Par Philippe Germain
Il fut un temps – disons, celui des Lumières, celui de la révolution fondatrice, celui des grands textes – où la démocratie n’était pas un mot fatigué, mais une promesse faite à l’homme que sa voix compterait, que sa liberté serait sacrée, que le politique resterait le lieu du conflit noble, du choix. Ce temps s’éloigne. Et c’est un fait : aujourd’hui, la démocratie chancelle. Elle n’est pas morte, non. Mais elle vacille. Et si elle vacille, c’est sous l’effet de trois poisons qui, lentement mais sûrement, l’érodent : la mondialisation sans frein, le pouvoir silencieux des juges et l’Europe des technocrates.
La mondialisation, d’abord. Cette pseudo-ouverture des esprits, ce faux dialogue entre les cultures qui soumet les nations à la loi des marchés, aux injonctions de l’économie globale. Ici, les souverainetés s’évaporent. Les décisions ne se prennent plus à Paris, à Rome ou Lisbonne, mais dans les tours de verre de Bruxelles et Berlin, dans les conseils opaques des géants du numérique ou dans les cercles dorés des agences de notation. On vote, oui. On élit. Mais pour quoi faire, quand les lois sont dictées par des accords commerciaux, quand la politique devient gestion et que le grand récit idémocratique se dissout dans les flux de capitaux ?
Vient ensuite le gouvernement des juges – nouveau clergé laïque de notre modernité judiciarisée. Les cours suprêmes, les juridictions constitutionnelles, les tribunaux européens se substituent peu à peu aux vieux parlementaires du pays légal (Ah Fillon, Ah Le Pen, Ah Sarkozy… au suivant !). Le droit prime la volonté. Les textes sacrés du droit deviennent les nouvelles « Écritures », interprétées par une élite de robes noires, acquise à l’idéologie progressiste, souvent inaccessible, toujours inamovible. On ne discute plus des lois : on les interprète idéologiquement. Comme si le vote n’était plus qu’un détail, une formalité. Il y a là une dérive dangereuse, celle d’un théâtre d’ombres, pendant que les décisions se prennent ailleurs – dans les palais silencieux du Conseil constitutionnel ou du PNF.
Et puis, il y a l’Europe. Non pas l’Europe imaginaire des identitaires traîtres à leur nation, mais celle des experts, des commissions, des comités. Une Europe qui rêve d’harmonisation, mais oublie ses héritages et surtout son héritage classique. Qui parle en technocrate, en comptable, en statisticienne – et qui ne sait plus ce qu’est un idéal. Dans l’Europe, les commissaires décident, les peuples s’inclinent et les élus nationaux deviennent des exécutants. Alors, les citoyens se détournent. Ils s’abstiennent. Ils se révoltent parfois comme en 2005, confusément mais fermement. Car on ne gouverne pas durablement sans comprendre le peuple. Et on ne gouverne pas le peuple sans vérité, sans vision, sans feu. Rappelons-nous de la mise en garde de Mitterrand faite au Conseil des ministres en 1995 sous le Gouvernement Balladur : « Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie. Ils tueront la République ».
La démocratie est malade. Elle n’est pas encore morte mais elle agonise à petit feu, rongée par la froideur des marchés, la rigueur des juges et l’ennui des technocrates. La page de la modernité se tourne. Lentement, car il faudra bien, un jour, que la voix du peuple redevienne autre chose qu’un murmure dans le vacarme global. Il faudra bien, un jour, que l’on choisisse : redevenir acteurs de notre destin… ou disparaître dans l’indifférence. La démophilie remplacera la démocratie grâce à un pouvoir à visage humain, à visage familial !
Pour que survive la France il faut une monarchie fédérativecouronnant un pays réel autogestionnaire.
D’où la nécessité d’un Combat Royaliste.
https://www.actionfrancaise.net/2025/10/14/combat-royaliste-95/