Comment la justice a libéré le suspect tout en reconnaissant sa dangerosité :
Le 3 septembre, lors de cette quatrième et dernière audience au cours de laquelle Taha O. a déclaré: «Je ne comprends pas pourquoi je suis encore au centre. Je veux quitter la France», la justice procède à un revirement. Dans l’ordonnance consultée par nos soins, le juge des libertés et de la détention reconnaît que l’intéressé ne présente «pas les garanties de représentations effectives propres à prévenir le risque de le voir se soustraire à son obligation», qu’il «ne dispose pas de passeport», qu’il «ne peut justifier d’une résidence effective ou d’un hébergement stable» et que malgré plusieurs relances, «aucune réponse n’a été apportée par les autorités marocaines.» Les autorités françaises étaient depuis juin dans l’attente du feu vert du Maroc pour renvoyer Taha O. dans son pays d’origine. Le lendemain de sa libération, le laisser – passer consulaire sera justement transmis aux autorités françaises.
De même, le juge reconnaît qu’avec sa condamnation pour viol, «il a ainsi porté atteinte à la sécurité des personnes» et qu’ainsi «au vu de cette condamnation pénale, et de la situation personnelle de l’intéressé qui ne justifie ni d’un logement, ni d’une insertion sociale ou professionnelle, et n’a aucun revenu, le risque de réitération de faits délictueux, et donc la menace à l’ordre public ne peut être exclue».