Une sortie rare dans le monde du sport
« Ave Christus Rex », a-t-il d’abord lancé, arborant fièrement un drapeau tricolore, en réponse à la présentatrice qui lui demandait ses premières impressions. Le message était clair et le ton donné. Durant les minutes qui suivront, Hugo Deux n’évoquera que très peu le sport ou sa victoire. Il s’adressera surtout, en anglais, à ses amis polonais – le combattant a émigré en Pologne il y a quelques années – pour les exhorter à « faire un choix capital » dans les jours à venir.
Alors que le pays s’apprête à élire son président de la République le 18 mai prochain, Hugo Deux a appelé ses compatriotes de cœur à « ne pas laisser les néo-communistes prendre [leur] pays » et à « se battre ». « Ils veulent faire du mal à vos femmes, ils veulent prendre votre argent », a-t-il poursuivi, avant de conclure cet appel à la mobilisation : « Vous êtes un pays libre, [...] vous êtes des combattants de la liberté, battez-vous jusqu’à la mort. »
Un message adressé aux Français
Mais le combattant ne s’est pas arrêté là. Il a poursuivi, cette fois en français, avec un message nataliste assumé à destination de ses soutiens dans l’Hexagone : « Ici aussi, il faut se battre. Prenez une femme, un homme, faites des enfants. Ne cédez pas au nihilisme et vive la France, pour toujours éternelle », a-t-il conclu, vêtu d’un tee-shirt sur lequel on pouvait lire « France libre ».
Un discours inhabituellement courageux, dans le monde du sport, a fortiori sur une chaîne grand public comme RMC Sport, où la compétition était diffusée en direct. Les commentateurs ont semblé ne pas vouloir s’attarder sur les propos du combattant, se contentant de signaler avoir entendu « une moitié de langage » (sic).
Les paroles d’Hugo Deux étaient pourtant limpides, en témoigne la vidéo de présentation diffusée avant le combat. Il y explique son parcours et son choix de vivre en Pologne, concluant par ces mots sans équivoque : « La France aux Français ! » En février, il apparaissait avec une photo de son enfant dans la main gauche et une illustration de Saint Louis dans la main droite.
Des positions fermes malgré les critiques
Cette prise de parole a aussitôt déclenché une série de réactions sur les réseaux sociaux. Certains ont exprimé leur hostilité à travers une série de commentaires violents : « Le jour où je passe pro, je tabasse Hugo Deux », a écrit un internaute. Un autre a ajouté : « Je vais descendre en lightweight juste pour enc**** ce facho de Hugo Deux », ou encore : « Et dire qu’y en a qui vont prétendre que Hugo Deux, c’est pas un facho. » Illustration d’un pan de société pour qui la fierté française n’est pas à revendiquer. Mais ces messages sont restés noyés dans une majorité de réactions favorables : « T’ES LE ROI, t’es largement soutenu et tu le sais », a notamment écrit un supporter.
D’ailleurs, peu probable qu’Hugo Deux se soucie des critiques, tant il affiche ses opinions avec assurance. Il avait récemment relayé la publication d’un journaliste polonais dénonçant la « provocation » des députés d’extrême gauche Manon Aubry et Mathilde Panot, venues distribuer des pilules abortives en Pologne, où l’avortement reste extrêmement restreint.
Contacté par Boulevard Voltaire, le combattant assume d'ailleurs pleinement ses déclarations. « Je n’ai rien à renier », confie celui qui croit « en la liberté d’expression, en l’enracinement et en la nécessité pour les hommes de ne pas s’excuser d’aimer leur pays, leur foi ou leurs traditions ». Il dit avoir simplement « parlé avec le cœur, sans posture ni calcul ». Sans ambition politique, mais convaincu qu’un homme — et a fortiori un combattant — doit rester « debout, clair et loyal », il se dit prêt à affronter les critiques. « Elles sont inévitables quand on affirme quelque chose dans une époque qui tend à tout relativiser », souligne-t-il.
Quand le MMA sort du moule
Si ce type de prise de position demeure rare dans le monde sportif, il tranche d’autant plus avec le conformisme ambiant. D’autres combattants français, comme Benoît Saint-Denis – qui avait accordé un entretien à BV –, se sont déjà illustrés par leurs convictions patriotiques ou religieuses. Face aux polémiques créées par l'extrême gauche, Benoît Saint-Denis avait toutefois fini par dénoncer les « récupérations de l’extrême droite ».
Reste que le MMA semble aujourd’hui compter plusieurs figures françaises et chrétiennes encore fières de se revendiquer comme telles.