
Dans toutes les économies à réaliser, les personnes politiques qui reprennent certaines de nos propositions ne s’intéressent jamais au détail des agences gouvernementales. Quel est cet étrange mutisme qui protège ces entités ? Un peu plus de 1200 recensées, elles coûtent à la France environ 80 milliards, selon une estimation basse. Ne serait-ce pas là une opportunité pour assainir nos finances ? Surtout que l’intérêt de leurs actions ne saute pas aux yeux de prime abord, ni quand on se penche plus avant sur le travail qu’elles effectuent. En revanche ce qui frappe c’est leur nombre et leur coût. 458 000 agents pour une masse salariale de 30 milliards en 2017 et une évolution exponentielle, soit une moyenne de plus de 5000 euros par personne et par mois. Si l’on rajoute à cela les 387 comités consultatifs qui alourdissent un peu plus la note, cela fait une somme rondelette qui mériterait que l’on s’intéresse à elle. (Source iFRAP 2019).
D’ailleurs Macron lui-même avait demandé une réduction de ces agences à cette époque, il souhaitait la suppression d’une centaine, que s’est-il passé entre temps pour que le projet soit abandonné ? Ces agences ne sont que des compléments aux services des ministères, c’est bien là qu’est l’un des problèmes. Elles font leur travail en quelque sorte. Nous payons des fonctionnaires, non pas pour qu’ils soient dépossédés du travail initial pour lequel ils ont été recrutés, mais bien pour qu’ils s’acquittent de ces tâches-là. Or on en détache une partie pour aller grossir les rangs de ces agences qui, lorsque l’on regarde d’encore plus près, ne produisent que peu de rapports, que leurs actions sont très limitées, qu’en gros elles ne servent à rien. Leur rôle principal est en réalité de recaser à leur tête le plus souvent, des enfants de copains, voire des élus battus et incapables de trouver un emploi par eux-mêmes. Bref elles apparaissent comme des résidences où il fait bon vivre, où aucune exigence n’affole le personnel, et où la productivité, tant demandée au commun des mortels, est ici absente des objectifs, lesquels objectifs qui doivent être assez flous si l’on considère que l’obligation de résultat n’est nullement à l’ordre du jour.
Prenons l’exemple du haut-commissariat au plan. Bayrou y a pantouflé pendant des mois, quel est son bilan ? Quelles mesures a-t-il préconisées pour relever la France, son économie, son industrie ? Combien de rapport a-t-il fourni ? Nous vous laissons chercher la trace de ses hauts faits, cela devrait vous occuper un long moment, et à la fin vous désespérer quant au résultat. En revanche il a pu jouir d’avantages confortables, d’une rémunération conséquente, surtout si on la rapproche de l’efficience qui a été la sienne durant ces années. Face à ce constat on reste perplexe sur le silence de toute la classe politique qui jure ses grands Dieux qu’elle veut trouver des économies sans taper une fois de plus dans les poches des Français. Pourtant personne ne s’engage à demander leur suppression pure et simple. Quelle peut bien en être la raison ? Serait-ce que ces agences sont classées monuments historiques ? Où sont-elles des sanctuaires inviolables, vouant à l’excommunication quiconque oserait prétendre que la France peut parfaitement se passer des ces 1200 machins remplis de planqués, quand il ne s’agit pas d’incompétents, qu’un CV long comme le bras encense sans tenir compte des réalisations et des succès enregistrés. La vraie raison en est que les différents gouvernements, de droite comme de gauche, ont recasé là leurs caciques et copains, que tout le monde y a des billes et des amis et qu’il existe sans doute un consensus pour garder tout ce petit monde, tant les dirigeants de gauche et de droite se connaissent, puisqu’ils ont tous usé leurs fonds de culottes sur les bancs des mêmes écoles, font partie des mêmes familles et vont en vacances aux mêmes endroits.
Sarah Knafo qui est la plus combative sur les préconisations quant aux économies à réaliser est elle aussi muette sur ce sujet. Elle a trouvé 63 milliards, si elle rajoute la suppression de ces agences c’est 140 milliards qu’elle peut afficher et sans toucher aux jours fériés, ni à des rabotages de prestations sociales en forme de miettes pour les salariés, ni à des hausses de taxes et impôts. Nous l’invitons à se pencher sur ce dossier, beaucoup de Français attendent que l’on évoque ces nids douillets qu’aucun gouvernement n’entend remettre en question au principe fallacieux qu’ils seraient les indispensables rouages pour l’équilibre la justice, ou la bonne marche de notre pays. A défaut de culpabiliser les Français sur le fait que la dette serait de leur responsabilité parce qu’ils ne travailleraient pas assez, ou pour toutes autres fausses raisons, il serait temps de tourner les regards sur les vraies solutions, arrêter la gabegie, au lieu de tout faire pour continuer à la maintenir. Alors qui pour demander la suppression des 1200 agences gouvernementales ?