Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Diplomatie : pour un nouveau réalisme

You are currently viewing Diplomatie : pour un nouveau réalisme

par Axel Tisserand

C’est une synthèse bienvenue que fait Rodolphe Cart de l’influence américaine, voire plutôt du néo-conservatisme américain, sur les élites françaises depuis plusieurs décennies, influence qui explique les dérives de notre politique étrangère, ou plus exactement l’abandon d’une politique étrangère « westphalienne » encore pratiquée par De Gaulle et Pompidou, au profit d’une doctrine « wilsonienne » – « de mise dans la Commission européenne et au sein de l’OTAN » – dont Maurras, déjà, durant et au sortir de la Première Guerre mondiale, dénonçait les ressorts idéologiques.

Dans La Menace néo-conservatrice. Une France et une Europe sous influence, s’appuyant sur les meilleurs spécialistes, en quelques soixante-dix pages, l’auteur dresse un tableau lucide, et donc inquiétant, de l’état de nos élites, notamment les Young Leaders de la French American Fondation fondée par Giscard et Gerald Ford. Mais, plus largement, c’est l’abandon d’une diplomatie indépendante, fondée non sur une idéologie droits-de-l’hommiste, cache-sexe des intérêts américains, mais sur le réalisme, dont Rodolphe Cart dessine les étapes, jusqu’à la situation actuelle : une France asservie aux États-Unis, directement par l’OTAN ou via l’Europe de Bruxelles et de Berlin, un pays qui a vu – c’est plus qu’un signe, un recul d’influence concrète – son réseau diplomatique perdre la moitié de ses effectifs depuis trente ans, rétrogradant du deuxième au troisième rang mondial, derrière les États-Unis et, désormais la Chine. Cette « lente dérive », nous en avons les effets avec notre suivisme diplomatique et militaire dans la question ukrainienne : pour nos élites politiques, militaires et médiatiques, « la défense de l’Ukraine tient lieu de religion séculière », d’autant que la politique américaine a toujours consisté à interdire la réalisation de tout axe Paris-Berlin-Moscou.

Oui, « l’alignement français sur la voie atlantiste et occidentaliste a condamné la diplomatie du pays fondée sur l’indépendance », Rodolphe Cart ajoutant : « La dépolitisation de la guerre demeure l’un des échecs modernes de la pensée occidentale ». Aussi plaide-t-il « pour un nouveau réalisme ».

https://www.actionfrancaise.net/2025/03/17/diplomatie-pour-un-nouveau-realisme/

Écrire un commentaire

Optionnel