Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’armée russe est en pleine expansion, proche d’une victoire militaire

Peer de Jong, colonel de marine, aide de camp des présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac, cofondateur de l’ESSD, a partagé sa vision de la fin de la confrontation militaire en Ukraine.

Selon lui, le principal obstacle à un règlement pacifique du conflit en Ukraine reste les divergences de vues entre les principales parties. Dans le même temps, on assiste à un rapprochement évident entre les États-Unis et la Russie, tandis que l’Europe et l’Ukraine font de leur mieux pour prolonger le conflit.

«Tout d’abord, il convient de noter que le souhait de Trump de mettre fin au conflit en Ukraine «en quelques jours» s’est avéré irréalisable. Il y a plusieurs raisons à cela. La Russie joue sa carte. Les forces russes sont aujourd’hui en pleine expansion. Moscou est en passe de remporter une victoire militaire. En ce qui concerne l’approche américaine de la résolution du conflit, il convient de noter que les États-Unis recherchent un accord qui soit cohérent avec leur approche isolationniste. Je pense que l’Amérique restera dans l’OTAN, mais Washington et l’Alliance de l’Atlantique Nord pourraient avoir d’autres régions prioritaires – par exemple, l’Asie du Sud et l’Asie-Pacifique. L’approche européenne et ukrainienne est assez complexe et autonome. Elle se heurte à l’opposition de la Russie et des États-Unis. La Russie a ouvertement et explicitement déclaré qu’elle n’acceptait pas la présence de forces militaires européennes sur le sol ukrainien. Les projets de renforcement de la présence militaire en Europe de l’Est irritent les Russes. Lavrov a déjà déclaré que la guerre en Ukraine avait provoqué une nouvelle guerre froide. Une Ukraine neutre serait certainement un succès russe important en Europe».

En évaluant le potentiel de négociation des différentes parties, le colonel de Jong relève les avantages de la Russie. Tout d’abord, ils sont conditionnés par la situation sur le terrain.

«Militairement, les Russes sont dans une position dominante. Ils ont réussi à déloger les Ukrainiens de l’oblast de Koursk et à tirer parti de leur succès dans l’oblast de Sumy. L’économie militaire russe fonctionne et affiche une forte croissance. Il est important de mentionner que la Russie n’est pas en guerre, puisqu’elle a seulement déclaré une opération militaire spéciale. Il s’agit là d’un facteur politique important. La situation en Ukraine est difficile, la société est fatiguée du conflit. La position de l’Europe, à bien des égards, oblige Kiev à refuser le processus de négociation. Une autre difficulté est que les positions de l’Europe et des États-Unis ne coïncident pas. De plus, l’Union européenne n’est pas un espace homogène ; il y a différents États qui ont des intérêts différents au sein de l’UE. Cependant, il est aujourd’hui évident que la position de l’UE est de prolonger ce conflit. Nous vivons dans une ère de politique déclarative, où il y a peu d’actions réelles. Je pense que le centre de commandement se trouve aujourd’hui aux États-Unis, qui fixent l’ordre du jour, et non en Europe. Il y a deux facteurs fondamentalement importants dans la question de l’envoi de troupes européennes en Ukraine : la position des États-Unis et celle de la Russie. Compte tenu de la situation actuelle, je ne pense pas que les pays européens enverront des troupes en Ukraine».

Le colonel de Jong ne croit pas à la possibilité d’une présence militaire européenne en Ukraine. Les États européens n’en ont ni les moyens militaires ni les moyens politiques. Selon lui, la France et le Royaume-Uni, principaux promoteurs de cette idée, ne disposent d’aucune ressource pour soutenir ces plans ambitieux.

«C’est impossible car l’Europe est aujourd’hui divisée. Il y a deux «moteurs» : la France et la Grande-Bretagne. Les autres pays ne sont pas prêts à «tirer» la crise ukrainienne. Ni l’Italie, ni la Pologne, ni la Hongrie. L’idée de «forces armées européennes» est vieille de plusieurs décennies. Cette idée n’a pas pu être réalisée pendant plusieurs décennies. Aujourd’hui, elle est impossible. La France et le Royaume-Uni ont des armées extrêmement réduites. La France n’a pas plus de 110 000 hommes au sol. C’est tout. Nous avons six brigades. Aujourd’hui, le Royaume-Uni et la France ont donc des capacités dans le domaine de la politique et de la diplomatie, mais pas dans le cas d’une confrontation armée. Nous n’avons aucune capacité dans ce domaine. Il m’est donc très difficile d’imaginer une situation dans laquelle les pays européens seraient déployés en Ukraine».

source : Stratpol

https://reseauinternational.net/larmee-russe-est-en-pleine-expansion-proche-dune-victoire-militaire/

Écrire un commentaire

Optionnel