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L’homme ne naît pas naturellement bon…

Un deuxième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui, de Frédéric Le Play une nouvelle fois

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Même chez les peuples modèles, l’état de paix est toujours troublé en quelques points et il ne se conserve que si les gouvernements qui l’ont eu en garde ne se méprennent point sur la cause première de la discorde et sur le remède qu’il faut y opposer. Or, cette cause et ce remède sont hautement proclamés par la plus haute tradition de l’humanité ; la cause est la tendance innée de l’homme vers le mal : le remède est dans les institutions qui le ramènent au bien par voie de contrainte. La méthode d’observation confirme cette tradition : elle condamne les erreurs qui nient ces vérités.

Plus ou moins capables de pratiquer le bien, tous les enfants viennent au monde avec une inclinaison prépondérante vers le mal. Depuis la steppe des Kirghiz jusqu’aux confins de l’Occident, le résultat de l’observation a toujours été le même : partout l’enfant commence par souffrir, mais partout aussi dès que le besoin et la souffrance ont cessé, les premières lueurs de l’intelligence s’emploient à exprimer l’égoïsme, l’envie, la haine et la colère. Ces vices, s’ils ne sont pas réprimés par l’éducation, se développent ensuite dans les mêmes proportions que les forces physiques et intellectuelles.

Il en a été de même de tous les temps : saint Augustin en se fondant sur la méthode d’observation, nous apprend, dans ses Confessions, que les enfants destinés à la sainteté n’échappent pas eux-mêmes à la loi générale. En cela, les enfants de l’homme contrastent d’une manière absolue avec les petits des animaux. Modèle rappant des animaux sociables, l’abeille, en sortant de l’enveloppe où elle est née, agit spontanément, sans le secours d’aucune éducation, conformément aux convenances de son propre bien-être et aux nécessités de la prospérité commune… L’infériorité apparente de l’homme explique l’éternelle contradiction de l’histoire ; la dégradation où tombent les races abandonnées à l’impulsion de leurs appétits naturels ; la grandeur de celles qui réagissent énergiquement contre le vice originel par les idées, les mœurs et les institutions.

Depuis les premiers âges de l’histoire, la tendance innée vers le mal est signalée par les fondateurs des grandes races. Elle doit être tout d’abord proclamée par la science sociale comme un trait distinctif de la nature humaine.

Le vice originel, s’il n’était pas réprimé chez l’enfant, grandirait avec l’âge en pervertissant toutes les facultés : et bientôt la race s’abîmerait dans la discorde. Les fondateurs des grandes races ont tous aperçu l’imminence de ce danger et ils ont réussi à le prévenir.

https://www.actionfrancaise.net/2025/08/09/lhomme-ne-nait-pas-naturellement-bon/

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