Le remue ménage autour de la publication du rapport sur les Frères-Musulmans fait un peu penser à la découverte de l’eau chaude. Et tout le cortex médiatico-politique nous refait le coup du « ça n’a rien à voir avec l’islam », comme les terroristes au cri de Allah-Akbar, qui n’ont rien à voir avec l’islam et qui sont de simples déséquilibrés. Encore une fois personne n’explique sur quelles considérations est basé le subtil distinguo entre islam modéré, islam radical, Frères-Musulmans et terroristes. Cependant, tout le monde s’accorde à trouver, avec une moue sérieuse, que oui, il faut lutter contre l’entrisme des Frères-Musulmans et Retailleau d’expliquer, martial, que leur projet est de nous islamiser. Il fait bien de le reconnaître, depuis le temps que les intéressés ne s’en cachent pas. Car c’est un peu ça le problème, quand on parle de la volonté de ces gens là d’installer la charia, on se fait traiter de raciste ou de complotiste, alors que c’est bien leur volonté affichée, dite et même écrite et pas depuis avant-hier…
Le premier problème des Frères-Musulmans est de ramener dans le giron de la religion les millions de musulmans européens, qui certes sont restés musulmans, mais se sont laissés aller aux douceurs de la vie en Occident et ont cessé d’être polygames, de voiler leurs épouses, d’envoyer leurs enfants dans les écoles coraniques et ainsi de suite… tous ces gens que les Occidentaux appellent des modérés et que les musulmans assidus appellent de mauvais musulmans, qui n’ont pas lu le coran donc et n’en appliquent pas les préceptes à la lettre… heureusement pour nous d’ailleurs. Reprise en main de l’Oumma effective [l’ensemble des musulmans], qui se mesure à la recrudescence de femmes voilées, de constructions de mosquées, de prières de rue, de fréquentation des mosquées et de misères faites aux mécréants, nous : un chauffeur de bus qui refuse une femme habillée trop court, attentats, coups de couteaux, dégradations de monuments religieux chrétiens ou juifs, interdiction pour les Français de fréquenter certains lieux de leur territoire, où même la police ne peut plus aller, etc.
Il faut donc lutter contre le frérisme, mais pas contre l’islam, alors que tout le monde a bien compris, qu’il n’y avait aucune séparation entre les deux, sauf nos dirigeants, de droite comme de gauche d’ailleurs, qui ont tous autorisé, par clientélisme, l’islam politique prospérer dans les villes, en autorisant des constructions de mosquées, des menus de substitution et en fermant les yeux sur pas mal d’entrisme, dans les sports, les écoles, les universités. Bruno Retailleau évoque « une infiltration massive des Frères musulmans dans tous les domaines de la société » et « une aggravation après le 7 octobre », mais il n’est pas question de les interdire en France, ni de les désigner comme organisation terroriste, au prétexte fallacieuxqu’ils ne sont pas constitués en organisation. Le même Etat a la main plus habile avec ceux qu’ils désigne comme appartenant à « l’Extrême droite » et avec qui il ne prend jamais de gants.
Dans le même temps, le Conseil constitutionnel invalide une disposition de la loi immigration en censurant la possibilité de placer en rétention un demandeur d’asile présentant une menace pour l’ordre public en l’absence de procédure d’éloignement. Traduire aussi, le risque d’attentat, par un « déséquilibré » évidemment. Cette mesure serait contraire à l’article 66 de la Constitution, qui dispose que « nul ne peut être arbitrairement détenu ». La sauvegarde de l’ordre public ne justifie ainsi pas « le placement en rétention », mais autorise la mise en danger de nos concitoyens, selon un mode de raisonnement dans lequel, on comprend bien que les « droits de l’homme », sont surtout ceux des « hommes » délinquants et fanatiques religieux. Le même Conseil estime aussi que le risque de fuite ne serait pas non plus suffisamment « caractérisé » pour justifier un placement en rétention ». Ben voyons, comme s’il n’était jamais arrivé que nos délinquants d’obédience musulmane se sauvent au pays d’origine, ou en Belgique…
Bref, comme d’habitude, on dénonce, on tient des discours martiaux et on fait l’exact contraire de ce que l’on raconte, ceci alors que des pays musulmans prennent bien moins de gants avec le frérisme que cet Occident islamophile jusqu’au suicide, qui préfère sacrifier sa population sur l’autel d’un droit de l’hommisme dont on a bien compris qu’il servait de prétexte, justement, à l’islamisation que l’on redoute, mais uniquement en parole.