
33 % d'opinions favorables : Marine Le Pen en tête du baromètre
Avec la pétition, qui rassemble désormais plus d’un demi-million de signatures, l’enjeu fondamental était la manifestation de dimanche dernier vers laquelle tous les efforts ont été concentrés pendant cinq jours. La pression était forte. Avec 10.000 personnes rassemblées, ce n’était certes pas un raz-de-marée, mais l’objectif est atteint.
Signe d’accalmie, un baromètre Cluster17-Le Point paraît, ce mardi 9 avril, et place Marine Le Pen en tête des opinions favorables et confirme une cote de popularité intacte pour la députée du Pas-de-Calais.
La question était particulièrement sensible et délicate. Comment l’opinion allait-elle répondre à cette condamnation judiciaire ? Avec 33 % d’opinions favorables, la chef de file du RN parvient à la première place du baromètre, alors que Jordan Bardella profite aussi de cette bonne dynamique et se positionne à la cinquième place, avec 30 % d’opinions favorables. Ainsi, la preuve est faite que dans cette première séquence, Marine Le Pen semble garder son socle électoral intact. La base militante est « en colère », comme le disait, il y a quelques jours, un député RN, et cette colère ne retombera pas. Auprès de BV, Arnaud Benedetti, professeur à l'université Paris-Sorbonne, précise que « la crise du pays » reste inchangée. « Ce n’est pas un tel épisode judiciaire qui va modifier les déterminants sociaux qui expliquent le vote en faveur de Marine Le Pen », explique le politologue.
Les facteurs qui expliquent le vote Le Pen n'ont pas évolué
En effet, le sentiment d’injustice, nourri par cette idée que ce sont toujours les mêmes qui trinquent, est tenace chez les Français qui, décidément, ont la tête dure. Il suffit de constater la relaxe dont bénéficiait François Bayrou, il y a un an, dans une affaire similaire d’assistants parlementaires.
Pour Arnaud Benedetti, « le déclassement social, la dépossession culturelle, la fracture territoriale sont autant de points fondamentaux qui n’ont pas évolué. La crise démocratique est tellement forte, les problèmes économiques sont tellement intenses, les inquiétudes par rapport à l’État sont tellement aiguës... » Ainsi, le politologue semble peu surpris de ce que « la condamnation de Marine Le Pen a peu d’impact sur les tendances électorales ».
Il y avait de grandes chances pour qu’une condamnation brutale renforce un sentiment de défense et d’appartenance, chez l’électeur mariniste. Il existait tout de même un léger doute sur la façon dont réagirait l’opinion. Ce voile étant levé, le défi reste de taille, pour Marine Le Pen : trouver la voie étroite qui lui permettra de se présenter en 2027.