L’administration Trump veut soumettre l’Ukraine à une servitude sous contrat sans fin pour les versements et les armes précédemment livrés par l’administration Biden, alors que ceux-ci n’étaient assortis d’aucune condition.
Scott Bessent, magnat du capital risque et secrétaire étasunien du Trésor, a (ré)écrit l’« accord sur les matières premières » :
Scott Bessent, le secrétaire étasunien au Trésor, a affirmé mercredi que l’Ukraine peut signer un accord économique la semaine prochaine …
« Nous avons adopté un document complété pour le partenariat économique (qui) est actuellement en cours d’examen par les Ukrainiens, et nous espérons entrer en discussions complètes et peut-être même de signer ces documents la semaine prochaine, » a affirmé Bessent.
Trump a affirmé lundi qu’il s’attend à une prochaine signature d’un accord de partage de revenus étasuno-ukrainien sur les matières premières ukrainiennes critiques.
L'(ancien) président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé avoir reçu l’accord (traduction automatique) :
Le président Volodymyr Zelensky a affirmé que les États-Unis proposaient à l’Ukraine une nouvelle version de l’accord sur les matières premières. Durant la conférence de presse, il a souligné que le sujet concernant les centrales électriques nucléaires ukrainiennes ne relevaient pas de cet accord.
« Il s’agit d’un accord vaste et complet pour la partie étasunienne, par rapport aux étapes qui avaient été franchies par le passé. Un accord cadre, souvenez-vous, et après l’accord-cadre, on développe l’accord complet. À présent, la partie étasunienne nous a proposé un grand accord d’un coup, leur vision, » a affirmé Zelensky.
L’accord, voir ci-dessous, est tout sauf une « offre ».
Zelenski aurait dû signer l’« accord cadre » précédent. Cela lui aurait permis par la suite de gagner du temps sur sa mise en œuvre. À présent, il va subir des pressions pour signer les détails.
Le nouveau « grand accord d’un coup » est une « horreur« pour l’Ukraine (traduction automatique) :
Une nouvelle version de l’accord entre l’Ukraine et les États-Unis sur les matières premières, dans laquelle, comme le rapporte ZN.UA, la partie étasunienne veut désormais le contrôle non seulement de l’extraction des terres rares, mais de toutes les matières premières d’Ukraine et des infrastructures associés à leur extraction, apporte un contrôle illimité des États-Unis sur les ressources ukrainiennes, et avec un droit de veto des Étasuniens sur leur extraction par l’Ukraine. Dans le même temps, les États-Unis n’offrent aucune garantie de sécurité, et ce monopole devrait constituer un « paiement » en contrepartie de l’assistance étasunienne déjà apportée à l’Ukraine, a affirmé Yaroslav Zheleznyak, un député ukrainien.
« J’ai reçu ce document de la part de nos dirigeants hier. Il ne s’agit pas du document final. Et j’espère que la partie ukrainienne va demander et obtenir des changements significatifs à ce document. Mais le texte que j’ai consulté constitue une horreur pure et simple. Les 18 sections… il ne s’agit plus d’un mémorandum cadre d’intentions (ce qu’il était avant la rencontre scandaleuse au Bureau Ovale). Il s’agit d’un très grand accord, très clair. Et il ne nous est pas favorable, » a-t-il écrit sur son Telegram.
Le texte légal compte 60(!) pages. Ses points principaux, selon Zheleznyak, sont les suivants (traduction automatique) :
- Le Fonds est géré par cinq personnes, dont trois proviennent des États-Unis et disposeront d’un droit de veto entier ;
- nous parlons de toutes les matières premières, y compris le pétrole, le gaz, et les gisements non développés dont dispose l’Ukraine sur tout son territoire ;
- nous parlons d’exploitation minière réalisée aussi bien par des campagnes publiques que privées ;
- l’argent du Fonds sera immédiatement converti en devise étrangère et retiré à l’étranger. Si subitement, pour une raison ou une autre, quelque chose ne parvenait pas à la partie ukrainienne, l’Ukraine paye des suppléments ;
- contribution des États-Unis — l’assistance qui nous a déjà été apportée depuis 2022 (selon le Kiel Institue, l’assistance des États-Unis à l’Ukraine entre 2022 et 2024 est estimée à 119,7 milliards de dollars)
- Les États-Unis peuvent décider de prendre leurs gains. Dans le même temps, ils recevront en premier les « royalties » en provenance du Fonds (l’Ukraine vient ensuite à +4%).
- L’accord sera valide sans limite de temps
- Des changements ou des adjonctions à l’accord ne sont possibles qu’avec la permission des États-Unis ;
- Les États-Unis disposent d’un droit prioritaire sur tous les nouveaux projets d’infrastructure et d’un veto sur les ventes de ressources à d’autres pays.
Cet « accord » relève purement et simplement du vol et de l’extorsion. Il promet de lier l’Ukraine sans limite de temps. Il promet également de décourager tout investissement dans les gisements en matières premières de l’Ukraine. Il n’y a aucune chance qu’un tel accord soit ratifié par le parlement ukrainien.
On peut dès lors se poser la question : pourquoi l’administration Trump se fatigue-t-elle ?
Traduit par José Martí pour le Saker Francophone