida Dati, ministre de la Culture « démissionnaire », a dégainé et alerte, sur X : « Avant toute prise de décision et toute annonce en la matière, il est important que toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine soient respectées », même si « l’accrochage des anneaux olympiques en avait exceptionnellement été exempté par la loi olympique, mais à titre temporaire ». Elle ajoute : « La tour Eiffel est un monument protégé, œuvre d'un immense ingénieur et créateur. Le respect de son geste architectural et de son œuvre nécessite, avant d'y apporter toute modification substantielle, une autorisation de travaux et une évaluation de l'impact, conformément au Code du patrimoine. »

La tour Eiffel n'a pas une vocation d'antenne publicitaire 

Une pétition en ligne a été lancée pour que les Français puissent donner leur avis sur ce projet, projet contre lequel l'Association des descendants de Gustave Eiffel (ADGE) a manifesté sa « désapprobation ». Elle écrit, dans son communiqué : « Il ne nous paraît pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction, il y a 135 ans, le symbole de Paris et, par extension, de la France elle-même dans le monde, se voie adjoindre le symbole d'une organisation extérieure, de façon pérenne, quel qu'en soit le prestige. »

« La tour Eiffel n'a pas une vocation d'antenne publicitaire », dit le président de l’ADGE, avant de conclure : « Anne Hidalgo aurait sûrement dû dire qu'elle souhaitait garder les anneaux olympiques, pas qu'elle l'avait décidé, et demander l'avis du Conseil de Paris et de personnalités compétentes. »

Marie Delarue

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