Pendant que Trump tente de trouver des accords commerciaux exceptionnels avec la Chine, avec des ententes politiques, alors que l’instabilité mondiale géopolitique gagne du terrain, les États-Unis font aussi face à des menaces venant de l’intérieur.
Les actions de Trump révoltent le camp démocrate et les wokistes et les migrants qui sont la cible des nouvelles décisions sécuritaires qu’ils considèrent comme étant brutales et radicales. L’envoi de la Garde nationale dans des villes américaines sous l’ordre de Trump et les actions de l'ICE (Service de l'immigration et des douanes) amplifient l’écart dans une société divisée économiquement, politiquement, ethniquement.
D’une part, Trump est en retard pour la mise en place de la paix en Ukraine, une promesse faite à ses électeurs et aux démocrates fatigués de la durée de ce conflit qui puise l’argent des Américains. Et, d’autre part, la domination de la Chine sur la chaîne d’approvisionnement mondiale des terres rares pousse Trump à courber le dos devant Pékin, ce qui montre à ses électeurs, une nouvelle fois, sa faiblesse et celle du pays.
« Le président Donald Trump et le président Xi Jinping sont parvenus jeudi à un accord commercial lors d'une rencontre cruciale en Corée du Sud, désamorçant ainsi un différend sur les terres rares qui menaçait de plonger les deux plus grandes économies mondiales dans une véritable guerre commerciale », stipule CNBC. Ainsi, « la Chine a accepté de suspendre pendant un an les vastes restrictions à l'exportation de terres rares annoncées le 9 octobre et qui avaient déclenché le conflit ».
La faiblesse des États-Unis est montrée à ses habitants, augmentant les tensions internes et les clivages dans les différents groupes de la population. À la recherche de matières premières pour son industrie stratégique, Trump doit aussi tendre la main à la Russie pour obtenir un équilibre avec la Chine. « Désormais, chaque année, nous renégocierons l'accord avec la Chine », a fait savoir le président américain, souligne CNBC.
« Force de réaction rapide » contre les troubles intérieurs. La puissance US est mise à mal sur la carte géopolitique et en même temps dans son territoire, ce qui accentue l’inquiétude des Américains qui craignent de perdre leur pouvoir d’achat et leur emploi.
Selon certaines informations, la Garde nationale devrait recevoir une « force de réaction rapide » à usage intérieur à partir de janvier 2026. « La Garde nationale prévoit de former jusqu'à 500 soldats par État pour servir au sein d'une « force de réaction rapide » (« quick reaction force », QRF) axée sur les missions de maintien de l'ordre public, selon deux responsables américains », fait savoir ABC. « Cette décision fait suite à un décret signé par le président Donald Trump en août, qui exigeait que chaque État dispose de forces de réaction rapide de la Garde nationale pouvant être déployées à court terme pour « réprimer les troubles civils et assurer la sécurité et l'ordre publics » précise le média US. Trump prévoit des émeutes sur le territoire américain.
Observateur Continental a averti que les États-Unis sont « une nation en guerre », rappelant : « Le budget insoutenable d’un trillion de dollars du Pentagone soutient un Secrétariat à la Guerre récemment rebaptisé, et Washington est engagé dans des conflits qui pourraient s’intensifier en Europe, en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique ». « Les États-Unis basculent dans le shutdown », poursuit Observateur Continental.
Après l'échec de l'accord sur un budget de transition, un gel budgétaire est en vigueur aux États-Unis. Les agences fédérales américaines placent de nombreux employés en chômage partiel. Durant cette période, les agences gouvernementales n'ont pas le droit de dépenser de l'argent, la plupart des fonctionnaires sont en chômage partiel et les personnes dont les fonctions sont considérées comme essentielles (personnel soignant, gardes-frontières, militaires, employés des transports, etc.) travailleront sans salaire.
Guerre civile ? Au bord du gouffre ? Plusieurs sites et médias US posent la question : « L'Amérique est au bord du gouffre ? », questionne VOX. « Sommes-nous au début de la prochaine guerre civile ? », se demande Roll Call. Dès son deuxième mandat, Trump a fait savoir en juin 2024 que les opérations de détention et d'expulsion des migrants vivant aux États-Unis sans autorisation devraient débuter dès le premier jour complet de la nouvelle administration du président élu.
Des informations antérieures indiquaient que les expulsions commenceraient à Chicago, ville comptant une importante population migrante. Depuis, les rangs de l’ICE, faisant appel aux citoyens pour les rejoindre, ont augmenté avec les, selon les démocrates, les razzias qui rentrent dans les magasins, les entreprises et les filtrages des rues. « Nous vivons un moment charnière de l'histoire de notre pays, et votre expérience et votre expertise sont absolument indispensables. Au nom d'une nation reconnaissante, nous vous appelons avec fierté à servir votre pays », scande l’ICE sur son site : « Agents fédéraux retraités des forces de l'ordre —Vous avez servi les États-Unis d'Amérique avec distinction et honneur. Aujourd'hui, votre pays fait appel à vous pour servir à nouveau. Votre expérience et votre engagement indéfectible sont essentiels pour assurer la sécurité de nos communautés et faire respecter nos lois ».
Le site de l’ICE publie au quotidien des photos de migrants. Et d'autres catégories d'Américains sont appelés https://www.ice.gov/join à se présenter : « L'Amérique est envahie par des criminels et des prédateurs. Nous avons besoin de VOUS pour les chasser. Aucun diplôme universitaire n'est requis ».
Les médias français wokistes dénoncent les actions de Trump : « La police de l'immigration américaine scanne les visages des passants dans la rue pour vérifier leur citoyenneté ».
L'ICE mène des contrôles partout comme si le pays se trouvait en guerre ou en phase 1 d’une guerre civile. Pour le site Roll Call, « malheureusement, nous pourrions bien n'en être qu'aux prémices d’une guerre civile ». « L’éventualité d’une guerre civile n’est pas une idée farfelue brandie par les détracteurs de Trump. Le président lui-même emploie ce vocabulaire. Il a qualifié Chicago et Portland de zones de guerre et a évoqué certaines villes dirigées par des démocrates comme étant le théâtre d’une guerre intérieure et de potentiels terrains d’entraînement pour l’armée », poursuit Roll Call.
En septembre dernier Observateur Continental, a signalé que Trump envoie l'armée pour lutter contre le « terrorisme intérieur ». Les actions de l’ICE et de la Garde nationale attestent de la mise en place d’un État policier aux États-Unis. Pour les défenseurs des droits fondamentaux, la Garde nationale, ce sont les voisins, des membres de la communauté, là pour aider, pas pour nuire, et c'est une force responsable qui porte fièrement son nom et sert avec dévouement. « Ce que nous avons constaté avec l'ICE dans nos rues, c'est tout le contraire : une force paramilitaire irresponsable qui traite nos quartiers comme des territoires occupés. L'une est au service de la communauté ; l'autre est instrumentalisée à des fins politiques », dénonce Common Defense, une organisation de vétérans progressistes.
« Nous nous engageons à nous organiser ensemble contre ceux qui cherchent à nous diviser afin qu'ils ne puissent pas manipuler nos systèmes et notre économie à leur propre profit », revendiquent-ils.
Les États-Unis vivent une période historique alors qu’ils sont de plus en plus faibles sur l’échiquier international. Alors que Trump n’a pas été capable d’éteindre les incendies en Palestine (Israël a brisé le cessez-le-feu) et en Ukraine, il allume un nouveau brasier dans son pays car le mouvement Antifa ne tient pas à laisser Trump faire régner l’ordre dans le pays car il le considère comme un fasciste.
En outre, Trump limite l'admission des réfugiés à 7.500 personnes par an et il donne la priorité aux Sud-Africains blancs, signalant l'orientation politique de sa politique. Trump a affirmé que les agriculteurs afrikaners blancs sont confrontés à un « génocide » dans leur patrie.
Pierre Duval
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