Viktor Orbàn était présent cette année à la fête nationale de la Ligue à Pontida en Lombardie. De la tribune, il a appelé à investir l’Union européenne pour reprendre en main sa politique après avoir menacé de « déposer les migrants devant les bureaux de Bruxelles » si cette dernière continuait à punir son pays pour son action contre l’immigration illégale.
Après avoir loué Matteo Salvini « pour avoir fermé les frontières et défendu les maisons des Italiens et l’Europe, ce pour quoi il mérite un trophée et non un procès« , le dirigeant hongrois a enflammé la foule en déclarant :
« Nous ne céderons jamais nos pays aux étrangers : ni aux bureaucrates de Bruxelles, ni aux puissances financières globales, ni aux migrants. »
Son discours était principalement centré sur ce que Budapest peut enseigner à un grand pays comme l’Italie :
« La Hongrie est un petit pays, une petite île, et cette petite île combat avec succès depuis quatorze ans contre la gauche internationale. La mission de la Hongrie en Europe est de démontrer que la gauche peut être battue. Nous l’avons fait cinq fois successives.
La Hongrie a aussi démontré que les patriotes gouvernent leur pays avec succès. Les patriotes européens gouvernent mieux que la gauche. Aujourd’hui, en Hongrie nous avons le plein-emploi, nous avons baissé les taxes et augmenté les salaires, les entrepreneurs sont aidés et les familles soutenues et défendues. Nous ne permettons pas que le mariage soit une blague et que certains insultent de clowns les personnes qui aiment leur famille. Sans famille, il n’y a pas d’avenir. La constitution hongroise récite que le mariage est fait d’un homme et d’une femme, et ajoute que le père est un homme et que la mère est une femme.
En Hongrie, nous mettons les criminels en prison. Aujourd’hui, la Hongrie est le pays le plus sûr en Europe. Mais l’exemple le plus important est notre politique contre l’immigration. Nous défendons les frontières. Traverser une frontière sans un permis est un délit. Seuls peuvent entrer ceux qui disposent de notre permis. Et qui veut entrer doit attendre notre permission, hors de nos frontières. Il n’y a aucun migrant chez nous. Nous ne permettons que notre culture soit changée, la Hongrie, c’est chez nous et chez nous nous voulons nous sentir comme à la maison. »
On regrettera cependant que comme dans le cas du parti italien actuellement au pouvoir Fratelli d’Italia, les positions dures en matière d’immigration se concentrent sur l’immigration illégale, tolérant une immigration économique légale pour combler les déficits en main d’oeuvre peu qualifiée. Rappelons qu’il y a juste un an, ce même Viktor Orbàn ouvrait les frontières du pays magyar à des centaines de milliers d’étrangers avec la loi sur les « travailleurs invités ». En bref, malgré les déclarations, il s’agit de choisir son immigration et non de la subir.
S’adressant aux militants italiens, le chef de file de l’illibéralisme a ensuite appelé à investir l’Union européenne :
« Nous ne pouvons pas tourner le dos à Bruxelles. Si nous cédons, elle fera tomber tous les gouvernements nationaux des patriotes comme elle l’a fait en Pologne. Pour cela nous ne devons pas sortir de l’Union européenne, mais occuper Bruxelles. On doit la soustraire des mains des bureaucrates et la redonner aux gens européens.
Le groupe des Patriotes européens est le troisième groupe plus important du Parlement, nous devons le renforcer et unifier les droites européennes. Devenir la force plus importante en Europe, reprendre en main la politique de Bruxelles. »
Viktor Orbàn a terminé son allocution par un « Avanti ragazzi di Buda !« , le titre d’une chanson italienne bien connue de la droite radicale qui fait référence au déclenchement de la révolution hongroise de 1956 et à sa répression par l’Union soviétique.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : Capture AdnKronos (photo d’illustration)
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