L’image est insolite. Le vice-président américain arrive à Paris, le lundi 10 février, pour assister au grand sommet sur l’intelligence artificielle qui se déroulait sur deux jours. Il descend de son avion, salue le représentant français de l’État et défile devant la Garde républicaine, accompagné de sa femme et de ses trois enfants, dont sa fille blottie dans ses bras. Voici la seconde plus haute autorité d’une des plus grandes puissances mondiales, une petite fille la tête contre son épaule, échangeant des amabilités avec Manuel Valls sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. En matière de cordialité et de considération, la France n’a pas trouvé plus honorifique que de dépêcher son illustre ministre des Outre-mer.
Entorse au protocole ou simplicité décomplexée ?
Une image qui a fait réagir Emmanuel de Villiers, frère cadet du fondateur du Puy du Fou, chroniqueur sur RMC : « Toujours "emmerdé" par ses gosses, […] Il faudrait que son épouse s’occupe de tout ça », s’est-il exclamé, provocateur, sur X, voulant souligner un manque de respect, vis-à-vis du protocole et de l’accueil officiel qui lui était fait.
Images tout aussi fascinantes, lorsque la petite famille a visité Notre-Dame de Paris. On y voit le couple et ses enfants remonter l’allée centrale de la cathédrale ressuscitée et se recueillir, la fillette à nouveau dans les bras de son père de 41 ans.
Mercredi, le bras droit de Donald Trump s’est offert une virée familiale à Barbizon (50 km de Paris) et dans la forêt de Fontainebleau, loin des caméras. Dans le domaine de l’improbable, Elon Musk s’affichait mardi, en conférence de presse dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, en compagnie de son jeune fils qu’il a pris sur ses épaules. En présence du président des États-Unis, le signal est fort.
Des scènes qui contrastent avec la pudeur française qui laisse les familles exclusivement dans la sphère privée. Et lorsque des entorses sont faites, les médias s’empressent de hurler à l’instrumentalisation de la cellule familiale à des fins communicationnelles et électoralistes. On pense, pourtant, à cette expression désormais surannée : « en bon père de famille ».
« Une culture qui célèbre la vie à tous les stades »
Les Américains n’en ont cure. Ces scènes sont à l’image de Donald Trump. Les codes n’existent plus et le modèle familial, qui plus est, doit être mis en avant. Rappelons les propos de J.D. Vance à la dernière Marche pour la vie, à Washington, le mois dernier. Avec ce zèle des nouveaux convertis - son baptême date de 2019 -, le vice-président s’était exprimé ainsi devant les manifestants réunis contre l’avortement : « Nous marchons pour proclamer et vivre la vérité sacrée que chaque enfant est un miracle et un don de Dieu. […] Permettez-moi donc de dire très simplement que je veux plus de bébés aux États-Unis. Je veux plus d’enfants heureux dans notre pays. Et je veux de beaux jeunes hommes et de belles jeunes femmes désireux de les accueillir dans le monde et de les élever. Nous avons besoin d’une culture qui célèbre la vie à tous les stades. »
Indéniablement, sur le sujet de la famille, les États-Unis prennent une longueur d’avance.