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États-Unis : les catholiques vont-ils assurer la réélection de Trump ?

Capture écran France 24 / YouTube
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In God We Trust. Aux États-Unis, la religion occupe une place prépondérante dans la vie politique et sociale des citoyens. Démocrates comme républicains, tous affichent leur foi chrétienne : en témoigne le discours d’investiture du catholique Joe Biden, le 20 janvier 2021, qui citait La Cité de Dieu de saint Augustin : « Le peuple est une multitude définie par les objets communs de son amour. » Mais un phénomène nouveau est apparu dans les rangs des supporters de Donald Trump : celui des post-libéraux.

Des catholiques en rupture post-libérale

Ce mouvement, incarné par des figures comme le sénateur de l’Ohio J.D. Vance (colistier du milliardaire new-yorkais), se démarque par une approche particulièrement critique vis-à-vis du libéralisme moderne. Issu d’un catholicisme attaché à l’ordre moral et au conservatisme social, il se positionne en rupture avec le capitalisme débridé et la mondialisation des ultralibéraux. Les post-libéraux estiment que ces derniers minent les valeurs traditionnelles et déséquilibrent la structure familiale. De ce fait, ils s’opposent farouchement aux tendances progressistes, notamment sur des sujets comme l’avortement et le mariage. Dans une Amérique de plus en plus polarisée, ces voix post-libérales défendent un modèle de société où l’Église joue un rôle central, rejetant les dérives permissives du libéralisme économique et moral.

En conséquence, cette frange de catholiques soutient un retour à des principes communautaires, s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Église. Leur soutien à Donald Trump reflète cette vision : bien que Trump ne soit pas lui-même un catholique pratiquant, il incarne pour eux un rempart contre les dérives progressistes du Parti démocrate et promet de rétablir des valeurs plus conservatrices. En atteste un récent sondage du National Catholic Reporter (NCR) où Trump devance Kamala Harris de 18 et 12 points dans les États clés du Wisconsin et du Michigan, chez les catholiques

Le poids de l’avortement dans le vote catholique

L’un des enjeux centraux de cette élection pour les électeurs catholiques reste la question de l’avortement. Bien que Donald Trump ait adopté une position souple, refusant une interdiction nationale, 51 % des catholiques des États clés se déclarent anti-avortement. Pour ces électeurs, le choix se pose entre un Parti démocrate perçu comme promouvant une approche permissive et un Parti républicain qui propose des restrictions à l’échelle locale.

Toutefois, tous les catholiques ne votent pas de la même manière. Toujours d’après le sondage du National Catholic Reporter, Harris devance Trump parmi les électeurs catholiques latinos et noirs, dont les préoccupations sont souvent centrées sur des questions de justice sociale et de discrimination. Ainsi, 67 % des catholiques latinos et 77 % des catholiques noirs se disent en faveur de la vice-présidente. Trump, de son côté, remporte l’adhésion de 56 % des catholiques blancs. Cette répartition révèle une fracture au sein même de l’électorat catholique, partagée entre des préoccupations morales et économiques conservatrices, d’une part, et des questions raciales, de l’autre. Le soutien à Trump parmi les catholiques blancs et plus âgés pourrait bien influer sur le résultat dans les swing states (où l’ancien président est majoritaire parmi les catholiques dans cinq États sur sept), accentuant l'importance de cet électorat dans une élection où la foi et les valeurs restent au cœur des débats.

Julien Tellier

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