15 %, quoi qu’en aient dit les deux participants, c’est tout sauf un jour historique pour l’Europe, ou alors le jour historique de sa soumission définitive à l’Oncle Sam, par son incapacité à parler d’une seule voix. Et qu’est-ce que l’UE obtient, en échange de cette taxe à 15 % ? Rien. Comme dit Philippe de Villiers sur CNews, « c’est pour le moins léonin ». Ajoutons à cela les contrats d’achat massif de gaz américain, trois fois plus cher que le gaz russe (rappelé par Villiers, également). Oui, comme le dit Viktor Orbán, Trump a mangé Ursula von der Leyen au petit déjeuner.
Et la France, là-dedans ? Elle ergote, elle prend des positions tranchées dont elle n’a pas les moyens, elle dit (par la voix de ministres déjà largement déconsidérés sur leur propre sol) qu’elle va renégocier, ici ou là, tel ou tel accord. Il est vrai que si certains pays (Hongrie, Italie, Allemagne) s’en tirent bien, ce n’est pas notre cas. Dans le domaine des vins et spiritueux, pas de rabais. Et dans le domaine de l’armement, fleuron français, l’Europe s’engage à acheter américain. Alors oui, en effet, ce ne serait pas si mal de renégocier.
L’Union ne sait produire que de la soumission
Les politiciens, macronistes comme LR, ont beau jeu de blâmer la faiblesse d’Ursula von der Leyen : ils ont pourtant tous voté pour elle. Et la France, elle aussi, a décidé pendant des années de brader sa souveraineté à une commission non élue qui ne défend pas ses intérêts. On est surpris que tous ces défenseurs de l’Europe soient surpris. Ils obéissent depuis des années, y compris d’un point de vue économique, à tous ces fonctionnaires bruxellois nommés et non élus.
Pour comble d’écrasement fiscal, on apprend que la TVA, harmonisée par l’UE, va passer à 20 %, qu’il s’agisse d’abonnement ou de consommation. Jusqu’ici, l’abonnement aux services était taxé à 5,5 %. Hyper efficace, l’Europe ! Et, parce que nous sommes le pays de l’exception culturelle, les spectacles vivants, eux, resteront taxés à 2,1 % seulement.
On prenait, jadis, les partisans de la sortie de l’UE pour des illuminés. Marine Le Pen y a laissé des plumes, en 2017. On s’aperçoit, aujourd’hui, qu’à part des normes et des taxes, l’Union ne sait produire que de la soumission. Son seul rôle positif était (normalement) de parler d’une seule voix face aux grandes puissances, et même pour ça, elle est nulle… Le seul bon côté des choses, c’est que les États-Unis de Trump nous ont fait comprendre à quel point nous étions seuls et démunis. 450 millions d’Européens incapables de s’unir, sans l’OTAN, face à 144 millions de Russes ; 450 millions d’Européens infoutus de s’entendre, malgré l’UE, sur des droits de douane décents, face à 350 millions d’Américains. Tout cela, au prix de notre souveraineté nationale. Impeccable, les gars !