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Sauver l’héritage…

par Roger Scheid

« En attendant l’héritier. » Voilà l’un des mots d’ordre de l’Action française. Comment, alors, ne pas ressentir un profond malaise, ou une colère noire, en entendant les paroles de Yaël Braun-Pivet sur l’héritage, « ce truc qui tombe du ciel » ?

Si la présidente de l’Assemblée nationale s’est vite rattrapée aux branches en précisant ensuite sur les réseaux sociaux qu’elle ne visait que les « super héritages », ne nous y trompons pas : c’est toute la vision mortifère et désincarnée de la république qui transparaît ici dans ces paroles. Le gouvernement républicain a, en effet, une haine envers l’héritage, sans doute car il repose sur une vision sur le long terme et sur des valeurs comme la famille, l’enracinement, la tradition. Tout le contraire de la vision sur le court terme des élus (qui sont bien nombreux à appliquer une politique qui se résumerait simplement en ces termes : « après moi le déluge ») qui, au nom de l’égalité, veut priver les individus d’un droit légitime, celui de la succession.

Madame Braun-Pivet devrait peut-être revoir ses classiques. Tocqueville ne nous prévenait-il pas déjà, dans De la démocratie en Amérique, du danger mortifère de vouloir l’égalité à tout prix, au risque de détruire toutes les libertés, même les plus fondamentales ?

Peut-être devrait-elle aussi revoir ses leçons d’histoire. La Révolution, orchestrée par la bourgeoisie, a spolié le Roi et l’Église de leurs biens, a volé leur héritage pour leredistribuer aux notables. Quand on sait que la république repose sur la destruction de cet héritage (qui est aussi la destruction de la nation dans son corps physique comme dans son corps spirituel), on voit bien que cette vision de l’héritage comme illégitime, comme « tombée du ciel » est en fait le cœur de l’idéologie républicaine. Une vision tout à fait hypocrite puisque les révolutionnaires font inscrire dans les droits de l’homme que la propriété est « un droit inviolable » et « sacré ». Les paroles de YaëlBraun-Pivet montrent donc bien que le rapport entre la république et l’héritage repose sur une contradiction.

Rappelons par ailleurs que la taxe sur l’héritage est l’une des plus contestées par le peuple français ! Ce sont 77% des Français qui sont contre les droits de succession, qu’ils estiment injustes. Cette taxe s’attaque à un désir tout à fait naturel : celui de vouloir transmettre, de vouloir assurer l’avenir de sa famille. Elle renie tout le travail de ceux qui ont parfois dû faire des concessions, des métiers pénibles, pour pouvoir accéder à la propriété. On rappellera ici que, dans son Traité du gouvernement civil, Locke montre bien comment la propriété se forge et se maintient par le travail : c’est parce que je cultive ces terres qu’elles sont à moi, c’est parce que j’y ai cultivé ces plantes qu’elles sont aussi les miennes… L’héritage n’est donc pas « tombé du ciel », il naît des efforts, de la sueur, du travail de ceux qui veulent non seulement assurer leur présent mais aussi l’avenir, de ceux qui veulent transmettre. Rappelons aussi que ce travail est fait par des particuliers car il est délaissé par l’État : ce sont bien les propriétaires qui assurent l’entretien du parc immobilier français car ils doivent entretenir leurs biens.

Si le travail ne nous permet plus d’accéder à la propriété et de la pérenniser, quel est son rôle, sinon grossir le portefeuille des actionnaires, comme celui de Y. Braun-Pivet, qui possède plus d’1,5 million d’actions chez L’Oréal ? On ne s’étonnera pas alors qu’elle ne soutienne pas de piocher dans les dividendes des actionnaires pour financer les dépenses de l’État !

Au lieu de s’attaquer à des biens immatériels comme les actions, elle préfère s’attaquer à des biens tangibles, enracinés et, par là-même, elle s’attaque à la France et à sa souveraineté directement. En effet, on ne se demande pas assez ce qui arrivent à ces propriétés qui ne sont pas transmises, dont la famille ne peut hériter faute de moyens. Combien de châteaux, combien de vignobles, combien d’immeubles, quelle part de notre patrimoine finissent entre les mains d’investisseurs étrangers, faute d’être transmis aux familles des anciens propriétaires français ? Ne soyons pas dupes : de la mise à mort du Roi jusqu’aux déclarations récentes de Yaël Braun-Pivet, la république s’attaque toujours aux héritiers pour dissoudre la France !

https://www.actionfrancaise.net/2025/10/20/sauver-lheritage/

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