
Il aura tenu 9 mois, le temps d’une grossesse qui se termine par l’accouchement dans la douleur, d’un bébé mort-né. Bayrou est tombé assez largement, 363 voix contre lui, seulement 13 députés LR ont voté les autres se sont abstenus, marquant une fois de plus l’ambiguïté de leurs positions. Ce parti n’en finit pas de s’effriter au gré des échéances et les caciques ne s’en rendent pas compte, préférant jouer sur les deux tableaux au détriment d’une ligne claire et honnête envers leurs électeurs. Retailleau est désavoué, lui qui appelait à voter la confiance n’a pas été entendu et il aurait dû garder le silence au lieu de se précipiter devant le premier micro tendu, histoire de montrer qu’il existe encore. Sa seule préoccupation, que Macron nomme très vite un Premier ministre, avec lui à l’Intérieur,oui mais qui ? De quel rang ? On les sent arriver, avec un Lecornu ou une Vautrin en premier ministre, suivi des mêmes, façon chaises musicales… Et de poursuivre en excluant une démission du président de la République, tout en réaffirmant sa volonté de « travailler dans un futur gouvernement pour moins d’immigration », soulignant s’il en était besoin son allégeance à la Macronie et son impuissance à prendre de la hauteur.
Qu’a-t-il proposé durant ses 9 mois pour endiguer le flux migratoire ? Rien, que proposera-t-il demain… pas mieux, puisqu’il reste englué dans la politique que veut Macron et qu’impose à la fois Bruxelles et le conseil Constitutionnel. Il est à contre-courant de l’histoire, et c’est sans doute pour cela qu’il ne veut, ni d’une élection présidentielle anticipée, ni d’une dissolution de l’Assemblée nationale.
Bayrou qui s’était démené pour avoir le poste n’aura finalement rien démontré, rien réussi, on serait tenté de dire, comme d’habitude. Mais Macron ne frémit pas, nomme à tour de rôle tous les prétendants, un brin arrivistes, ou simplement candides. Bayrou s’est-il rendu compte de sa faiblesse, ou, pris d’une soudaine lucidité, a-t-il préféré laissé à son successeur le futur mauvais rôle qui s’avance ? Le 12 septembre prochain, l’agence Fitch devrait dégrader la note de la France la passant de double A en simple A. La première conséquence pourrait être l’impossibilité pour la France de vendre sa dette, et donc de se financer sur les marchés. Cette faculté d’emprunt pourrait demeurer un temps mais avec des taux encore plus élevés, nourrissant la spirale infernale dans laquelle l’Euro risquerait de sombrer et avec lui les institutions européennes. Bruxelles laissera-t-il cette menace se réaliser ? Cette hypothèse ne semble pas avoir été envisagée par nos élites, certaines qu’elles se sortiraient de ce mauvais pas, par une pirouette de plus. Dans une telle condition, il ne restera que la spoliation de l’épargne des Français pour redresser la barre, du moins selon la logique admise par la quasi-totalité des responsables et par Macron en priorité. Pour autant la panique peut être contenue. Il reste encore les deux autres agences, Moody’s qui réévaluera sa note le 24 octobre, et Standard & Poor’s, le 28 novembre. Ces deux agences pourraient exceptionnellement conserver le double A, ce qui donnerait un répit à la France pour s’attaquer sérieusement à l’origine de la dette.
Encore faut-il que la réflexion se porte sur autre chose que l’envie de maintenir un train de vie de l’Etat hors de contrôle. A les écouter, il n’est toujours pas question de réduire les dépenses, mais bien de ponctionner plus, pour perpétuer un système à l’agonie. Pourtant un changement radical de cap s’impose. Les solutions existent.
Au RPF nous en avons identifié plusieurs, présentes sur notre blog et il est urgent de les mettre en œuvre pour d’une part arrêter les gabegies, tout en envoyant un signal fort aux investisseurs. Il est nécessaire de mettre fin au marché européen de l’électricité pour retrouver une énergie abordable, non pénalisante pour nos PME, nos artisans, facilitant la reprise économique. Il faut cesser avec la transition écologique, qui est un gouffre et provoque une casse de notre industrie et de nos commerces, en finir aussi avec les aides sociales aux étrangers, l’AME, les dons aux ONG, les financements de toutes les agences d’Etat, qui ne servent à rien et engraissent les copains des élus. En finir avec l’aide au développement, l’argent jeté en Ukraine pour une guerre qui non seulement ne nous concerne pas, mais qui en plus est perdue depuis le début. Rien qu’avec ce paquet là, qui n’est pas exhaustif, il y a moyen de récupérer environ deux cents milliards, sans avoir besoin de toucher à l’épargne des Français. Mais pour cela il faut avoir le courage de dénoncer l’idéologie qui a conduit à ces politiques absurdes, de s’attaquer à cette classe qui ne jure que par l’extension de la main de l’État, sans se soucier de la viabilité de l’action, en produisant et édictant toujours plus de normes et de taxes dont le seul résultat est d’asphyxier tous les secteurs de l’économie et la vie privée des Français, qui en ont ras le bol…
Il est à craindre que rien de tout ce que nous proposons ne soit mis en action, d’autant que Macron n’envisagerait pas de dissoudre l’Assemblée nationale mais de nommer très vite un Premier ministre. Nous verrons bien si Macron s’inscrit définitivement en dehors de l’esprit de la Vème république, ou s’il profite de l’occasion pour régénérer l’hémicycle en prononçant la dissolution. Ce serait pour lui une façon de désamorcer les conflits sociaux qui pointent, et de montrer qu’il est enfin prêt au vrai dialogue démocratique. Ne rêvons pas, et si les députés se refusent toujours à le destituer, on se demande bien pour quelles raisons d’ailleurs, ils devront à minima faire tomber les gouvernements les uns derrière les autres pour pousser Macron à la démission, ce que nous avions préconisé au RPF. Mais pire, Macron pourrait tortiller la constitution, comme il en a l’habitude, pour invoquer l’article 16 et s’emparer des pleins pouvoirs, profitant de l’apathie habituelle des parlementaires qui depuis huit ans, le regardent tout détruire sans broncher…
https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2025/09/09/et-apres-bayrou/