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Lors de la conférence au Kirghizistan, Poutine met un terme définitif à la mascarade du « règlement » en 28 points

Écrire sur cette mascarade de « règlement de paix » est aussi fastidieux que de la lire. Cependant, Poutine a enfin tranché sur la question lors d'une conférence de presse pendant son voyage au Kirghizistan, et il est important d'en prendre note car cela répond aux questions essentielles que beaucoup se posaient, notamment les plus bien intentionnés.

La confirmation la plus importante apportée par Poutine a été que la Russie n'a reçu aucun véritable « projet de traité », mais plutôt une liste informelle de points à discuter – c'est apparemment ce à quoi les responsables russes faisaient référence lorsqu'ils ont déclaré qu'aucun élément important n'avait été réellement présenté à la Russie :

Déclarations de Vladimir Poutine concernant les plans de paix proposés pour l'Ukraine :
— Il n'y a pas eu de « projet de traité de paix », seulement une série de questions proposées à la discussion.
— Globalement, nous convenons que cela pourrait servir de base à de futurs accords.
— Chaque point du plan de paix concernant l'Ukraine doit être examiné et discuté sérieusement.
— À l'heure actuelle, certains points du plan semblent absurdes.
— La Russie est prête à confirmer formellement qu'elle n'a aucune intention d'attaquer l'Europe.
— Les services de renseignement russes et ukrainiens ont toujours maintenu le contact ; le site d'Abou Dhabi est activement utilisé pour les questions relatives aux prisonniers de guerre.
— La présence d'un représentant américain aux pourparlers d'Abou Dhabi était inattendue.
— Des représentants américains se rendront en Russie la semaine prochaine
— La Russie cessera les hostilités seulement lorsque les forces armées ukrainiennes se retireront des territoires occupés, ou lorsque nous aurons atteint nos objectifs militaires.

En résumé, il s'agit pour Poutine de minimiser l'importance du plan en 28 points, le réduisant à un simple document préliminaire destiné à amorcer des discussions sérieuses, plutôt qu'à un accord final ou provisoire, comme le prétendaient les États-Unis, excessivement optimistes. C'est notamment le cas des affirmations incessantes de l'équipe Trump selon lesquelles la guerre était désormais sur le point de se terminer, grâce à ce « plan » présenté comme le catalyseur final.

Cela ne diffère en rien, au fond, de la réaction de la Russie après l'Alaska, où les États-Unis ont tenté de présenter l'événement comme un tournant majeur vers une phase finale des négociations, tandis que la Russie le considérait simplement comme une discussion informelle et très préliminaire sur les possibilités de négociations.

Poutine a fait de nombreuses autres déclarations intéressantes, dans le même esprit « maximaliste ». Ici, il ne parvient pas à réprimer un sourire ironique après avoir expliqué que la Russie est tout à fait prête à « se battre jusqu'au dernier Ukrainien », comme semblent vouloir le faire les néoconservateurs occidentaux.

Poutine a ensuite détaillé les perspectives actuelles de l'AFU en nous donnant un aperçu de ses pertes du point de vue officiel russe :

Il nous livre une nouvelle fois des chiffres intéressants : l’Ukraine aurait « perdu » 47.500 hommes en octobre, en aurait mobilisé de force 16.500  et aurait récupéré 15.000 blessés sortis de convalescence. Ainsi, selon Poutine, l’Ukraine régénère 31.500 hommes par mois tout en en perdant 47.500. Mais ces 47.500 victimes sont-elles toutes des « victimes graves », c’est-à-dire tuées au combat ou grièvement blessées ? Il ne le précise pas, mais puisqu’il affirme que l’écart se creuse, on peut supposer, de son point de vue, qu’il s’agit bien de victimes graves, même si cela paraît difficile à croire, car cela représenterait plus de 1.500 victimes par jour.

Il donne également un point sur la situation sur le champ de bataille, notamment sur Dimitrov, ou Mirnograd, et Krasnoarmeysk, ou Pokrovsk :

On peut donc conclure que l'interprétation initiale, selon laquelle toute cette mascarade de « plan de paix » n'est que du vent, était en réalité correcte. La partie russe considère ces différents projets comme de simples points de départ très préliminaires pour des discussions sérieuses qui auront lieu bien plus tard.

Dans sa nouvelle présentation, Poutine a de nouveau mentionné que la Russie était disposée à cesser les hostilités si les forces ukrainiennes quittaient Donetsk et Lougansk ; j'ai déjà décrit auparavant la valeur stratégique de cette manœuvre de Poutine sur ce point, car la Russie n'a pratiquement rien à perdre à proposer cela.

Hormis ces allers-retours, la guerre continue comme avant : rien n’a changé. En réalité, ma théorie actuelle est que les grands médias font grand cas de ce spectacle vide de sens dans un seul but : s’en servir comme écran de fumée pour masquer les progrès et les victoires rapides des forces armées russes. En saturant l’actualité avec cette histoire de « règlement » insipide qui, de l’avis de tous, n’aboutira à rien, les organes de presse dominants parviennent à occulter le véritable enjeu : les triomphes croissants de la Russie et l’effondrement consécutif des forces armées russes.

À ce stade, la seule directive de la cabale corporative qui contrôle à la fois les médias grand public mondiaux et l'appareil fasciste de l'UE est : gagner du temps à tout prix.

Certains commencent, bien sûr, à évoquer au moins l'inévitabilité, mais non sans l'avoir auparavant noyée sous des prétentions totalement risibles :

Ce dernier article de The Economist illustre parfaitement les contradictions inhérentes au discours dominant des grands médias. Tout en admettant, dès son titre, que l'Ukraine est au bord du gouffre, l'article y glisse des éléments comiques.

Par exemple, en répétant une fois de plus le cliché inepte selon lequel la Russie atteindra bientôt sa vitesse de libération avant l'effondrement :

Il semble que M. Trump ait renoncé à exiger une signature ukrainienne avant décembre. Il risque d'être contrarié par la suite. Les observateurs ukrainiens estiment que le Kremlin ne sera pas disposé à négocier avant la fin de l'hiver. C'est à ce moment-là que M. Poutine devra décider d'un éventuel déploiement massif de la conscription, et que l'économie russe commencera à ressentir les effets néfastes de la baisse des recettes pétrolières et des sanctions.

Ou encore ce discours absurde et intrinsèquement contradictoire, où The Economist affirme d'une part que la position de l'Ukraine est « gérable », les Russes étant incapables de percer ses lignes, et d'autre part – sans la moindre once de lucidité – admet que l'Ukraine est à court de soldats :

Comparée à la menace d'instabilité intérieure, la situation sur le champ de bataille peut sembler presque secondaire. Certains analystes estiment que la position de l'Ukraine est gérable. La Russie n'a pas encore démontré sa capacité à transformer ses avancées progressives en une percée décisive. « À ce rythme – et à ce prix – la Russie n'a aucune chance de remporter une victoire stratégique », affirme Andriy Zagorodnyuk, ancien ministre de la Défense.

Mais sur plusieurs indicateurs importants, la situation de l'Ukraine se détériore. Le pays manque de soldats. Les investissements russes dans la production en masse de drones portent leurs fruits : ils paralysent les voies d'approvisionnement ukrainiennes à l'arrière du front. De nouvelles armes en développement – ​​drones de combat à réaction et bombes planantes – menacent de rendre inhabitables des villes de l'est comme Kharkiv et Dnipro. La Russie a beau être mauvaise en matière de conquête, elle excelle en matière de destruction.

Cette dernière affirmation recèle plus de vérité qu'ils ne le pensent : la Russie est mauvaise en matière de « conquête » mais excelle dans la destruction des forces ukrainiennes. Zakharova venait même d'annoncer que les États-Unis s'efforçaient de remplacer les forces ukrainiennes décimées par des mercenaires – cette fois-ci philippins.

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