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Du « surf thérapeutique » pour prisonniers ? Darmanin siffle la fin de la récré

darmanin
C’est une initiative qui fait scandale. Alors que l’insécurité grandit dans tout le pays, une activité étonnante a été proposée à certains détenus de la prison de Rennes-Vezin : une cure de « surf thérapeutique » à Saint-Malo. « Une semaine de rêve, tous frais compris, a ironisé, dans un communiqué, Éric Toxe, secrétaire local de l’Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP), vent debout contre le service médico-psychologique régional qui organiserait cette sortie à défaut, selon lui, de convenablement prendre en charge les détenus relevant de la psychiatrie. Le SMPR est totalement aux abonnés absents pour soigner ces détenus dangereux ! Mais lorsqu’il s’agit de dépenser des crédits […], ils sont aux anges. […] Il y en a qui n’ont honte de rien ! »

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« On se fout de notre gueule, poursuit le syndicaliste. On n’est pas contre les gens instables, mais les détenus avec des troubles psy ont besoin d’être soignés. Là, on propose du surf… » En plus de souligner le risque de fuite que pose ce genre de sorties, Éric Toxe rappelle que les agents pénitentiaires ont déjà suffisamment à faire à l’intérieur des maisons d’arrêt. Rien qu’au mois de juillet dernier, la prison de Rennes-Vezin a été le théâtre de pas moins de trois agressions de surveillants par des individus « au profil psychiatrique instable ».

La victimisation des malfaiteurs

Sur les réseaux sociaux, les réactions à cette activité « thérapeutique » ont été nombreuses. « Beaucoup de Français rêvent de faire une semaine de surf », a ainsi fait valoir le Syndicat majoritaire des Cadres de la Sécurité intérieure« 40 % des Français renoncent à partir en vacances, mais les détenus du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin vont avoir droit à une semaine de "surf thérapeutique" à Saint-Malo, s’est également offusqué le député RN du Loiret Thomas MénagéTout va bien, Gérald Darmanin ? »

Ce dernier n’a d’ailleurs pas tardé à réagir. Interrogé par nos confrères du JDD, le ministère de la Justice a confirmé que la fameuse semaine de surf n'aurait pas lieu, conformément aux mesures prises par le garde des Sceaux en février dernier. Gérald Darmanin avait alors annoncé l’arrêt de toute activité à caractère ludique en prison, après plusieurs polémiques autour d’ateliers de danse country, de théâtre ou de séances de massage proposés aux détenus qui avaient choqué le grand public.

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Dans la presse de gauche, l’annulation de l’activité nautique fait grincer des dents. « C’est du thérapeutique, c’est pour préparer leur sortie », peut-on ainsi lire, dans Le Huffington Post, qui se garde bien d’expliquer en quoi une semaine de surf peut aider à la réinsertion de délinquants souffrant de troubles psychiatriques.

L’argument est d’autant plus étonnant que ce type d’activités est généralement moins proposé aux agresseurs… qu’à leurs victimes. Sur son site, le Groupe hospitalier Loire-Atlantique explique, en effet, que les soins de « surf thérapie » sont destinés aux personnes ayant subi des violences physiques et sexuelles. « L’objectif de ce programme est d’accompagner les victimes dans leur parcours de reconstruction », est-il écrit, grâce à « une approche thérapeutique mêlant le contact avec l’océan et une activité sportive à dimension psychologique ».

Les détenus doivent-ils désormais bénéficier des mêmes soins que les victimes ? À l’heure où l’inversion des valeurs a le vent en poupe, il semble bien que oui.

Jean Kast

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