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Seuil de Laffer dépassé : l’épargne des Français se fait la malle en Suisse

L’économiste Arthur Laffer : « Trop d’impôt tue l’impôt »

La gauche aime tellement les pauvres qu’elle les multiplie. Et elle déteste tellement les riches qu’elle veut les guillotiner en dansant la Carmagnole comme au bon vieux temps de la Terreur révolutionnaire :

Et quand l’alternance joue, la « droite » continue sur la lancée de la gauche, selon la très pertinente observation de Tonton : « Il y a deux partis de gauche en France, dont l’un s’appelle la droite ».

Quant à « l’extrême droite selon Sainte Marine », c’est comme si elle avait demandé à LFI de la coacher en matière économique. Bardella essaie bien de ramer vers tribord, mais le navire reste globalement sur son erre sinistre. Marine à l’Élysée et Jordan à Matignon vous prendrait à cet égard des allures de cohabitation.

À propos de la taxe Zucman qui arrivera un jour ou l’autre en France, soit par la gauche, soit par la « droite », l’exemple norvégien nous apprend que ses effets dépasseront largement la sphère des « très riches » : elle va obérer l’ensemble des revenus, du haut en bas de l’échelle sociale, comme le montre cet article du Figaro. À méditer.

Face à l’instabilité politique, à la dérive des comptes publics, à la pluie des taxes et impôts, de nombreux foyers cherchent à mettre une part croissante de leur capital à l’abri. Où ça ?

Eh bien chez deux de nos voisins connus entre autres pour leur stabilité politique et financière : la Suisse et le Luxembourg.

Selon les derniers chiffres de l’autorité des assurances du Grand-Duché, les investissements de clients français dans les contrats d’assurance-vie luxembourgeois ont atteint 13,8 milliards d’euros en 2024, en hausse de 54 % sur un an.

n cas de crise bancaire majeure, les autorités européennes peuvent imposer un bail-in (renflouement interne), c’est-à-dire ponctionner les actionnaires, puis les créanciers (dépôts supérieurs à 100 000 €). Cette directive suscite de nombreuses inquiétudes dans le contexte actuel. Certains préfèrent ainsi préparer la sortie avant qu’il ne soit trop tard.

« Que ce soit via les assurances-vie luxembourgeoises ou par des ouvertures directes de comptes suisses, nos actifs sous gestion ont augmenté de 27 % en 2024, principalement en lien avec la crise politique française », détaille au Figaro Arthur Jurus, responsable des investissements chez Oddo BHF, une banque privée basée à Lausanne.

Signe d’une fébrilité croissante, la proportion de l’épargne placée à l’étranger a elle aussi tendance à augmenter : « Hier, nos clients français nous confiaient 10 à 20 % de leur patrimoine. Aujourd’hui, c’est plutôt un tiers », poursuit le banquier, qui observe une « accélération » nette des ouvertures de comptes suisses depuis le début de l’examen du projet de loi de finances (PLF) à l’Assemblée nationale.

« Le mythe de la grande fortune, c’est fini. On accompagne désormais des patrons de PME, des médecins, des cadres d’entreprise »

« Il nous est même arrivé de recevoir des boulangers qui ont réussi. Nous sommes désormais sollicités par des personnes qui, par exemple, ont hérité d’un appartement et possèdent entre 800.000 et un million d’euros d’épargne. Pour nous, c’était jusqu’à présent inhabituel. »

« Nous voyons arriver des trentenaires, cadres supérieurs ou entrepreneurs, qui s’informent beaucoup sur internet et qui s’interrogent sur l’avenir politique et économique du pays. »

C’est évidemment autant de fonds perdus pour le tissu productif français. La menace persistante qui pèse sur l’avenir du pacte Dutreil – un dispositif fiscal qui exonère la transmission des entreprises familiales – ainsi que la nouvelle taxe sur les « holdings patrimoniales » prévue dans la copie du budget 2026 poussent d’ores et déjà nombre d’entrepreneurs à « récupérer leur chèque » plutôt qu’à poursuivre l’aventure familiale dans un pays où le taux de prélèvements obligatoires est déjà l’un des plus élevés du monde (seul le Danemark nous dépasse), et qui entend poursuivre dans cette voie peccamineuse.

Lecornu devrait méditer Laffer

L’économiste américain Arthur Laffer (né en 1940) a formalisé l’intuition de Jean-Baptiste Say selon lequel « Trop d’impôt tue l’impôt ». Sa célèbre courbe montre qu’au-delà d’un certain seuil d’imposition, toute imposition supplémentaire provoque une baisse des rentrées fiscales. Cette formule a pour conséquence que « Trop d’impôt tue la production » : à partir de ce seuil, les patrons sont découragés d’investir et la production diminue. Le seuil de Laffer est le seuil – propre à chaque pays – où les impôts découragent la création d’entreprises et donc de richesses. Le seuil de Laffer est largement dépassé en France. Toute augmentation du taux d’imposition non seulement ne générera aucune rentrée fiscale supplémentaire, mais provoquera une baisse de la production de richesses qui aboutira elle-même à une baisse du revenu de l’impôt. C’est le type même de deal perdant-perdant.

Wanted : un Ronald Reagan français

L’illustration la plus spectaculaire de la maxime « Trop d’impôt tue la production » : l’Economic Recovery Tax Act de 1981 voté sous Reagan. Dans les années 1970, les taux marginaux d’imposition aux États-Unis atteignaient 70 % (voire 91 % pour les revenus les plus élevés). Les recettes fiscales stagnaient et l’économie était atone. Ronald Reagan fait voter l’Economic Recovery Tax Act (1981), baissant le taux marginal maximal de 70 % à 50 %, puis à 28 % en 1986. Résultat : les recettes fiscales ont augmenté (de 517 milliards de dollars dès 1981, et de 1 032 milliards en 1990), car la baisse des taux a stimulé l’activité économique (emploi, investissements, consommation).

L’exil patrimonial n’est souvent qu’une première étape vers l’expatriation

Une fois les fonds placés en Suisse ou au Luxembourg, la bascule vers une résidence fiscale étrangère devient beaucoup plus facile.

Entre 30 % et 40 % des nouveaux clients de Oddo BHF envisagent ouvertement l’expatriation, un niveau sans précédent. Ce qui pourrait les décider : l’adoption du budget Lecornu en l’état…

Le mouvement d’exil fiscal, qui avait été plus contenu depuis les réformes fiscales de 2017, repart de plus belle. Nous voilà revenus à l’ère Hollande, peut-être en pire encore, selon les professionnels du secteur qui constatent une multiplication par trois des sollicitations pour organiser une redomiciliation fiscale par rapport à l’année dernière.

But de la classe politique française : faire de notre pays un Cuba, le soleil en moins

Pas de riches – à part les caciques et affidés du régime – et une marée de pauvres, intaxables par essence.

Économiquement et financièrement, c’est foutu, sauf miracle. Démographiquement et sécuritairement, ça l’est aussi, sauf miracle encore plus miraculeux. Étonnez-vous après ça que 69 % des jeunes diplômés de notre pays envisagent de s’expatrier…

Henri Dubost

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