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La lutte contre l’extrême droite est un combat syndical !

Sud Éducation Alsace

Une de mes connaissances qui fait partie de l’Éducation nationale vient de me transmettre une copie du courriel que le syndicat Sud Éducation Alsace lui a fait parvenir pour assister à une formation syndicale dont le sujet est totalement politique et sans rapport réel avec l’enseignement.

Une fois de plus il est regrettable de constater que cette institution qui a en charge l’avenir de nos enfants est en grande partie gangrenée par une idéologie totalitaire de la gauche islamophile qui ne tolère en réalité que sa seule vérité, comme l’islam d’ailleurs. Sud Éducation Alsace pense être dans le camp du bien et que tous les autres ont forcément tort et doivent être combattus avec acharnement et surtout sans relâche. Cette haine obsessionnelle de l’extrême droite se retrouve chez une majorité de syndicats classés à gauche : FSU, UNSA, CGT, CFDT, UNEF, mais aussi, c’est plus grave, chez le Syndicat de la magistrature [1] qui devrait être totalement apolitique… Alors, que penser du procès de Madame Marine Le Pen ?
D’autres syndicats, comme CFE-CGC ou la CFTC, moins virulents et surtout moins politisés, n’appellent pas à manifester sur ce sujet… mais certaines fédérations sont néanmoins tentées de rejoindre la meute.

Faire taire l’extrême droite

SUD Éducation Alsace considère que les idées du Rassemblement national progressent, y compris parfois chez les enseignants, dont près de 20 % auraient voté pour le RN aux dernières élections législatives, en juin 2024… quelle horreur ! SUD Éducation Alsace estime que cela fait peser des menaces non négligeables sur le service public d’éducation et demande à tous les enseignants de s’organiser collectivement et syndicalement pour faire taire l’extrême droite, et ses idées, sur les lieux de travail, comme partout ailleurs !

Pour SUD Éducation Alsace, la lutte active contre idées de l’extrême droite est donc un combat syndical : « La lutte contre l’extrême droite est un combat syndical car le rôle d’un syndicat de l’éducation est de défendre les intérêts matériels et moraux des personnels, or l’extrême droite porte un projet de société et des propositions qui leur sont radicalement opposés. L’extrême droite porte une vision autoritaire et décliniste de l’école. Pour diffuser leurs idées nauséabondes et diviser la société, Le Pen et Zemmour ciblent des boucs-émissaires : les personnes immigré·es, musulmanes, juives, LGBTI mais aussi les personnes privé·es d’emploi et les habitant·es des quartiers populaires. Leur projet, c’est la généralisation des inégalités et injustices. »
Et bien sûr SUD se comporte en chevalier blanc et affirme sans complexe qu’« au contraire SUD éducation porte des valeurs d’égalité et de vivre-ensemble en luttant contre les discriminations, pour la justice sociale et environnementale. » (Source)

Déclaration intersyndicale Personnels de l’Education nationale

Voici un extrait de la « Déclaration intersyndicale CSA ministériel 11 juin 2024. Personnels de l’Éducation nationale : l’extrême droite ne doit pas arriver au pouvoir ! » qui permet de bien comprendre les motivations obsessionnelles de ce syndicat (document complet) :

« Nous rappelons solennellement notre opposition aux idées d’extrême droite : par nature, xénophobe et raciste, l’extrême droite est un danger pour l’École publique, pour nos élèves, nos collègues et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. L’extrême droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer, sauf pour rendre l’immigration responsable de tous les problèmes de l’école. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. Derrière un discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme.
En tant qu’organisations syndicales attachées au progrès social et à la démocratie, nous portons haut et fort les principes républicains, les principes d’égalité, de liberté, de laïcité, de tolérance 
».

Formation syndicale

Pour mettre en garde les enseignants, de la maternelle à l’université, sur les dangers de l’extrême droite, Sud Éducation Alsace organise, dans le cadre du « Congé de formation économique, sociale, environnementale et syndicale » (CFESES), une formation intitulée : « L’extrême droite et l’école : du danger à la riposte » qui se tiendra à Strasbourg le 5 mai 2024.

Le congé de formation économique, sociale, environnementale et syndicale a pour objectif de permettre à tout salarié de se former sur des thématiques en lien avec le droit syndical et la représentation des salariés (mécanismes économiques, droit du travail, droit de l’environnement, dialogue social, action syndicale, etc.). Tous les salariés adhérents ou non à un syndicat, sans condition d’ancienneté, y compris les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier de ce congé dans la limite de 12 jours par an (18 jours pour les instructeurs). La période de congé est assimilée à une durée de travail effectif.

Comme l’indique clairement le titre, cette formation est surtout politique et ne correspond pas exactement aux thèmes prévus par la loi. Il semble que tous les responsables de l’académie ferment les yeux ou regardent ailleurs. Nous sommes face à un prosélytisme syndical [2].

Formation à Strasbourg

Présentation de la formation :

« SUD éducation Alsace vous invite à une formation consacrée au rapport qu’entretient l’extrême droit avec l’école :elle entretient une véritable obsession pour l’école, multipliant les attaques visant à lui imposer un agenda nationaliste et réactionnaire, ce qu’on peut observer actuellement autour de l’opposition à la mise en œuvre des programme d’EVARS. Ses idées progressent, y compris parfois chez les enseignant·es (dont près de 20% auraient voté pour le RN aux dernières élections législatives, en juin 2024), ce qui fait peser des menaces non-négligeables sur le service public d’éducation. Il faut donc s’organiser collectivement et syndicalement pour la faire taire, elle comme ses idées, sur nos lieux de travail, comme partout ailleurs ! »

Déroulement de la journée :

9h : Accueil et présentation de Sud éducation-Solidaires Alsace
9h30 – 10h15 : Photolangage — atelier brise glace — description factuelle de photos sur l’extrême droite pour lancer la discussion.
10h30 – 12h30 : Des enseignants militants d’extrême droite par Benjamin Chevalier
PAUSE MÉRIDIENNE
14h – 15h : Que faire face aux idées et aux attaques d’extrême droite sur nos lieux de travail ?
15h – 15h45 : L’extrême droite contre l’école par Grégory Chambat
16 h – 16h45 : Une autre école, une autre société – pour une éducation émancipatrice
16h45 – 17h : Bilan du stage et tour de table.

Avec les interventions de :

Grégory Chambat

Grégory Chambat, enseignant dans un collège de Mantes-la-Ville et syndicaliste, auteur de « Quand l’extrême droite rêve de faire école. Une bataille culturelle et sociale » (pour plus d’information : lien 1 et lien 2 ). Ce livre se veut être une alerte sur la manière dont les obsessions du Rassemblement national (RN) s’enracinent dans le débat public et dans les politiques menées en France, mais également un minutieux descriptif des premières mesures prises par l’extrême droite à l’étranger, une fois main basse faite sur le pouvoir en Italie, au Brésil, en Hongrie, aux États-Unis, etc. Pour mieux connaître cet intervenant, voir le très intéressant interview réalisé par Mediapart : « L’école à l’épreuve d’une révolution conservatrice » (cette vidéo de 32 minutes postée sur Dailymotion peut vous intéresser)

Benjamin Chevalier

Benjamin Chevalier, sociologue à l’IEP de Strasbourg autour de son travail sur Les enseignants militants d’extrême droite.
Selon lui, « il y a une perte de spécificité de l’identité professionnelle du groupe qui a tendance à se comporter peu à peu de moins en moins différemment des autres. En 2022, si c’était l’un des groupes qui avait le moins voté pour le RN, c’était celui où la progression fut la plus importante. C’est un phénomène de rattrapage. » Il participera également à une Journée d’étude/Workshop le 22 mai 2025 à Sciences Po sur le sujet : « Professeurs militants à l’extrême droite : ce que l’analyse des trajectoires révèle des engagements atypiques ».
Pour mieux connaître Benjamin Chevalier retrouvez-le sur aef info.

« Combattez ceux qui ne croient pas au syndicat Sud Éducation Alsace ni à leur vérité, qui n’interdisent pas ce que Sud Éducation Alsace et ses délégués ont interdit et qui ne professent pas la parole de la vérité de gauche, jusqu’à ce qu’ils versent la cotisation syndicale par leurs propres mains, après s’être humiliés. » (Épître de saint Dicat)

Johan Zweitakter


[1] Ensemble, contre l’extrême droite. Extrait : « Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l’extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous. » (PDF)
Communiqué de presse à la suite des élections européennes du 9 juin 2024. Extrait : « La fonction première des magistrates et des magistrats est d’assurer l’égale application de la loi et de protéger les droits et libertés des personnes, notamment contre l’éventuel arbitraire du pouvoir. L’installation des matrices idéologiques d’extrême droite – autoritaires, sécuritaires, discriminatoires, xénophobes, racistes – les concerne donc au premier chef ». (PDF).
[2] Le prosélytisme syndical se définit comme le zèle ardent pour recruter des adeptes ou pour tenter d’imposer ses convictions syndicales à d’autres salariés. Il est interdit dans l’entreprise, car il constitue un abus de la liberté d’expression du salarié et peut être constitutif d’une faute pouvant justifier une sanction disciplinaire.

manifestations

Autres documents intéressants :

• Sud Éducation : Quand l’extrême droite rêve de faire école (PDF et la cartographie à télécharger — c’est un peu le mur des cons version Sud Éducation)

• Vox Public : Les associations et syndicats face aux menaces et violences d’extrême droite. Extrait : « Face aux menaces et attaques diverses de l’extrême droite, il est important de connaître les différents acteurs de cette nébuleuse de groupuscules, partis, médias et personnalités, traversée par des divisions historiques et des alliances de circonstance. Nous vous présentons ici, de manière synthétique, les principaux acteurs identifiés à l’échelle nationale, leurs stratégies, leurs modes opératoires et leurs interactions. Si cette connaissance permet de cartographier ces partis et groupuscules, vous pourrez la compléter à l’échelle de votre territoire pour pouvoir identifier les menaces existantes dans votre région. » (PDF)

• Vox Public : Face à la montée des idées d’extrême droite, quelles stratégies de communication pour diffuser un contre-récit plus positif et tenter de reprendre en main l’agenda médiatique ? (PDF)

• Vox Public : Mener la bataille dans les territoires contre l’influence des idées d’extrême droite : former et mobiliser les militant·es en vue des municipales 2026. Extrait : « Une problématique centrale est celle du vote d’extrême droite dans les zones rurales, et d’une absence relative d’un tissu militant structuré. En référence aux travaux éclairants de Benoît Coquard et Félicien Faury, ces sociologues nous expliquent que les idées d’extrême droite sont majoritaires par capillarité parce qu’aucun autre narratif n’existe, et que peu de personnalités politiques progressistes sont visibles sur le terrain. » (PDF)

• CFDT : On ne débat pas avec l’extrême droite : on la combat ! Extrait : « Engagés chaque jour pour les droits des travailleurs, nous combattons sans relâche l’extrême droite qui, obsédée par ses fantasmes identitaires, est incapable de dire quoi que ce soit de concret sur le travail, les relations sociales dans les entreprises ou les administrations, la réalité de notre vie de travailleurs. » (PDF)

 FSU 11e congrès national à Rennes du 3 au 7 février 2025. Extrait § 11 : « Le module de formation syndicale contre l’extrême droite élaboré par les centres de formation de la FSU et la CGT sera déployé rapidement, la FSU invite ses sections départementales et ses syndicats nationaux à s’en emparer partout où c’est possible. » (PDF)

 CGT : L’extrême droite dans le monde, la montée de tous les périls. Extrait : « Une mouvance ? Une idéologie ? Un parti organisé ? L’extrême droite est à la fois diffuse, protéiforme et tend à se normaliser, ce qui la rend extrêmement dangereuse. Nous avons conçu et imaginé ce numéro non pas tant pour dresser un panorama des partis, des tendances qui se réclament de cette idéologie, ou plutôt de ces “idéologies”, mais plutôt pour proposer une analyse fine des formes qu’elle revêt dans un monde en proie à un retour sans précédent des tendances nationalistes, racistes et homophobes. » (PDF)

• CGT : petit manuel de combat contre les idées de l’extrême droite. Extrait : « L’extrême droite combat les droits des travailleuses, travailleurs, des privé‐e‐s d’emplois et des retraité‐e‐s et leurs organisations démocratiques. C’est une mouvance politique anti‐démocratique aux “racines racistes et fascistes”, qui a toujours été du côté des puissants de ce monde, contre les peuples. L’extrême droite est donc l’ennemie de la CGT. » (PDF)

• La vie ouvrière : Combattre l’extrême droite et, s’il le faut jusqu’à notre dernier souffle. Extrait : « Pour nombre de générations, dont la mienne, le fascisme appartient d’abord à un terrible chapitre des livres d’histoire. Sa réalité peut sembler lointaine et abstraite. Nous n’avons certes pas connu la guerre, les camps de concentration, l’occupation et la collaboration, mais il est toujours de notre devoir de décrypter les stratégies retorses de l’extrême droite à un moment où le fascisme contemporain séduit encore et conquiert jusqu’à la jeunesse. » (PDF)

ohan Zweitakter

https://ripostelaique.com/la-lutte-contre-lextreme-droite-est-un-combat-syndical.html

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