Le 3 mars, j’exprimais mes préoccupations sur l’insécurité à Marseille. Aujourd’hui, apparaît un classement Numbeo alarmant sur le ressenti des habitants et touristes en matière d’insécurité à Marseille.
La Mairie doit revoir sa copie.
La situation est urgente.
La vraie… pic.twitter.com/l5JUkhDGdp
— Martine Vassal (@MartineVassal) July 5, 2025
Seule satisfaction : le leader de ce classement n’est pas français mais britannique. Il s’agit de la commune de Bradford, située dans l’ouest de l’Angleterre. Elle est dirigée par Mohammed Shafiq, du Parti travailliste. Elle doit cette première place à un taux de criminalité de 67,05 %.
Champion, mon frère !
Marseille suit de très près, avec un taux de 65,31 %. Un résultat qui n’étonne pas Rudy Manna, policier dans la cité phocéenne : « C’est cohérent. On a des trafics de stupéfiants, le développement du Ubershit, 49 morts par règlements de comptes en 2023 et 25 en 2024, on est confronté au quotidien à des violences… » Il revient également sur une récente et sordide affaire de home-jacking, une autre preuve de l'ensauvagement marseillais : « À Marseille, on a aussi cette influenceuse qui s’est fait massacrer. » Il fait référence à Soraya Riffy. Un brin fataliste, il conclut : « On n’est pas dans la folie, avec ce palmarès. Quand on vit ici, on sait. »
Les autres villes françaises classées sont : Grenoble (5e), Montpellier (6e), Nantes (9e), Paris (10e), Lyon (11e) et Nice (13e). Toutes, hormis Nice (quoique), sont des villes de gauche, soit socialistes, soit écologistes. Il s’agit évidemment d’un hasard. Le fait qu’Éric Piolle (EELV) se moque éperdument de l'insécurité qui règne à Grenoble ou que Johanna Rolland (PS) refuse catégoriquement d’armer les policiers municipaux nantais n’a, bien sûr, aucun lien avec les résultats de ce classement... Si combattre l’insécurité permettait de réduire le nombre de crimes et délits commis, cela se saurait.
Cette concordance entre la couleur politique de l'édile et la criminalité de la ville est une coïncidence mais pas une exception française. Les cinq villes anglaises du classement sont aussi toutes gouvernées par des personnalités du Parti travailliste, de gauche et de centre gauche. Même chose à Liège, ville socialiste qui figure en huitième position du palmarès, ou encore à Malmö, en Suède, et à Amadora, au Portugal. Sur l'ensemble des villes figurant dans cet anxiogène Top 20, dix-sept sont sous la houlette de la gauche locale. Conclusion ?
Les ravages de la gauche ?
Le classement est bidon ! C’est, en tout cas, ce que TF1 s’évertue à expliquer à son public. Sur le site de la première chaîne, un article est consacré au palmarès, ou plus exactement à débiner le palmarès. Premier argument : il a été relayé par un compte « patriote ». Pour la première chaîne si bien-pensante, c’est un critère suffisant pour le mettre hors jeu, mais pour être sûre qu’aucune brebis ne s'égare, elle enfonce le clou. Cela commence avec un énigmatique et dramatique « Ce site n'est pas inconnu de notre service ». TF1 explique ensuite que la méthodologie de Numbeo se base sur les sondages des visiteurs de son site et, donc, qu’elle « n’a aucune valeur scientifique ».
La méthode peut en effet être critiquée puisque, étant participative, elle ne prend pas le pouls d’un échantillon représentatif de la population. Pour autant, les résultats sont en cohérence avec les données publiées par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) en matière de délinquance.
Preuve que la perception des personnes vivant dans ces villes n’est peut-être pas très éloignée de la réalité. Concernant Marseille, cité où il est impossible d’aller à la plage après 13 heures, de peur de s’y faire agresser ou voler, où les cambriolages sont légion, où des quartiers entiers sont infréquentables car dirigés par les narcotrafiquants, où plus personne n'ose sortir avec un sac qui ne soit pas en bandoulière, où les personnes âgées se font arracher leurs colliers et autres, la deuxième place de ce classement ne semble pas volée. N’en déplaise à ceux qui refusent d'admettre que la France n’est plus un pays sûr, l’actualité des villes nommées donne aussi très souvent et malheureusement raison à Numbeo.