Combat royaliste 70
Par Philippe Germain
L’actuel retour DU politique incarné par la revanche des nations s’accompagne d’une importante reconfiguration idéologique. Celle-ci marque un changement d’époque majeur. Ouvrons les yeux, la planète quitte l’âge progressiste pour entrer dans un nouvel âge post-progressiste. Celui-ci émerge de l’affrontement ternaire entre les pôles idéologiques progressiste, islamique et réactionnaire.
L’histoire enseigne que ce type de changement d’époque ne se fait pas du jour au lendemain mais déjà le progressisme est aujourd’hui indiscutablement entré en déclin. L’âge progressiste décline comme avant lui l’âge médiéval et avant lui l’âge antique. Ce qui décline sous nos yeux encore incrédules c’est l’idéologie des Lumières. Celle qui avait dévoyé l’idée chrétienne de progrès pour en faire la contre-religion du Progrès sans limite
Ce déclin du progressisme brouille nos cadres habituels. Nos boussoles ont perdu le nord avec la pandémie de la covid-19. Cette expérience a été celle des limites du savoir et du pouvoir des humains. Les illusions de la toute-puissance conférée par la science et la technique se sont envolées. Cette prise de conscience s’est ajoutée à la tentation écologique intégrale qui prône la décroissance économique. L’écologie, cet anti-progressisme qui se veut vertueux, est très prisée dans l’aire européenne auprès des jeunes générations. L’écologie fait décliner le nombre de croyants de la religion progressiste. En revanche, les membres des élites universitaires et médiatiques se radicalisent dans un néo-progressisme nihiliste, dit wokiste, qui mélange le décolonialisme, le néo-féminisme, l’intersectionnalité, le néo-antiracisme, la théorie du genre, l’antispecisme. Ce néo-progressisme déconstructeur amalgame les croyants fanatisés du transhumanisme technophile.
Si le nombre de croyants du progressisme décline il lui reste encore des fidèles qui lui sont attachés par les profits qu’ils tirent de leur maîtrise d’un « système » de redistribution de la richesse. Ces fidèles « se rencontrent dans les milieux des élites transnationales, formant une nouvelle oligarchie dont les représentations et les croyances convergent vers le cosmopolitisme, en tant que projet normatif fournissant des justifications idéologiques aux partisans de la mondialisation heureuse, lesquels se transforment ainsi en citoyens du monde de première classe » (Pierre-André Taguieff).
Cette oligarchie se concentre principalement en Europe où elle profite largement des institutions fédérales et du lobbying financier associé. Elle se compose d’abord d’une classe politique, équivalente au pays légal républicain avec lequel elle se recoupe. Ensuite, le gros des fidèles, comprend la technocrature qui dispose discrétionnairement des institutions européennes pour exploiter à son profit les populations nationales dépossédées de leur souveraineté fiscale. Cette technocrature, incarnée par Ursula von der Leyen, se définit par son mode d’appropriation qui n’est plus d’ordre économique mais politique. Elle est propriétaire des institutions européennes, qu’elle gère en fonction de ses intérêts, sans avoir le moindre compte à rendre. Cette classe dirigeante et dominante est coupée du reste des populations et vit en étrangère dans les pays qu’elle administre.
Le souci existentiel de l’oligarchie européiste, mondialisée et déterritorialisée est la préservation de son système d’acquisition financier. La technocrature se revendique donc expertocratique et utilise la démocratie comme cadre de fonctionnement optimal du marché mondial dont elle est l’un des principaux bénéficiaires. Elle favorise la démocratie faible qui réduit la participation des citoyens pour laisser les experts gouverner et administrer l’Empire européen.
Mais ce système euro-progressiste craque auprès des opinions publiques et l’oligarchie progressiste commence donc à passer un compromis avec l’idéologie islamique.
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