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Mercosur, DNC : Macron veut la peau des derniers agriculteurs français

Il faut faire de la place pour les produits agricoles du Mercosur. Donc exit les agriculteurs français.  Macron profitera de ses derniers mois au pouvoir pour porter des coups mortels à une classe qui a, plus que toute autre, façonné l’identité française. Une identité qu’il exècre, jusqu’à la nier.

L’abattage massif des cheptels bovins et ovins français a commencé et va aller en s’intensifiant. Ce qu’il vient de se passer ce jeudi en Ariège est révélateur de l’agenda macroniste. Les services sanitaires du département viennent de procéder à l’abattage de 82 bovins. Prétexte : suspicion de DNC (dermatose nodulaire) sur l’une d’entre elles dans le Doubs. Un abattage qui s’est déroulé sur des vaches vaccinées, donc saines, alors même que le tribunal de Besançon était en train d’examiner un référé déposé contre cette mesure, par la Confédération paysanne et la Coordination rurale.

Cet abattage criminel a déclenché une manifestation massive d’éleveurs ce 4 décembre à 22 heures, organisée au dernier moment. Plus de 800 tonnes de fumier ont été déversées devant la préfecture.

« Exaspération », « sidération », « manque de considération »

Pour Sébastien Durand, chef de file de la Coordination rurale de l’Ariège, « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, et un ras-le-bol général » que les éleveurs du territoire sont venus exprimer ce jeudi 4 décembre.

« C’est la première fois depuis le début de la crise de la dermatose nodulaire, qu’ordre est donné à la police d’intervenir pour permettre aux services vétérinaires d’abattre la totalité du troupeau, alors même qu’un référé est en cours d’audience. Et ce qui est inédit, relate Sébastien Durand, c’est que le tribunal a jugé qu’il n’était pas compétent pour prendre une décision. Ils ont tué les vaches, et inculpé l’éleveur pour tentative d’homicide« . L’éleveur, hors de lui, a en effet tenté de s’interposer face aux vétérinaires qui euthanasiaient ses bovins en masse. Une intervention que les policiers présents ont qualifié de « tentative d’homicide« , rien de moins !

« On est au bord du gouffre, c’est une catastrophe »

Suite à l’appel à manifester lancé par la Coordination rurale – massivement relayé par la Confédération paysanne – près d’une centaine d’éleveurs se sont rassemblés devant la préfecture de l’Ariège ce jeudi 4 décembre aux alentours de 22 heures. Une manifestation organisée « au dernier moment« . Durant plusieurs minutes une cinquantaine d’engins ont défilé sur les allées de Villote, avant de se rendre devant la préfecture. L’objectif : marquer de manière symbolique une colère grandissante. Une colère qui s’est matérialisée par le déversement de plus de 800 tonnes de fumier et gravats devant le bâtiment de la préfecture.

« Là on ne peut plus. On veut alerter l’État, qui n’a plus de respect envers nous, donc on lui rend la pareille. On est au bord du gouffre, c’est une catastrophe, avec le nombre d’heures qu’on fait tous les jours, on ne peut plus, on ne se fait pas chier 80 heures par semaine pour crever« , reprend Sébastien Durand.

Une autre mesure a mis le feu aux poudres : les nouvelles conditions d’accès à une indemnisation destinée à compenser les difficultés liées aux zones réglementées. Ces zones, instaurées pour lutter contre la dermatose nodulaire, compliquent en effet fortement la circulation des troupeaux. Les vaches estivées en zone DNC ne peuvent plus regagner leur étable située en zone indemne.

Près d’une centaine d’éleveurs se sont rassemblés devant la préfecture de l’Ariège.

« Tous ceux qui ont leurs animaux bloqués en zone réglementée alors que leur siège d’exploitation se trouve en zone indemne ne peuvent pas les faire rentrer. Certains n’ont que 2 km à parcourir pour les nourrir, mais d’autres doivent en faire 40« , souligne Sébastien Durand. Pour répondre à cette situation, l’État s’était engagé à verser une aide de 2 € par animal et par jour. Une aumône.

Mais un nouveau critère a carrément écœuré les éleveurs : « Pour toucher cette aide, les agriculteurs doivent fournir un contrat de mise en pension. Or personne ne peut produire un tel document puisque les bêtes se trouvent sur les terrains mêmes des éleveurs« , dénoncent-ils. Pendant plusieurs heures, jusque tard dans la soirée, les agriculteurs ont fait le tour de la préfecture, y déversant des centaines de tonnes de fumier. Le nouveau préfet de l’Ariège, Hervé Brabant, est allé à la rencontre des syndicats au cours de la soirée.

Objectif du pouvoir : préparer le marché français au déferlement des produits agricoles venant du Mercosur

À ce jour (décembre 2025), il n’existe pas de programme officiel d’abattage massif du cheptel bovin ou ovin français décidé ou imposé par la Commission européenne. Mais…

  • En 8 ans, 1,1 million de bovins ont disparus (soit -14 % du cheptel français).
  • La baisse attendue en 2025 est de 1,8 % attendue en 2025 pour le cheptel bovin.
  • Le cheptel ovin est en recul continu en Europe, avec une production attendue en baisse de 1,2 % en 2025.

La décapitalisation (réduction du nombre de têtes) du cheptel bovin et ovin français est pilotée au plus haut niveau de l’État :

  • Déséquilibres économiques : revenus insuffisants pour les éleveurs, hausse voulue par le pouvoir des coûts (énergie, alimentation, abattage), et concurrence des accords de libre-échange (dont le Mercosur est un symbole)
  • Prétextes sanitaires surjoués, alors qu’aucune norme n’est imposée aux produits venant du Mercosur : épizooties (comme la fièvre catarrhale ovine), et mesures préventives d’abattage liées (imposées aux éleveurs)
  • Des arrêts d’activité : baisse du nombre d’éleveurs (27 % des exploitations bovines ont disparu entre 2010 et 2020), non-reprise des exploitations, et pluriactivité en déclin. Le métier a cessé d’être rentable et de permettre à une famille d’agriculteurs de vivre décemment de leur travail. Là encore, la concurrence des marchés émergents est désastreuse.

L’accord UE-Mercosur (en cours de ratification) est une menace mortelle pour les filières bovine et ovine françaises, car il prévoit un accès accru au marché européen pour la viande sud-américaine (notamment bovine) moins chère – mais ne respectant pas les normes hygiéniques et sanitaires imposées aux éleveurs français. La baisse structurelle du cheptel européen facilite mécaniquement les importations de viande étrangère, y compris du Mercosur.

La Commission européenne a proposé en septembre 2025 un « suivi renforcé » pour des produits agricoles sensibles (viande bovine, volaille, etc.), avec des mécanismes de sauvegarde en cas de déstabilisation du marché. Ce dispositif vise à rassurer – faussement – les agriculteurs avant le vote des États membres prévu mi-décembre 2025

Syndicats et interprofessions (comme Interbev) s’opposent fermement à l’accord UE-Mercosur, arguant que la décapitalisation actuelle affaiblit déjà la souveraineté alimentaire et rend les filières plus vulnérables aux importations

Une baisse de 20 % du cheptel-mère bovin d’ici 2030 est évoquée, avec des conséquences désastreuses sur les campagnes françaises.

Ukraine : un avant-goût de ce qui attend les agriculteurs français avec le Mercosur

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les produits agricoles ukrainiens (blé, maïs, viande, œufs, volailles, sucre, etc.) bénéficient d’une exonération totale ou partielle de droits de douane à l’entrée dans l’Union européenne.

Depuis juin 2022, l’UE a suspendu unilatéralement les droits de douane et les quotas sur les produits agricoles ukrainiens pour soutenir son économie, gravement affectée par la guerre. Cette mesure, renouvelée plusieurs fois, a été prolongée jusqu’en juin 2025 pour la plupart des produits.

Produits concernés : blé, maïs, volailles, œufs, sucre, miel, avoine, viandes (bovine, porcine, volaille), produits laitiers, fruits et légumes frais, etc.

Face à la colère des agriculteurs européens (manifestations en 2024-2025), l’UE a introduit des mécanismes de sauvegarde, largement insuffisants.

En octobre 2025, le Conseil de l’UE a adopté une décision pour démanteler progressivement les droits de douane sur d’autres produits agricoles ukrainiens (viandes, produits laitiers, fruits/légumes), dans le cadre de l’accord d’association UE-Ukraine. Ce processus vise à aligner l’Ukraine sur les normes européennes et à préparer son adhésion.

Les volumes de volailles, maïs, et sucre ukrainiens ont fortement augmenté depuis 2022 (ex. : +74 % pour les volailles, bourrées d’antibiotiques, au 1er semestre 2023).

Les produits ukrainiens, souvent moins chers, ont pesé sur les cours européens, exacerbant les tensions avec les agriculteurs locaux.

L’argent ne va pas entièrement dans la poche des paysans ukrainiens

40 % des riches terres agricoles du pays appartiennent à des intérêts américains, des fonds de pension (BlackRock, Vanguard), des multinationales agroalimentaires (Cargill, Monsanto/Bayer, DuPont). NCH Capital est un fonds d’investissement privé, basé aux États-Unis, qui est le 5ᵉ plus grand détenteur foncier d’Ukraine, avec plus de 330 000 hectares. Autres investisseurs : des fonds comme Kopernik Global Investors, BNP Asset Management, ou NN Investment Partners (filiale de la banque Goldman Sachs) sont également actifs en Ukraine, souvent via des participations dans des entreprises locales ou des projets agro-industriels

Certains pays (Pologne, Hongrie, Slovaquie) ont brièvement instauré des embargos nationaux en 2023-2024, jugés illégaux par la Commission européenne. Macron s’est naturellement aligné sur les diktats européens. La crise de la DNA, totalement instrumentalisée par le pouvoir macronien, sert l’agenda des européistes : favoriser l’industrie allemande, et faire crever ce qu’il reste d’agriculture française.

Henri Dubost

https://ripostelaique.com/mercosur-dnc-macron-veut-la-peau-des-derniers-agriculteurs-francais.html

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