
Selon Le canard enchainé, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, poursuit ses nominations d’anciens socialistes dans l’institution. Après Vincent Peillon (2021) et Valérie Rabault (2025), il tente aujourd’hui de faire nommer Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de François Hollande. Cette promotion, soutenue par Emmanuel Macron, est contestée car elle ne repose sur aucune compétence particulière en matière budgétaire.
Mais l’affaire prend une tournure politique : le Premier ministre François Bayrou cherche à monnayer cette nomination auprès de Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée… et mari de Najat Vallaud-Belkacem. Le deal serait le suivant : en échange d’un vote favorable du gouvernement au Conseil des ministres pour nommer Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, les députés socialistes s’abstiendraient de voter la motion de censure contre le budget à l’automne.
Une manœuvre dénoncée en interne, y compris par Bayrou lui-même, qui avoue le 2 juillet : « il y a des chances non négligeables qu’une censure soit votée », tout en affirmant qu’il est de son devoir de « proposer des mesures pour redresser le pays, même si tout le monde va hurler ».
Cette tentative d’échange de faveur familiale contre appui parlementaire met en lumière les logiques de clan qui gangrènent les institutions, au moment même où l’État appelle à des efforts sans précédent.