Le vice-président américain JD Vance a tendu un miroir à l’élite européenne, qui n’a pas voulu reconnaître ce qu’elle pouvait y voir : Des larbins, beaucoup de larbins.
« Mais nos valeurs communes ? » s’est écrié Christoph Heusgen, le président de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Quelles valeurs, Monsieur Heusgen ? Celles qu’affichent quotidiennement, sous vos applaudissements, les colons européens en Palestine ?
La réaction du chancelier Olaf Scholz a été qualifiée de « poulet sans tête » par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine. Cette description s’applique à (presque) tous les dirigeants européens.
Aujourd’hui, le secrétaire d’État américain Marco Rubio rencontrera le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov en Arabie saoudite. Ils parleront comme des adultes, au diable l’UE, et trouveront des moyens de parvenir à la paix en Ukraine et ailleurs.
Les Européens s’étonnent de ne pas être invités à participer aux discussions.
Mais pourquoi inviter à des pourparlers de paix des gens qui ne veulent rien faire d’autre que les saboter ? Le représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, ancien maire de villages baltes, rêve de diviser la Russie en petits États. Comment la Russie pourrait-elle négocier sérieusement avec de telles personnes ?
Aujourd’hui, les Européens se réuniront à Paris pour trouver un moyen, n’importe lequel, de se sortir de ce pétrin. Cela ne fonctionnera pas s’ils ne reconnaissent pas que la guerre en Ukraine est perdue.
Les États-Unis ont finalement reconnu qu’il n’y avait pas assez de troupes, d’argent ou de volonté pour parvenir à une meilleure position de négociation pour ce qui reste de l’Ukraine. L’élite européenne ne l’a toujours pas compris.
Toute prolongation de la guerre entraînera de nouvelles pertes de territoire au profit de la Russie. Faudra-t-il attendre la chute d’Odessa pour que les Européens soient enfin prêts à discuter ?
On rêve encore de « garanties de sécurité » qui seraient données à l’Ukraine après qu’elle ait demandé la paix ou se soit rendue.
De telles garanties n’auraient aucun sens. Lorsque la paix sera établie, il n’y aura qu’une seule manière d’éviter une nouvelle flambée de guerre : le bon comportement de ce qui restera de l’Ukraine à l’égard des Russes et de la Russie.
À défaut, aucun bataillon européen disséminé en Ukraine ne pourra empêcher ou même gêner une nouvelle opération militaire spéciale.
L’équipe de négociation américaine a remis aux Européens une liste de questions qui, espérons-le, les aidera à prendre conscience de ce problème :
Les États-Unis ont envoyé aux gouvernements européens une série de questions sur ce dont ils auraient besoin pour fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine.
Un porte-parole du département d’État américain a déclaré que Washington « a clairement indiqué qu’il attendait des partenaires européens qu’ils prennent l’initiative d’établir un cadre de sécurité durable et qu’il attendait avec impatience leurs propositions ».
Voici les questions avec mes réponses en italique :
1) Quelle est, selon vous, la garantie ou l’assurance de sécurité soutenue par l’Europe qui serait suffisamment dissuasive pour la Russie tout en garantissant que ce conflit se termine par un accord de paix durable ?
Il n’existe aucune garantie soutenue par l’Europe qui serait « suffisamment dissuasive ».
2) Quels sont les pays européens et/ou les pays tiers qui, selon vous, pourraient ou voudraient participer à un tel accord ?
Chacun pourrait fournir quelques douzaines [de milliers ? NdSF] de soldats (plus les rotations). Aucun n’a la taille des forces et/ou l’endurance nécessaire pour s’engager réellement dans la mission.
Y a-t-il des pays qui, selon vous, seraient indispensables ?
Les États-Unis – s’ils donnaient des garanties nucléaires pour empêcher l’anéantissement de toute force de « garantie de sécurité ».
Votre pays serait-il prêt à déployer ses troupes en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix ?
Non !
3) Si des forces militaires d’un pays tiers devaient être déployées en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix, quelle serait, selon vous, la taille nécessaire d’une telle force dirigée par l’Europe ?
500 000 hommes, c’est-à-dire à peu près la même taille que les forces russes sur ce théâtre.
Comment et où ces forces seraient-elles déployées et pour combien de temps ?
Nous n’en savons rien. Tout déploiement stationnaire ouvrirait la voie à une attaque surprise de la part des Russes. Une force itinérante permanente est envisageable, mais pas réalisable.
4) Quelles actions les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires doivent-ils être prêts à entreprendre si la Russie attaque ces forces ?
Bombarder la Russie et risquer d’être bombardé à son tour.
5) Quels sont, le cas échéant, les besoins de soutien des États-Unis que votre gouvernement jugerait nécessaires pour sa participation à ces accords de sécurité ?
Des armes nucléaires et la volonté de les utiliser. De plus, des renseignements basés sur des satellites afin d’avoir au moins un minimum d’avertissement.
Plus précisément, quelles ressources à court et à long terme pensez-vous que les États-Unis devront fournir ?
Voir ci-dessus.
6) Quelles capacités, équipements et options de maintenance supplémentaires votre gouvernement est-il prêt à fournir à l’Ukraine pour améliorer son pouvoir de négociation et accroître la pression sur la Russie ?
Des querelles sans fin.
Je suis certain que les questions ci-dessus, telles que citées par Reuters, ne sont pas destinées à recevoir une véritable réponse.
Elles sont censées susciter une réflexion réaliste.
En les appliquant, on arrivera à la conclusion que seul un accord de paix à long terme, qui ne nécessite pas de « garanties », a un sens.
Par Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone