C’est une étude très intéressante et qui devrait faire la « une » de tous les journaux du BJM Médecine et sur laquelle tous ceux qui pensent que penser aux autres est l’objectif de la politique et de l’économie car cette étude (source BJM Médecin ici) démontre sans ambiguïté que le taux de mortalité infantile n’augmente pas chez les « riches » mais augmentent uniquement chez les pauvres.
C’est exactement pour ce genre de raison que vous m’entendez exprimer mon désaccord intellectuel sur les primes de Noël pour payer des cadeaux stupides avec de l’argent que nous n’avons pas pour des enfants qui finalement ont réussir à survivre à la mortalité infantile ! Les cadeaux ne relèvent pas de l’Etat, ce qui relève de l’état c’est d’assurer la santé de tous et de construire des hôpitaux en ayant formé au préalable de bons médecins et nous ne manquons pas de talents et de jeunes qui veulent embrasser la carrière médicale.
En faisant de la démagogie sur les cadeaux de Noël en croyant faire de la fausse générosité nous en oublions l’essentiel et le plus important. Soigner nos plus faibles, instruire nos plus précaires et nos moins aidés par leurs familles.
Revenons à cette étude.
Ce que l’on sait déjà sur ce sujet
La mortalité néonatale est fortement liée aux facteurs socio-économiques, tant au niveau individuel que territorial.
Le risque de décès néonatal est considérablement plus élevé dans les zones les plus défavorisées, ce qui fait de ces inégalités un facteur évitable de mortalité néonatale.
Bien que les taux de mortalité néonatale continuent de diminuer dans la plupart des pays, les progrès ont ralenti et, en France, une légère tendance à la hausse de la mortalité néonatale est observée depuis 2012.
Ce que cette étude ajoute
Entre 2015 et 2020, un indice combinant des mesures de statut socio-économique basées sur la zone (indice de privation périnatale français) a montré une augmentation linéaire des taux de mortalité néonatale avec l’augmentation de la privation dans la commune de résidence de la mère.
Le risque de décès néonatal était 1,71 fois plus élevé parmi les 20 % de naissances issues des zones les plus défavorisées que parmi les 20 % issues des zones les moins défavorisées
Les taux de mortalité néonatale en France étaient plus élevés en 2015-2020 qu’en 2001-2008 et ont augmenté exclusivement dans les zones défavorisées, alors que les taux sont restés stables dans les zones les moins défavorisées, entraînant un creusement des inégalités socio-économiques
Comment cette étude pourrait affecter la recherche, la pratique ou la politique
La recherche devrait se concentrer sur la compréhension des mécanismes sous-jacents aux inégalités territoriales en étudiant les différences dans les caractéristiques de la population, l’accès aux soins de santé, les facteurs environnementaux et la qualité des soins entre les zones les moins et les plus défavorisées.
Les résultats suggèrent que les inégalités socio-économiques ont contribué à l’aggravation récente des taux de mortalité néonatale en France et appellent à des actions de santé publique ciblant les zones les plus à risque, qui ont été identifiées dans cette étude.
La réalité vécue…
La réalité observationnelle, c’est qu’en zone rurale il n’y a plus d’hôpitaux, vous êtes loin de la maternité de bon niveau et vous pouvez y arriver tout simplement trop tard. Dans les zones urbaines dites populaires la tension dans les établissements est incroyable pour ne pas dire l’agressivité et la chienlit est telle que le personnel qui tient est désabusé. La réalité observationnelle c’est que la médecine n’a rien à voir entre l’hôpital américain de Neuilly et l’hôpital public de Bobigny. Je ne juge ici personne, je pose les maux d’un triste constat qui consiste évidemment en une rupture d’égalité de tous devant la médecine. Dans les faits, la médecine est devenue payante. On fait juste semblant de croire que ce n’est pas le cas, mais c’est le cas.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
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