
par Patrick Reymond
De Trump. Les chaines télé se gargarisent du «recul» de Trump sur les tarifs douaniers, parce qu’à l’exception de la Chine, il les a «réduit» à «seulement» 10%.
Moi, je dis que c’est un joli coup de com. Parce qu’il faut le situer dans le contexte, AVANT et APRES. Avant les hausses pantagruéliques, lesdits droits étaient fixés à 1.66%. Donc, tout le monde est soulagé que – provisoirement – les nouveaux droits n’atteignent «que» 10%. Dans le classement mondial, des droits à 10%, cela fait remonter dans le classement de la 160ème place au rang 40. Ce n’est pas rien, et ce n’est que pour 90 jours, laps de temps pendant lesquels, les dits pays étrangers, poussés par leurs bourgeoisies et oligarchies devront promettre douceurs, roudoudou et câlins.
Mais il existe tellement d’autres moyens de contrarier les importations, l’exemple le plus frappant est une partie qui est un acte de navigation sans équivoque, acte de navigation qui avait permis à l’Angleterre son décollage économique. Les denrées d’un pays ne pouvaient rentrer en Grande Bretagne que sous son propre pavillon, ce qui était un coup dur donné à l’oligarchie hollandaise de l’époque qui assurait par sa flotte, la majorité du commerce européen et même, mondial.
Le pourcentage du droit de douane est remplacé ou plutôt complété par un forfait au navire, qui peut être très important. Mais tous ceux qui n’aiment pas Trump peuvent se gargariser, officiellement, il a reculé au moins provisoirement.
Les oligarques veulent sauvegarder leurs marges, tout en ne comprenant pas que ce qui comprime les marges, c’est le libre-échange, parce que, comme je l’ai dit, le libre-échange contribue largement au déclin de la demande.
Et puis, il est sûr que le but est atteint. La récession entrainera, en plus du droit de mouillage, des droits de douane supplémentaire.
Logiquement, le commerce extérieur US va baisser, comme toutes les fois où il baisse, par la compression de la demande, chose bien connu, en Chine, au Japon, en Asie en général et en Europe.
Les «consommateurs» de derniers ressorts, dans le monde, sont les USA, suivi de très loin, par la Grande Bretagne, et la France.
La France joue ce rôle en Europe, à 1/10 du niveau USaméricain, et la réduction du déficit extérieur français, passe à court terme, par réduction de consommation (c’est déjà le cas), ce qui donnerait les abeilles aux fournisseurs, à savoir, les Italiens, les Allemands et Espagnols, tous adepte de la compression salariale, matinée de promotions des exportations.
Il me semble clair que pays producteurs et consommateurs vont être très déçus de la défaillance française. Au niveau mondial, ce sont les USA importateurs de tout, qui vont faire souffrir leurs ex-colonisateurs faute de demande.
source : La Chute