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Maurras après Maurras

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Bientôt dans le prochain numéro de la NRU : Maurras après Maurras.

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par Christian Franchet d’Esperey

En 2025, quel profit peut-on réellement tirer de la pensée de Maurras, cet homme de la première moitié du XXe siècle,directement issu de la matrice du XIXe, qui a échoué dans son projet de restauration monarchique et, en 1940-44, a choisi le parti perdant ? Question ô combien légitime.

La première réponse possible est de se poser directement la question de la validité actuelle de ses textes les plus célèbres, L’Avenir de l’intelligenceKiel et Tanger, etc. C’est gravir la montagne par sa façade la plus directe mais aussi la plus abrupte. Une autre méthode est de s’interroger sur la valeur de la réflexion des plus pénétrants de ses disciples, et de mesurer à travers eux ce que sa pensée a conservé de vivant.

C’est la voie que prend ici – sans récuser en rien la première approche – Philippe Lallement. Il s’appuie sur une méthode illustrée en 1957 par Raoul Girardet dans un article fondateur sur « l’héritage de l’Action française ». La vitalité d’un maître à penser s’évalue notamment à sa capacité à susciter d’autres maîtres, qui ne se contentent pas de répéter la parole magistrale, mais savent la faire vivre en effectuant son « aggiornamento »– c’est-à-dire l’adaptation de son expression à des circonstances toujours changeantes. Au risque de tomber dans la dissidence, voire dans la rupture, mais en pouvant aussi, à l’inverse, en préciser ou prolonger certains aspects.

La vie qu’a connue la pensée maurrassienne est déjà plus longue depuis la mort de Maurras (1952) que de son vivant. Cela est dû à quelques maîtres clairement identifiés par Philippe Lallement qui évoque leur itinéraire de façon très vivante. Il y a d’abord la génération de l’après-guerre (qu’il appelle « antigermaniste »), la plus marquante, avec Pierre Boutang et Pierre Debray. Boutang rompant avec la « vieille maison » mais pas avec Maurras, lance La Nation française, en réintroduisant une dimension métaphysique dans la politique – et Debray, nouveau converti mais intégralement fidèle, apporte avec sa revue mythique L’Ordre français une vision sociologique très inspirée par les problématiques contemporaines. D’autres générations suivront : la génération 68, avec Gérard Leclerc, qui apportera un regard nouveau sur l’anthropologie maurrassienne ; la génération 80, avec NicolasPortier, très sensible au devenir des communautés au sein de la société française, question dont on sait à quel point elle est devenue cruciale.

Sur tous ces développements de la pensée maurrassienne, l’approche de Philippe Lallement, très fouillée, apporte en même temps une vision synthétique originale, et un éclairage qui passionnera ceux qui voient dans le maître de Martigues un découvreur plus que jamais nécessaire.

https://www.actionfrancaise.net/2025/01/03/maurras-apres-maurras/

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