J’ai découvert un article dans « Le Télégramme » du 13 février 2025 sous le titre « Washington met la pression sur l’Ukraine et l’Otan »
Devant la détermination de Donald Trump de vouloir mettre fin au conflit russo-ukrainien, l’auteur cite les propos du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth : « Les pays européens devront, à l’avenir assurer l’ « écrasante » part de l’aide civile et militaire à l’Ukraine. »
Il écrit plus loin que le nouveau chef du Pentagone a également mis la pression sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le « fardeau » des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique.
Personnellement, je me réjouis de la démarche entreprise par Donald Trump pour parvenir enfin à une paix durable entre la Russie et l’Ukraine.
Le 23 novembre 2024, j’avais écrit un post sur ce réseau pour dénoncer les propos d’un certain nombre d’officiers généraux français comme le général de brigade (2S) Dominique Trinquand qui, le 18 novembre sur RTL, se réjouissait du feu vert donné par Joe Biden pour utiliser des missiles longue portée contre la Russie et qui alertait sur la nécessité de se préparer à la guerre pour, parait-il, dissuader la Russie d’étendre le conflit à toute l’Europe.
Ce général se rendait-il compte de l’irresponsabilité de ses propos qui donnaient l’impression de prêcher en faveur du déclenchement de la 3ème guerre mondiale ? Sans parler de la déclaration du Président évoquant l’envoi de troupes françaises en Ukraine (« des mecs à Odessa », sic !).
Dans ce même post, je faisais part de mon regret que la France se soit empressée de crier avec les loups américains de Joe Biden et avec les loups européens d’Ursula von der Leyen au début du conflit.
Dans ce conflit qui n’était pas le sien et n’aurait pas dû le devenir, la France avait un rôle bien plus noble à accomplir en œuvrant à convaincre ses partenaires européens de rechercher la paix plutôt que de suivre, comme un caniche, les Etats-Unis de Biden.
L’article du Télégramme stipule ensuite que Donald Trump s’était engagé à mettre rapidement fin au « carnage » de la guerre. Et le journaliste ajoute que les Européens redoutent qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie ne se fasse sans eux.
Commentaire personnel : compte-tenu de la politique va-t’en guerre de l’Europe depuis le début du conflit, il n’est pas surprenant que les Américains la laissent sur le bord du chemin pour négocier la paix.
L’article continue en citant Donald Trump : « Nous voulons mettre fin aux millions de morts (plus loin l’article parle de centaines de milliers de morts et de blessés en 3 ans) liés à la guerre Russie/Ukraine. Le Président Poutine a même utilisé mon très percutant slogan « BON SENS ». Nous y croyons tous deux très fortement ».
On est bien loin de la position agressive de l’Europe et de son indifférentisme devant les ravages humains d’un tel conflit des 2 côtés.
Le calme courage de Trump, sa détermination appuyée sur la force des Etats-Unis sont à saluer.
Pour en revenir à la France, elle a déjà payé un lourd tribut sur le plan financier, sur la surconsommation d’armements et de munitions et elle devra, comme évoqué plus haut, en payer un autre encore plus lourd.
Je vois souvent des exposés plus ou moins fumeux sur LinkedIn de la part de quelques généraux sur des sujets comme la préparation à des conflits de haute intensité. C’est peut-être très intéressant ; mais ces mêmes généraux feraient peut-être mieux de consacrer plus de temps à l’étude stratégique et géopolitique(1) et à revenir aux principes de base de la guerre, édictés par le Maréchal Foch, que je me permets de rappeler ici :
1. Concentration des efforts : nous nous sommes dispersés en Ukraine ;
2. Economie de moyens : nos actions en Ukraine en sont un beau contrexemple ;
3. Liberté d’action : nous être mis sous la coupe des Américains et des Européens en est aussi un contrexemple remarquable.
Je suis convaincu que la France n’a pas fait le bon choix en février 2022 et jusqu’à maintenant.
Qu’elles le veuillent ou non, les autorités politiques, à commencer par le Président, le 1er ministre de l’époque et le ministre des Armées ont une responsabilité écrasante, certains diraient même du sang sur les mains. En armant le régime de M. Zelinsky, en lui fournissant argent, armement et munitions, ils n’auront pas changé le cours de cette guerre, dont les vrais stratèges savaient dès le début qu’elle verrait la défaite de l’Ukraine, mais ils ont participé à l’hécatombe meurtrière de centaines de milliers de jeunes Ukrainiens tout en portant gravement atteinte au potentiel des armées françaises et de l’économie de notre pays, déjà en difficulté.
Il en est de même des autorités militaires, qui ont manqué gravement de discernement, de sagesse, de bon sens, d’analyse stratégique et géopolitique éclairée et de courage pour s’opposer aux politiques.
Auront-ils celui de démissionner ?
Jean-Pierre Castellan
Retraité de l’aéronautique civile et militaire
Ancien Commando-Marine
Penfen 74
(1) Cf l’excellent ouvrage « LA GUERRE EN UKRAINE – Regard critique sur les causes d’une stratégie » du colonel Jacques Hogard (ER), expert reconnu en intelligence stratégique et géopolitique.Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
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